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Inventaire des forges et hauts fourneaux dans la vallée du samson de 1345 à 1600

 De Jausse les ferrons (actuelleemnt le lieu dit "Jausse" sur la commune de Faulx les Tombes) jusqu'à Samson, la vallée a été un des lieux les plus importants du travail du fer.

L'inventaire est réalisé par période de 50 ans et villages par villages le long du Samson. Il reprend date après date les propriétaire ou exploitatant des sites. (voir l'es articles de A Gillard sur "L'industrie du fer dans la Comté de Namur et de l'entre Sambre et meuse de 1345 à 1600")

{styleboxjp} "Dès 1345, en dehors de l'Entre-Sambre-et-Meuse, les usines sont groupées en deux centres principaux: Jausse, sur le Samson, et Marche-les-Dames, sur la Gelbressée."

 

 LA LOCALISATION DE L'INDUSTRIE DU FER DANS LA 2e MOITIE DU XIVe SIECLE

1) APERÇU GENERAL

De tout temps on travailla le fer dans le comté de Namur et l'Entre-Sambre-et-Meuse. Mais c'est surtout à partir du XIVe siècle que l'industrie métallurgique y acquit un développement assez notoire2; c'est en tous cas, à partir de 1350 seulement, que les documents d'archives nous permettent d'envisager son étude.
La majorité des usines en activité dans la seconde moitié du XIVe siècle sont situées dans l'Entre-Sambre-et-Meuse, foyer le plus ancien de la fabrication du fer dans le pays de Namur.
L'industrie y est déjà très importante sur le val de Biesmes où existent trois fourneaux et cinq forges.
En dehors de l'Entre-Sambre-et-Meuse, les usines sont groupées en deux centres principaux: Jausse, sur le Samson, et Marche-les-Dames, sur la Gelbressée. Elles sont particulièrement nombreuses dans cette dernière localité où le comte de Namur Guillaume Ier, propriétaire de ces usines, en a favorisé la prospérité par l'octroi, en 1345, d'un privilège spécial.


2) HISTORIQUE DES USINES EN ACTIVITE DE 1345 A 1400 1. Sur le ruisseau de Samson (Houyoul)
 JAUSSE
 Une forge: «à deux fers», I  30 sous de vieux
gros
 1344
 Jean le Moine de la Neuveville ;   
dans la suite, louée la moitié à
Colart Loste
l
 pour 13 ans 15 sous
  'autre moitié aux «acherons»  1 poise de fer et 3 trentines d'acier par semaine
 1356
 Colart Loste pour sa moitié
Henri le Serame
  20 sous de gros =
18 livres5

 1372 Henri fils de Lambert Cara-biaul, Steveniens de Mons,Jehan Darville & Robinet le feron pour 3 ans (mais ils ne l'occupèrent qu'un an) 20 poises
 1373 Bernikes, gendre d'Aloïs de
Visin, Maitre Olebfecke fils,
Maitre Gérard & Heyman le
fondeur
  21 poises «loyaul et marchand»
 1397 Chilo de Crupofalize  
 Une forge: II   
 1345 Malasiet de Monseroules  1 poise 1/2 de fer «de plokestoire» par semainel
 1347 Maitre Gebre  50 sous de gros
 1356 Henri le Débonnaire et ses
compagnons
  70 sous de gros = 63 livres
 1363 1373 Pierre Raghet pour 12 ans25 poises de fer
 1395
 
Thiremand le jeune
 pour 3 ans 23 poises
 1398 Thiremand le jeune pour 3 ans
 24 poises
 Une forge: III   
 1356 Maitre Gérard le fondeur pour 3 ans accensé à fer et à ploxtore
 1372
 Maitre Gérard le fondeur pour 3 ans 38 poises de fer
 1375 Maitre Gérard le fondeur pour 6 ans 34 poises de fer
 1395 Boudart de Neffe  26 poises
 Une forge: IV   
 1356 Colart et Gobert de Nymes  10 sous de gros 9 livres
 1363 1373
 Lambert Carabiaul de Strud pour 12 ans 14 poises
 1397
 Boudart de Neffe pour 3 ans 20 poises
 GESVES   
 «Forges»   
 1381
 Le bailli d'entre Meuse et Arche fait savoir que Jakemin Coinget
doit 106 poises de fer «bon fier loyaul, marchand et aussi suffisant
comme des forges de Gesves».
  
