"Vers 490,naît à Nursie, un certain Benoît dont la règle va devenir la chartre du monachisme occidental. En 529 il s'établit au sommet du mont Cassin ou il crée un monastère pour lequel il rédige à partir de 534, et probablement jusqu'à sa mort, en 547, une règle, fruit de sa longue expérience, qui définit un mode de vie totalement cénobitique. Le nombre de ses disciples augmente et Benoît fonde un autre monastère dans la ville voisine de Terracine tandis que sa sœur Scholastique dirige une communauté de moniales près de l'abbaye mère."
Histoire
En Gaule Martin, un Romain devenu moine après avoir été soldat, fonde deux communautés érémitiques, en 360 à Ligugé près de Poitiers, puis en 372 à Marmoutier près de tours dont il a été évêque en 371.
Sur le littoral méditerranéen, en Italie et en Provence, régions en contact avec l'Orient ermitages et monastères se multiplient. Prés de arthage,
après s'être converti en 386, Augustin implante des foyers monastiques à Tagaste, ainsi qu'a Hippone, en 388. En 410 Honorat fonde le monastère de Lérins sur une Ile du golfe de Cannes avant d'occuper le siège épiscopal d'Arles ou d'autres lériniens, Hilaire puis Césaire, lui succéderait.
Vers 415
Jean Cassien, après avoir été moine pendant vingt ans dans un monastère de Bethléem fonde à Marseille celui de saint Victor.
En 429
Germain d'Auxerre christianise la Bretagne et en 430, Palladius, l'Irlande ou il sera relayé, en 450 par saint Patrick.
Vers 435
dans le Jura romain et son frère Lupicin créent un ermitage, la future abbaye de Condat.
Vers 490
naît à Nursie, un certain Benoît dont la règle va devenir la chartre du monachisme occidental.
En 529
il s'établit au sommet du mont Cassin ou il crée un monastère pour lequel il rédige à partir de 534, et probablement jusqu'à sa mort, en 547, une règle,
fruit de sa longue expérience, qui définit un mode de vie totalement cénobitique.
Le nombre de ses disciples augmente et Benoît fonde un autre monastère dans la ville voisine de Terracine tandis que sa sœur Scholastique dirige une communauté de moniales près de l'abbaye mère.
EN 581
les Lombards détruisent le monastère du mont Cassin ou Benoît a été enterré.
En 673
dans les ruines, un moines franc découvrira ses restes et transférera les précieuses reliques à l'abbaye de Fleury sur Loire.
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LA VIE DES MOINES
La règle de saint Benoît
Se caractérise par sa clarté et sa pondération, elle s'applique autant à guider spirituellement les moines qu'a organiser leur vie matérielle et à assurer le bon fonctionnement du monastère.
Les moines qui le composent guidés par une règle et un abbé.
Le nouveau venu
qui désire entrer au monastère est plutôt mal accueilli ! Il doit en effet attendre quatre à cinq jours avant qu'on daigne lui ouvrir la porte. Il est placé sous la direction
d'un ancien qui va l'observer pour éprouver sa foi et sa vocation.
Après un an de noviciat,
Au court duquel il a pu prendre connaissance de la règle, s'il accepte de la respecter il est admis au sein
de la communauté-il prononce solennellement trois vœux, d'obéissance,
de stabilité, et de conversion des mœurs, il doit en tout et pour tout obéir à l'abbé, il lui est interdit
de quitter le monastère et il s'engage à vivre dans la chasteté,
le renoncement du monde et surtout, à l'humilité, la pauvreté.
Après la cérémonie des vœux,
Ses vêtements lui sont ôtés et il revêt l'habit de moine.
L'abbé
est lui-même un moine que ses frères ont élu à la tête du monastère.
Huit moments de prières
rythment la vie du moine les Vigiles ont lieu entre deux et trois heures du matin, les Laudes au lever du jour, Prime, en début de journée, Tierce, dans la matinée, Sexte, en milieu de journée None, l'après midi, Vêpres à la fin du jour, Complies avant le repos de la nuit. En dehors des prières les moines s'équilibrent entre le travail et la lecture. Lors des repas pris en commun, dans le silence, le lecteur de la semaine lit pour ses frères, un texte sacré.
La nourriture,
frugale, mais suffisante, se compose de deux plats cuits accompagnés de pain et de vin en petite quantité. L'horaire des repas est variable selon les saisons et les périodes de jeûne. En général, les moines prennent deux repas par jour à midi et après les vêpres.
Au dortoir,
ou une lampe brille toute la nuit, chaque moine a un lit ou il dort tout habillé afin d'être toujours prêt à se lever sans retard pour la prière.
