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Le village de Gesves durant huit siècles : 1000-1800
AVANT-PROPOS
Gesves, primitivement terre liégeoise, ensuite seigneurie luxembourgeoise et enfin dépendance du comté de Namur, est aujourd'hui l'une des dix-huit communes du canton d'Andenne.

Le village de Gesves durant huit siècles : 1000-1800
AVANT-PROPOS
Gesves, primitivement terre liégeoise, ensuite seigneurie luxembourgeoise et enfin dépendance du comté de Namur, est aujourd'hui l'une des dix-huit communes du canton d'Andenne.

Avec ses 1640 habitants et son territoire de 2048 hectares, elle en est la seconde pour l'étendue et la population. L'exploitation des carrières, qui s'y est développée dans ces derniers temps, est la seule industrie qui partage avec l'agriculture l'activité des Gesvois.I'histoire d'une telle commune ne peut guère montrer autre chose qu'un lent progrès économique et social qui, de la forêt primitive, la fait passer à une exploitation agricole de plus en plus développée; du  grand domaine qu'un seul possède et dont les manants sont simples usagers, à la propriété individuelle large­ment répartie; du servage aux divers degrés de liberté. Histoire silencieuse, dont il n'est pas aisé de suivre la marche, et qui ne se révèle que par les archives domestiques.Celles du château de Gesves ont été bien conservées. Les chartes de Jean de Bohême, constitutives de la seigneurie, y sont suivies d'actes des XIVe, XVe et XVIe siècles — pour ne parler que des plus anciens — et d'une série de comptes qui embrassent les trois derniers siècles de le l'Ancien Régime. Voici cinquante ans que j'en fis connaissance, sous la conduite de mon grand-oncle le comte de Limminghe, arrière-petit-fils du dernier sei­gneur de l'endroit.

Toutefois, lorsqu'il s'agit de remonter aux lointaines origines, comme j'ai essayé de le faire, il faut recourir aux dépôts publics où reposent notamment les grands fonds ecclésiastiques. A Namur le cartulaire de l'abbaye de Grandpré, si émaillé de fautes qu'il soit; à Liège, les fonds des collégiales Notre-Dame de Huy et Saint-Pierre de Liège, quoique fort incomplets, m'ont fourni des documents capitaux. Je saisis l'occasion de remercier les savants et obligeants conservateurs de ces dépôts, M. Brouwers actuellement archiviste général du Royau­me, MM, Fairon et Courtoy, conservateurs des dépôts de Liège et de Namur.
Puisque l'histoire d'un village est une succession de tableaux de l'occupation de son territoire par une popu­lation de plus en plus nombreuse et active, il importe qu'on ait sous les yeux la configuration de ce territoire. A ma demande, M. J. Fichefet, professeur à l'Ecole normale de Morlanwelz, a réalisé ce complément indispensable dans cinq plans de Gesves, les deux premiers indiquant les caractéristiques du sous-sol et l'hydrographie, les autres montrant l'état de la culture et de l'habitation aux XIe et XIVe siècles, ainsi que la seigneurie de l'abbaye de Grandpré. Le lecteur y sera renvoyé dans le courant des chapitres I, II et IV.
Un dernier mot. Certaines sources étant fréquemment citées, il a paru convenable de les désigner par des ini­tiales, suivant un usage généralement admis. Ces abré­viations sont les suivantes :

A.G.   Archives  générales   du   Royaume,   à   Bruxelles.
A.E.   Archives   de   l'Etat.
A.G. G.  Archives  du  Château  de  Gesves.
A.S.A.N.  Annales  de  la   Société  archéologique  de  Namur.

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