 LA LOCALISATION DE L'INDUSTRIE DANS LA PREMIERE MOITIE DU XVe SIECLE
1. APERÇU GENERAL
La première moitié du XVe siècle marque un tournant dans l'évolution politique et économique du comté de Namur. En 1429, Philippe le Bon. duc de Bourgogne, prend possession du comté; en 1430, les Liégeois envahissent le Namurois où ils détruisent systématiquement toutes les usines dont le nombre avait sensiblement augmenté dans le premier quart du siècle. La reconstruction des usines, entreprise dès 1430, est quasi totale vers 1445-1450. Philippe le Bon la favorise par l'expansion, à tous les ferons du comté, des privilèges octroyés originellement à ceux de Marche.
Remarquons la présence de quelques usines sur l'Eau d'Heure et en particulier sur ses affluents les ruisseaux de Thy-le-Bauduin et d'Yves qui encadrent les importants centres miniers de Morialmé et de Praire.
En dehors de l'Entre-Sambre-et-Meuse, nous constatons une augmentation sensible des usines sur le ruisseau de Samson, dans la région de Jausse, et une diminution parallèle des forges de Marche.

2. HISTORIQUE DES USINES EN ACTIVITE DE 1400 A 1450 1. Sur le ruisseau de Samson (Houyoul)

 JAUSSE
 Une forge: I   
 1402 «transport fait par les enfants Crupofalize qui
en avaient la 1/2 et par Gilles de Naninnes qui
avait l'autre 1/2 au profit de Gérard fils de
Herman le Vieux de Jausse»
  
 1407 Gérard fils de Herman le Vieux  18 poises
 1416 Colin Gerket  18 poises
 1421 Colin Gerket  18 poises
 1423 Colin Gerket  18 poises
 1430 Brocheron le feron (détruite par la guerre)  18 poises mais rien cette année
 1442 Pierchon fils de Messire de Jausse  8 poises
 Une forge: II   
 1401 Thiremand le jeune pour 3 ans 24 poises
 1404 Tgiremand le jeune pour 9 ans 24 poises
 1413 1420 l'Abbé de Grand Pré  24 poises
 Une forge: III et IV   
 1401 Boudart de Neffle Vu que les deux forges étaient très proches l'une de l'autre et que le débit de l'eau était insuffisant pour que l'on puisse y travailler, elles furent louées à Boudart pour 29 poises. 29 poises
 1407 Boudart de Neffle  29 poises
 1410 Boudart de Neffle  28 poises
 1413 Abbé de Grand Pré pour 3 ans 28 poises
 1416 Willote le Battard
 pour 3 ans 37 poises
 1419 Messire le feron pour 6 ans  31 poises
 1425 Philippart de Fumai  28 poises
 1430 Cette forge est détruite par la guerre  
 1440 Pierchon  22 poises
 1442 Pierchon poises 
 Un grand marteau: V   
 1407 Boudart de le Nèfle

 pour 12 ans

 

 10 francs de France
  Maitre Gérard le feron Ce marteau est accensé en 1409 à Ulrick suite au décès de Gérard le feron.
 
 1409 Ulrick le Martelleur  108 sous
 1416 Colin Lescardeit pour 3 ans 108 sous
 1421 Colin Lescardeit  108 sous
 1423 Colin Lescardeit  108 sous
 1426 Henri de Leutre  6 florins 1/4
 1430 Henri de Leutre  112sous 6mailles
 Une forge: VI   
 1416 Jehan le Fèvre et Willote le Bâtard  29poises
 1421 Pierchon fils de Jehan le Fèvre  7 poises
 1423 Pierchon fils de Jehan le Fèvre  
 1425 Jean de Scoheinen  12 poises
 1430 Jean de Scoheinen (détruite par la guerre)  rien
 1442 Colart Doutremont  6 poises
 Un marteau: VII   
 1442 Colart Doutremont pour le coup d'eau entre Jausse et Samson 3 oboles
 Un marteau: VIII   
 1442 Thierry Henrique «pour l'affranchissement de son marteau sur Hinou (Houyoul)» 3 gros = 6 sous
 Un marteau et un affinoir: IX   
 1449 Pierchon fils de Messire de Jausse obtient un coup d'eau sur la rivière de Hinou pour faire un marteau de forge. Il pourra y construire «une rollette» pour affiner le fer  
 GESVES   
 Une forge   
 1406 Les ferons de la forge du Seigneur de Gesves
rendent par an pour le congé qu'ils ont de
prendre mines
  
