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Description de jausse dans les "Albums de Croÿ" - PLANCHE 243 JAUSSE À FAULX-LES-TOMBES


En cartouche: «laulce les Ferons sans Clochier». - Orientation impossible à déterminer.

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Jausse les ferrons au XVII
Bien que «sans clocher», Jausse-les-Férons était un village important, implanté près du confluent du Samson et du Wanet. Le lieutenant-bailli d'Entre-Meuse-et-Arche, Jehan de Maillen, y tenait volontiers les plaids, au même titre que chez lui, à Sart-Bernard (Eche-vinages, Entre-Meuse-et-Arche, n° 2, p. 115). Les soldats de passage «de diverses nations, tant italiens que bourguignons et albanois et aultres gens fort mal conditionnés» et «sy dissolus qu'ils dansoyent le jour du vendredy saint» y font halte et s'y installent aux frais des habitants restés au village (Enquêtes judiciaires, n° 1248).
Il y a là, outre deux moulins appartenant aux archiducs et aux cisterciens de Grandpré, la brasserie de Pierre Anceau, l'atelier de maréchalerie de Léonard de Boussifet, les «maisons et édiffices» de Loys Gérart, des veuves de Nicolas, Adrien et Jean Gérard, de Marie Fontaine, de Jean Lambot et la «censé» de Grandpré (Terrier). Sans compter les forges, si actives qu'elles justifient le nom du village : les «ferons» sont ceux qui travaillent le fer et jouissent de ce chef, depuis le XIVe siècle dans le comté, de privilèges et d'exemptions juridiques et économiques.
Les forges s'échelonnaient tout au long du ruisseau, à Jausse, à Villeval, à Goyet. Le Terrier n'en offre qu'un répertoire incomplet (GILLARD, L'industrie du fer..., pp. 145-146). Adrien de Montigny ne s'y intéresse guère : une gerbe de fumée rougeoyante s'échappant d'un toit gris, une minuscule roue à aubes tournant le long d'un mur, les évoquent trop discrètement, à l'extrême droite de la vue.
Le Samson, à moins que ce ne soit le Wanet, serpente du même côté. L'inexactitude de son tracé, l'absence d'église, la disparition de la quasi totalité de l'habitat depuis le XVIIe siècle, la perte du plan cadastral dressé par l'administration française interdisent toute localisation, toute identification des bâtiments. Ni la maison de pierre avec sa toiture à pas de moineaux, près du ruisseau, ni le complexe à l'allure seigneuriale que longe le chemin n'ont laissé de traces. Un camping et une scierie ont remplacé les «usynes à fer» et une seule maison, à la rue de Jausse, conserve encore un noyau du XVIe siècle. Le «toicteau», cette sorte de halle primitive, au centre d'une vaste esplanade, a lui aussi, a fortiori, disparu.

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General update: 19-01-2012 07:54
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