L'habit du moine
se compose d'une tunique et d'une coule plus ou moins épaisse selon les saisons.
Personne ne possède rien au sein du monastère ou tout est commun.
CONVERS
Certains ressentent le besoin de vivre dans une communauté religieuse, mais n'en ont ni les aptitudes intellectuelles, ni peut-être spirituelles et ne sont pas en général, d'origine noble. L'ordre cistercien va leur donner la possibilité de réaliser leur idéal
de vie, qui répond au besoin de main d'œuvre de monastères vivant largement de l'agriculture. Certains convers travaillent au monastère même, à la cuisine, dans le jardin, dans les ateliers, ou dans les champs. Au monastère, les convers
n'ont pas "voix au chapitre", ils ne prennent donc pas part aux grandes décisions ni à l'élection de l'abbé. Dans les abbayes, le lieu de vie des convers est également séparé
de celui des moines. Cependant, l'architecture de leur réfectoire
et de leur dortoir est aussi imposante que celle des moines.
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ORGANISATION DE L'ESPACE DANS UNE ABBAYE
Les abbayes adoptent tous la même disposition, pour permettre aux moines d'y vivre en parfait accord avec la règle de saint Benoît. L'entrée principale de l'abbaye se fait par la porterie aménagée en bordure de l'enceinte monastique et gardée par un frère. Conjointe à la porterie l'hôtellerie est destinée à l'accueil des hôtes. Les bâtiments réguliers s'organisent autour du préau, cette cour, intérieure, généralement carrée, ouverte sur le ciel, apparaît, comme le symbole de la Jérusalem céleste. Lieu de méditation et de recueillement, la parole y est interdite. Tout autour, courent les galeries du cloître. L'église ou oratoire occupe indifféremment l'aile méridionale ou septentrionale. C'est dans la galerie jouxtant l'église qu'a lieu, en fin de journée, la "collatio", lecture communautaire précédent les complies, et le samedi la cérémonie des pieds.A l'intérieure de l'abbatiale les stalles des moines profès sont aménagées de chaque côté du chœur.
Le rez-de-chaussée abrite après la bibliothèque, appelée aussi "armarium" ou sont rangés les livres.
La salle des chapitres
rectangulaire ou carrée, percée en général de trois fenêtres et ouverte sur le cloître par une porte encadrée de baies. Les frères s'y réunissent chaque matin, après tierce, en hiver, ou après le chant de prime en été. La réunion débute toujours par la lecture et le commentaire d'un chapitre de la règle, ce qui a donné son nom à la salle.
l'étage le dortoir, commun, occupe toute la longueur de l'aile orientale, un escalier menant directement dans le transept de l'abbatiale permet aux frères de se rendre sans retard à l'office nocturne.
Surplombant le canal qui dessert l'abbaye en eau, les latrines occupent l'extrémité du bâtiment.
Le chauffoir
seule pièce chauffée ou la présence du feu permet de liquéfier l'encre, la cire, ainsi que l'encaustique des chaussures, la parole et la lecture y sont interdites.
Le réfectoire
est situé en face du lavabo ou les moines font leurs ablutions avant le repas. Les tables sont disposées en U le long des murs et les moines s'y assoient par ordre d'ancienneté, le prieur et les plus anciens prenant place au chevet, le lecteur de la semaine accède à la chaire par un escalier aménagé dans l'épaisseur du mur. Les moines mangent en silence, à l'écoute des textes sacrés.
L'enceinte monastique
comprend aussi les bâtiments nécessaires à la vie économique comme le moulin, la boulangerie, les écuries, le fenil, et les divers ateliers.
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FONCTIONS DES MOINES
L'abbé C'est le père "abba" de la communauté, la règle de saint Benoît lui donne la place du Christ au sein de la communauté.
Le prieur
il est nommé par l'abbé dont il est le second. C'est le premier "prior" des moines. Il lui est adjoint un sous prieur.
Le trésorier
il gère les finances de l'abbaye
Le cellérier
responsable de l'intendance, il est le "porte-parole" de l'abbaye, il contrôle les granges.
Le sacristain
il est l'ordonnateur des activités ecclésiastiques, il fabrique les hosties et sonne les heures des offices.
Le chantre
maître de chœur pendant les offices, il organise les processions des frères, il est, lorsqu'il n'y a pas de bibliothécaire, le conservateur des livres.
L'hôtelier
attaché au cellérier, il accueille les hôtes.
Le portier
il garde l'entrée de l'abbaye.
L'infirmier
il s'occupe des malades, il recueille les plantes médicinales du jardin et en fait des préparations
Le maître des novices
il est responsable de la formation des novices.