 1409 Les ferons de la forge... Gesves... de prendre
mines
  
 1416 Ils ne payent rien cette année car leur bail est
fini
  
 LA LOCALISATION DE L'INDUSTRIE DU FER DANS LA DEUXIEME MOITIE DU XVe SIECLE
1) APERÇU GENERAL
Dans la seconde moitié du XVe siècle, le nombre d'usines ne cesse d'augmenter; il y en a sur presque tous les ruisseaux du comté. Dans l'Entre-Sambre-et-Meuse, l'axe principal de la localisation est encore le Val de Biesmes (le ruisseau de Sart-Eustache). Perpendiculairement à cet axe, la Molignée compte maintenant quelque dix usines. En dehors de l'Entre-Sambre-et-Meuse, c'est sur le ruisseau de Samson que sont groupées la plupart des forges. Jausse demeure le centre métallurgique principal; cependant, notons les constructions d'usines, plus proches de la Meuse, à Goyet et Samson. En 1477, l'abandon momentané de deux forges «pour cause de guerre», nous laisse supposer le passage de bandes liégeoises dans la région1. Marche-les-Dames ne compte plus que deux fourneaux et une forge.
2) HISTORIQUE DES USINES EN ACTIVITE DE 1450 A 1500 sur le ruisseau de Samson
 JAUSSE
 Une forge: I   
 1455 Pierchon fils de Messire de ausse succédant à Brocheron qui en rendait 18 poises  8 poises
  

 pour une petite
roue à sa forge

Il est fait mention, à plusieurs reprises, des forges de Jausse dans l'ouvrage de M. R. BLOU-ARD, L'abbaye Notre-Dame de Grand Pré, 1954, pp. 46-49. Les documents cités ne font que confirmer les nôtres. En 1451, l'abbaye de Grand Pré donna en accense à Pierchon fils de Messire de Jausse 1 tenure... joignant la forge... pour 4 muids d'épeautre 

 2 poises
 1459 idem idem 10 poises
 1477 L'abbé de Grand Pré succédant à Pierchon idem 10 poises
 1489 idem pour une petite roue à sa forge 10 poises
 Une forge fonderie : III-IV   
 1455 Pierchon de Jausse succédant à Brocheron, pour la forge Monseigneur La même année «Jammart de Sens a refait toute neuve la fonderie de la forge Monseigneur et la roue de la dite fonderie»  24 poises
 1459    Pierchon de Jausse
( les deux premières années il ne donnera rien)
  14 poises
 1477 A la mort de Pierchon «Personne ne l'a reprise pour cause de guerre»  
 1489 idem  
 1496 Jean et Andrieu Floriet pour 21 ans  3 mailles et 8 poises
 Un marteau: V   
 1455 L'abbé de Grand Pré succédant à Henri de
Leutre
  112 sous 6 deniers
 1459 idem  idem
 1477 idem  idem
 1489 idem  idem
 1490 idem  idem
 Une forge: VI   
 1455 Colart Doutremont succédant à Jean Scoheinen  6 poises
 1459 idem  6 poises
 1477 La forge «est en ruines par la guerre» elle ne sera pas reconstruite au XVe siècle  
 Un marteau: VII   
 1455 Colart Doutremont pour le coup d'eau 3 oboles
 1459 idem idem idem
 1477 idem idem idem
 1489 idem idem idem
 1490 idem idem idem
 1497 Dans un acte de cette année il est fait mention des «4 forges de Jausse» qui acquièrent l'autorisation de prendre, dans le ban et bois d'Andenne, les pierres nécessaires à leur fourneau. Les 4 forges sont: I, III-IV, V, VII25. 
 «SUR HOUYOUL»
 Un marteau: VIII   
 1455 Mathieu de Bioul succédant à Thiéry Henrique pour l'affranchissement
de son marteau
 6 sous
 1459 idem idem idem
 1489 Michault de Bioul idem idem
 1490 idem idem idem
 GOYET (entre Jausse et Goyet)   
 Un marteau   
 1455 Gérard le Maire pour le coup d'eau 3 oboles = 54 sous
 1459 idem idem idem
 1477 Le marteau est en ruines  idem
 SAMSON   
 Un marteau   
 
