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La première mention importante de Haltinne comme terre
chevaleresque remonte à 1329 quand Jean de Flandre, comte de Namur, échangea
avec Jehan de Ferme, fils de Robert et petit-fils de Fastré, maréchal de
l’évêché de Liège, un fief de soixante-sept bonniers. Haltinne possédait cinq
fiefs au total. Les Ferme garderont ce premier fief jusqu’en 1450 quand il fut
vendu à Jean de Gosne. Le château d’alors était une tour ou un donjon dont il
reste quelques bribes à 500 mètres du château. Quatre générations de Gosne, tous
prénommés Jean, allaient suivre. Finalement en 1662, le comte Ferdinand de
Merode reprit ce fief.
Celui qui concerne plus
précisemment le château actuel dit « des Fossés » appartenait en 1413 à
Rennewart Morkin de Haltinnez. Il sera suivi par Jehan Moréal ou Moreau. En 1581
le bien est cédé contre une rente par Ysabeau Moréal à Catherine de Senzeille et
à sa sœur Marie, chanoinesse d’Andenne. Vingt ans plus tard, le fief était
revendu à Henry d’Enghien, dit Tornaco, qui s’en chargea dix-neuf ans. En 1635
le baron Gérard de Groesbeek, sire de Hoemen, et son épouse Marguerite de Waha
reprenaient le lot à Christophe Harmant. La cense des Fossés fut démolie en
partie et intégrée au nouveau château (coin sud-est). Elle allait mener à la
ruine les acheteurs en nous laissant une demeure magnifique. Groesbeek mourut et
sa femme dut vendre dès 1647.
Jacques Zualart, sire de
Bonneville (› p. 148) acheta le lot en 1650 pour le compte de Ferdinand de
Merode précité. Haut personnage, Ferdinand né en 1615 était baron de Jehay (›
vol. 2, p. 196), sire de Mheer, de Strud, de Maizeroulle, de Halloy et d’Aelst,
près de Kerkom au Limbourg. Fils de Jean et de Constance de Lynden (› Harzé, p.
202 et Reckheim, p. 188) il ne se maria point. Vers 1657 il avait cédé ses
droits sur Haltinne à son neveu Ferdinand-Maximilien qui ne put les racheter. Le
premier mourut dénué d’argent et poursuivi par des créanciers
Ses soucis étaient tels que personne ne voulut reprendre sa succession alors que le second était désigné comme héritier. Du coup cela profita le 20 octobre 1688 à Jean-Hubert de Tignée (› p. 148). Entre-temps, en 1674, le château avait partiellement brûlé du fait des armées impériales. Il avait reprit feu en 1684 à cause des Français. Jean-Hubert, né en 1650, allait restaurer Haltinne. Fils de Henri et de Elisabeth de Fortemps de Lhoneux dite de Warrimont, il épousa en 1690 Anne-Catherine d’Olne. Il vendit Haltinne dès le 1er mars 1689. Puis le bien passa le 30 avril 1690 à Jacques Rémy de Goër de Herve (1643-1726), époux de Isabelle de Méan, fille de Jean, sire de Pailhe et de Caroline de la Jonchière. Goër sauva à nouveau Haltinne de 1690 à 1703. Cet André Lamarche des temps anciens restaura le château et fit construire la ferme. Les Goër garderont Haltinne pendant 123 ans. En 1814 en vente publique, le château sera à nouveau cédé. Cette fois le comte Ferdinand d’Aspremont-Lynden acheta le bien contre 126.700 francs. Son fils aîné s’installa à Barvaux-Condroz. Ses trois filles plus deux autres fils déposèrent leurs pénates à Haltinne. Le plus jeune, Guillaume fut sénateur et ministre des Affaires étrangères de Léopold II; il fut surtout obligé de vendre le domaine le 13 mai 1889 à Gustave Dumont qui lui en offrit 500.000 francs. Depuis 115 ans le château n’a plus été vendu.