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LES GRANGES
Le travail de la terre
est une donnée fondamentale de la règle cistercienne
Le site de l'abbaye,
loin des lieux habités, est minutieusement choisi, bordé de forêts, sur un terrain plat ou au cœur d'une vallée.
A partir de cette première installation souvent modeste les domaines exploités par l'abbaye s'accroissent au fil des années, grâce aux donations, sur le site même dans un premier temps, puis plus loin, ainsi, l'abbaye cistercienne peut posséder un capital de cinq mille à huit mille hectares.
Les cisterciens, avec les granges s'étaient dotés d'une organisation extrêmement efficace et possédaient des connaissances poussées en matière d'agronomie, de sylviculture, d'élevage, de pisciculture et d'hydraulique. Grâce à leur réseau de granges, leur sens de l'organisation et le développement de leurs connaissances, les cisterciens ont apporté une contribution importante au défrichement et à la mise en valeur des terroirs, en Europe, aux XII et XIII siècle.
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CHANTS CISTERCIENS
Lorsque, dans sa règle, saint Benoît précise les prières qui doivent être chantées à chacune des heures, il mentionne, entre les psaumes, les antiennes et les repos, les hymnes ambrosiennes, poèmes chantés introduits au IVe siècle, par Ambroise évêque de Milan, dans la liturgie de son église.Au VIIe siècle le pape Grégoire I
codifie et uniformise l'usage des textes chantés aux offices, d'où le nom de chant grégorien.
Bernard écrit
je voudrais que la mélodie fût avant tout sereine qu'elle évitât autant la mollesse que la rusticité, elle devrait par sa douceur plaire aux oreilles de telle façon, qu'elle pût toucher le cœur, dissiper la tristesse, apaiser la colère.
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ARCHITECTURE CISTERCIENNE
Bernard ouvre la voie à un style roman dépouillé, des images et des symboles les plus anciens statuts de l'ordre interdisent toute sculture et toute peinture dans les églises et les abbayes.
Si l'attrait qu'exerce sur nous l'art roman peut être d'ordre spirituel, et il répond en cela à une quête de notre temps, une grande partie de son rayonnement réside dans la beauté des sanctuaires qu'il nous a légués. Ces églises romanes ne s'imposent pas à nous par des proportions gigantesques ou des prouesses architecturales, comme le ferons les cathédrales gothiques; elles nous touchent plutôt par la simple harmonie de leurs volumes, l'équilibre de leur masses, toujours à la mesure de l'homme.
QUAND LES MOINES SE FONT BATISSEURS.
Parce que les statues de Cîteaux refusent toute sculpture et toute peinture dans les abbayes, l'architecture devient le domaine privilégié, si ce n'est l'unique expression, de l'art cistercien. Cet accort est si parfaitement obtenu dans les abbayes romanes qu'on en oublie que l'architecture cistercienne n'est pas seulement romane.
Les exigences des statuts cisterciens en matière d'architecture se réduisent à l'interdiction des clochers de pierre (inutiles puisque les laïcs des alentours n'étaient pas appelés aux offices) au profit de clochers de bois de portée limitée.
A elles seules, ces exigences résument pourtant l'idéal cistercien d'une architecture dépouillée de tout superflu. Pour concrétiser cet idéal, les architectes renouent avec des parties architecturaux archaïsants, loin d'être une limite technique, il s'agit d'un choix volontaire. La comparaison des voûtements mis en place dans l'église et dans la salle capitulaire en fournit la meilleure preuve: si la voûte de la nef est en berceau brisé.
Le chevet circulaire est abandonné au profit de la formule plus ancienne d'un chevet à chapelles alignées à mur droit.
La façade cistercienne n'ouvre que par deux simples portes latérales. L'architecture cistercienne est une réaction à l'art du temps, dés l'époque romane. Mais cette réaction se charge d'un spirituel, la façade plate est modeste, le chevet droit est l'emblème de la morale, la nudité des murs conduit le moine vers l'essentiel la pénombre l'invite au recueillement, la lumière vive exalte sa prière.
Les vitraux l'abstraction des vitraux cisterciens trouvent son originalité dans la mise en valeur du plomb qui sertit le verre blanc soigneusement découpé selon des formes simples.
La couleur est proscrite mais le verre est parfois rehaussé de traits de grisaille passés au pinceau. Cette technique d'origine cistercienne va se développer durant tout le moyen-âge. Les moines se révélent maîtres dans cet art, tant par la qualité du verre employé que par la pureté du dessin.
Carrelage le type de pavé, carré, grand et assez épais est gravé au compas et recouvert d'une glaçure fonçée. A côté de ce motif qui est propre à l'ordre, on en compte trois autres dont les entrelacs, un motif typiquement cistercien.
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