1455
 Jammart de la Brassine pour un coup d'eau 4oboles = 72 sous
 1459 idem idem idem
 1477 idem idem idem
 1489 idem idem idem
  II s'agit sans doute du marteau dont Gérard Fayl est propriétaire (voir Haltinne 1489), Jamart n'en est que l'exploitant et doit payer outre la redevance due pour le coup d'eau 72 sous, une rente annuelle de location à Gérard Fayl. Dans un acte de 1486, où il reconnaît être redevable à Phillipot de Marce (Marche) «de 24 milliers de fort fer, ployant et adreschant, à livrer au marteau dessous Samson» au prix de 21 aidants le cent, Gérard Fayl est dit «bourgeois de Namur»
 LA LOCALISATION DE L'INDUSTRIE DU FER DANS LA PREMIERE MOITIE DU XVIe SIECLE
1) APERÇU GENERAL
Durant la première moitié du XVIe siècle, l'industrie du fer se propage e: se développe partout dans le comté de Namur et l'Entre-Sambre-et-Meuse. Un seul regard sur la carte permettra de mesurer l'importance de cette expansion. Partout on construit des usines : il y avait six hauts fourneaux, dans le comté, à la fin du XVe siècle, il y en a vingt-trois en 1540-1545.
Quels sont les centres de la localisation? Le centre métallurgique le plus ancien de l'Entre-Sambre-et-Meuse, conserve toute son importance: sur le ruisseau de Sart-Eustache, il y a maintenant quatre fourneaux et huit forges et le ruisseau d'Acoz fait tourner les roues hydrauliques de trois fourneaux et quatre forges.
Constatons la construction d'un grand nombre d'usines en bordure de la Meuse, dans la région de Burnot-Yvoir, et l'importance du développement de la métallurgie, sur le Biert, affluent de la Molignée. Fosses et Vogenée sont les localités industrielles les plus en vue de l'Entre-Sambre-et-Meuse liégeoise. Remarquons la localisation des fourneaux de Yves-Gomezée, Vogenée, Walcourt, Saint-Mard, Oret, Biesmerée, Stave et Flavion, à la périphérie de l'ilôt calcaire, riche en fer, de Morialmé-Fraire-Florennes.
2) HISTORIQUE DES USINES EN ACTIVITE DE 1500 A 1550 Sur le ruisseau de Samson (Houyoul)
 JAUSSE
 Une forge et fourneau: I   
 1500 L'abbé de Grand Pré  lO poises
 1509 L'abbé de Grand Pré  
 1509 le 27 février, l'abbé de Grand Pré Nicolle de Nicguet accense la moitié des droits de l'abbaye «sur les usines, forges et marteaux au lieu de Jausse les Ferons» au profit de Jean Floriet, «bourgeois de Namur», moyennant 9 florins de Rhin dus à l'archiduc tant pour le coup d'eau et aussi des poises de fer, c'est-à-dire un millier de fer bien extrait et appointé... et aussi la moitié d'un florin de Rhin de rente dû à la dite église sur les dits fourneaux et forges»3. Le 7 septembre, un procès s'élèvera entre Jean Floriet et Jean le Parmentier, maire des ferons de Jausse, qui réclamera la propriété du fourneau4. Jean le Parmentier gagna sans aucun doute son procès. D'une part nous n'avons plus, pendant la première moitié du siècle, de redevance de 10 poises, payée par Jean Floriet; par contre, Jean le Parmentier rend en 1531 et 1541, 21 poises «venant de Jausse» dont 11 poises pour la forge III-IV5. A partir de 1552, les 10 poises seront rendues par Adrien (ou Andrieu) de Jausse.
 Une forge et fonderie («forge Monseigneur») III-IV   
  1500 Jean et Andrieu Floriet  3 mailles = 54 sous et 8 poises de fer7
 1509 Jean et Andrieu Floriet  idem
 1516 Jean et Andrieu Floriet  
 1517 Jean et Andrieu Floriet  cette année est la dernière de leur bail de 21 ans commencé le 6 décembre 1496 pour 12 ans 4 oboles = 48 sous et 8 poises de fer
 1517 Jean et Andrieu Floriet 4 oboles et 11 poises
 1518   
 1531 Jean le Parmentier succédant à Jean et Andrieu Floriet pour 12 ans (ce bail a commencé le 6 décembre 1530) (cette année est l'avant dernière du bail) 4 oboles et demi = 72 sous et 11 poises de fer
 1541 idem  idem
 Un marteau (« Monseigneur») : V   
 1500 L'abbé de Grand Pré  112 sous 6 deniers
 1516 Jean Floriet succédant à l'abbé de Grand Pré
 (voir l'acte de 1509, forge I) 112 sous 6 deniers ce compte = 100 sousls
 1518   idem
 1531 Dricot le forgeur succédant à Jean Floriet  idem
 1541 Dricot le forgeur succédant à Jean Floriet  idem
 Un marteau: VII   
 1500 Godefroid Deve succédant à Colart Doutremont pour un coup d'eau « entre Samson et Jausse» 3 oboles = 54 sous
 1516 Jean le Parmentier succédant à Godefroid Deve  54 sous de compte = 45 sous
 1518 idem  idem
 1531 idem  idem
 1541 idem  idem
 «SUR HOUYOUL»
 Un marteau: VIII   
 1500 Les héritiers Michault
de Bioul
 pour l'affranchissement du marteau 6 sous
 1516 idem idem idem
 1518
 idem idem idem
 1531 Les héritiers Jean
Michault
 idem idem
 1541  idem idem
 GOYET   
 Un marteau: ?   
  Le marteau de Gérard le Maire qui, dès 1477, était en ruines ne ta pas reconstruit au XVIe siècle. Néanmoins, il n'est pas impossibiqu'un marteau ait été en activité dans la première moitié du XVIe iècle à Goyet. En 1578, Pierre Gérard laisse à son fils Jean, son marteau de Goyet
 SAMSON
 Un marteau   
 1500 Jammart de la Brassine pour le coup d'eau pour le coup d'eau 4 oboles = 72 sous
 1516 Jammart de la Brassine idem 72 sous de compte =
64 sous
 1518  idem idem
 1531 Loyson de Louvain idem idem
 1541 Loyson de Louvain idem idem
 LA LOCALISATION DE L'INDUSTRIE DU FER DANS LA DEUXIEME MOITIE DU XVIe SIECLE
1) APERÇU GENERAL
Le plein épanouissement de la métallurgie namuroise s'opère dans la seconde moitié du XVIe siècle. Elle atteint son apogée vers 1560-1570; elle compte alors plus de trente hauts fourneaux, dont vingt-deux dans l'Entre-Sambre-et-Meuse. C'est cette vie industrielle intense que l'Italien Guichardin, émerveillé, compare aux forges de Vulcain. La localisation des usines, sur le cours inférieur des ruisseaux, se précise très nettement, surtout en bordure de la Meuse. Le foyer sidérurgique le plus actif est de loin la région de Burnot-Annevoie-Yvoir où se sont établis plus de vingt-cinq forges et hauts fourneaux. D'autre part, le ruisseau de Samson fournit la force motrice à plus de douze usines; le centre primitif, Jausse, a été délaissé au profit des localités plus proches de la Meuse. L'importance économique de cet axe fluvial explique encore la présence de sept hauts fourneaux entre Marche-les-Dames et Huy. Par ailleurs, la proximité des gisements de minerai est la cause de l'établissement de nombreux fourneaux sur les cours supérieurs des ruisseaux de l'Entre-Sambre-et-Meuse, en particulier dans la région de Morialmé. Les forges domaniales de la région de Couvin sont le centre principal de la métallurgie de l'Entre-Sambre-et-Meuse liégeoise. Il est intéressant de noter la disposition caractéristique des usines sur les ruisseaux : les fourneaux sont situés sur le cours supérieur, à proximité du minerai et du combustible, tandis que les forges sont groupées près des lieux d'où s'écoule la production. Ainsi en est-il sur les ruisseaux de Samson, de Burnot, de la Molignée, de Sart-Eustache...
2) HISTORIQUE DES USINES EN ACTIVITE DE 1550 A 1600 Sur le ruisseau de Samson (Houyoul)
 JAUSSE
 Une forge et un fourneau: I   
  (En fait, il ne sera jamais fait mention d'un fourneau dans les comptes de cette période. Néanmoins, nous savons par les documents antérieurs, qu'il y avait, à la forge I, un fourneau)
 1552 Adrien de Jausse  10 poises qui valent 4 livres
 1539 idem   idem
 1578  idem   idem
 1585  idem   idem
 1590  idem   idem
 1599  idem   idem
 1600  idem   idem
  (Les 10 poises que rend Adrien sont revendues à Jean Floriet, 8 sous la poise.)
 Une forge et une fonderie («forge Monseigneur»): III.IV   
  En 1552, il est dit que cette usine, qui appartient à l'empereur, est abandonnée. Elle le restera pendant tout le XVIe siècle
 Un marteau: V   
 1552 Adrien de Jausse succédant à Dricot le forgeur à présent, à l'abbaye de Grand Pré 100 sous
 1559
 idem   idem
 1571  idem   idem
 1578  idem   idem
 1585  idem   idem
 1590  idem   idem
 1599  idem   idem
 1600  idem   idem
 1619  idem   idem
 Un marteau: VII   
 1552 Adrien (ou Andrieu) de Jausse succédant à Jeanle Parmentier «entre Jausse et Samson» 48 sous
 1559 idem  idem
 1571 idem  idem
 1578 idem  idem
 1585 idem  idem
 1590 idem  idem
 1599 idem  idem
 1600 idem  idem
 1619 idem  idem
  Les usines en activité à Jausse dans la seconde moitié du XVIe siècle, sont toutes accensées à Adrien (ou Andrieu) de Jausse. Il n'en était pas seulement l'exploitant; son testament, du 8 août 1557, nous apprend qu'Adrien était propriétaire de la moitié du fourneau I et du marteau VII, situé à Wyllevaux (Villeval) entre Jausse et Samson. Le marteau V appartenait à l'abbaye de Grand Pré. le 8 août. Andrieu de Jausse laisse à son fils Andrieu «...la moitié d'un fourneau... avec tous les outils appartenant à l'usine» et à son fils Louis «...le marteau de Wyllevaux avec appartenances et outils»
 «SURHOYOUL»
 Un marteau: VII   
 1552 Jean Michault de Bioul pour l'affranchissement du marteau 6 sous
 1559 idem  idem
 1571 idem  idem
 1578 idem  idem
 1583 idem  idem
 1590 idem  idem
 1596 idem  idem
 1619 idem  idem
 GOYET   
 Un marteau   
 1578 Pierre Gérard laisse à son fils aîné Jean, le marteau de Goyet"  
 SAMSON   
 Un marteau: I   
 1552 Adrien de Jausse succédant à Loyson de Louvain  64 sous
 1559 Adrien (ou Andrieu)  idem
 1571 idem  idem
 1578 idem  idem
 1585 La veuve Andrieu de Jausse  3 livres 4 sous
 1590 idem  idem
 1596 idem  idem
 1599 idem  idem
 1600 idem  idem
 1619 idem  idem
 Une forge: II   
 1561 31 août. Jean Tamison obtient un coup d'eau pour construire une usine à forger le fer surson héritage «lez le château de Samson»  4 mailles
 15671567   le 15 mai. Dans son testament, Jean Tamison laissait à son second fils Pierre, son marteau et usine de Samson
  
 1571 idem  4 oboles = 64 sous
 1578 idem  idem
 1585 idem  idem
 1590 idem  3 livres 4 sous
 1596 idem  idem
 1599 idem  idem
 1600 idem  idem
 1619 idem  idem
 THON
 Une forge   
 1552 Dans un octroi du 13 janvier 1568, il est dit que «feu Godefroid Moreau avait fait construire une usine à forger le fer sur sa seigneurie de Thon...» avant et environ la Saint Jean Baptiste 1552
 1568 le 13 janvier. Gilles de la Deuze, époux de la veuve Godefroid Moreau, obtient «pour et au nom des orphelins de ce dernier» de pouvoir jouir de l'usine construite en 1552, moyennant une rente de 4 mailles de 16 patars et «en payant tous les arrièrages échus jusque et y compris le terme de Saint Jean 1567»
 1568 le 2 août. Marie, veuve de Tamison, transporte une pièce de pré au profit de Gilles de la Deuze, pour lui permettre de construire «un nouveau bief pour conduire l'eau plus facilement sur l'usine et marteau à condition qu'elle puisse profiter du vieux bief»
    

 Nous avons dénombré, dans la seconde moitié du XVIe siècle, deux usines à Jausse (I et II), une à Villeval (VII), entre Jausse et Samsot une à Goyet, une à Thon, deux à Samson et une dont la localisation ne nous est pas précisée par les registres de la recette du («Sur Houyoul» VIII).Le terrier du comté de Namur, de 1602-1603, qui dans devait être un relevé général « du porté, grandeur et extensio» sous tous les offices, villages et hameaux», est loin de confirmer les résultats quant à la localisation des usines à fer sur la vallée de l'Houyoul.Voici les usines répertoriées dans ce terrier:

Jausse
«La forge l'abbé, édifiée, néanmoins cessant passé trois ans, ayant esté le dernier besoignant Nicolas Gérard, fils de Denis» (p. 236t. La forge de l'abbaye de Grand Pré, figure, dans nos tableaux, sous le chiffre V. Selon le terrier, on n'y aurait plus travaillé après 1600 Or, jusqu'en 1619, année du dernier des comptes que nous avons consultés, figure la redevance due par les exploitants de cette usin; Le terrier ne mentionne pas la forge I.

Villeval
1  - «La forge Jean Mulener»;
2  - «La forge Tamison»;
3  - « La forge et marteau Hubert de Rupplémont, venant de Lo>ï de Jausse» (pp. 245-246).
De ces trois forges, seule la troisième est mentionnée dans les registre» de la recette du comté. Il s'agit du marteau VII, que Adrien de Jausse, dans son testament de 1567. léguait à son fils Louis.
Goyet
1  - «La forge du seigneur d'Yve ou du seigneur de Saint-Marti» à Goyet, que tient Hubert Rupplémont»;
2  - « La forge de Philippe Tamison, qui fut Nicolas Gérard l'aîné •
3  - « La forge Pierre que tient Muller et Hubert de Rupplémont (pp. 236-237).
La seule usine dont nous avions connaissance est la seconde. L s'agit du marteau que Pierre Gérard laissait à son fils Jean, en 1578.
98 D.D. BROUWERS, Les terriers du comté de Namur, 1601-1612, Namur, 1931.
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Thon
1  - «La forge Hubert Rupplémont, venant du seigneur de Thon»;
2  - «La forge qui fut à Denis Gérard, que tient Jean Mulener» (pp. 246-247).
Nous n'avions relevé à Thon, que l'usine que Gilles de la Deuze exploitait en 1568. Par contre, les registres de la recette du comté nous signalaient l'existence de deux usines à Samson. Le terrier ne mentionne pas d'usine à Samson.
Nous ne pouvons, à l'heure actuelle, que constater ces divergences. Signalons, cependant, combien imprécises sont les données du terrier de 1602-1603. Pour ne citer qu'un exemple, les forges de Goyet ne figurent pas dans le relevé de Goyet mais dans celui de Jausse. Ce terrier ne mentionne pas certaines usines dont nous avons connaissance par les registres de la recette du comté et, par contre, il en signale d'autres pour lesquelles aucune redevance n'est payée aux receveurs du comté. Dès lors, deux questions se posent. Certaines usines jouissaient-elles d'une condition spéciale privilégiée grâce à laquelle elles n'intervenaient pas dans la répartition des aides du comté? Deuxièmement, y avait-il des usines pour lesquelles les exploitants étaient exempts de payer au comte, le cens du coup d'eau?Nous envisageons plus loin ces problèmes; néanmoins, il nous paraît évident que dans le premier cas, il s'agit uniquement d'omission. Ce terrier, comme le fait remarquer D.D. Brouwers, ne fut pas dressé avec précision et minutie. Les commissaires se contentaient de convoquer le mayeur, les échevins ou quelques gros propriétaires des seigneuries dont ils voulaient faire l'inventaire". Ce terrier nous est néanmoins utile; il nous signale l'existence d'usines que notre documentation actuelle ne nous avait pas permis de déceler. Il y avait donc, à la fin du XVIe siècle, sur le ruisseau du Samson : deux usines à Jausse, trois à Villeval, trois à Goyet, deux à Thon, deux à Samson.

    
    
    
    
    
    

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General update: 19-01-2012 07:54
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