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Annexes

1.   —  Aperçu   historique   sur   la   paroisse de   Faulx-les-Tombes

2. —  L'ancienne  paroisse   de   Maizeroule

Annexes

1.   —  Aperçu   historique   sur   la   paroisse de   Faulx-les-Tombes

L'église de Wierde, ecclesia intégra, est certainement la plus ancienne de la région qui nous occupe ; l'église de Mozet, église moyenne était un démembrement de celle de Wierde.

Au XIII siècle, la paroisse primitive de Mozet comprenait Mozet Goyet, Maizeroule, Jausse, Mont-Sainte-Marie, Basseilles, Limoy, Faulx Les Tombes, Ster: on peut conjecturer que les paroisses de Mont Sainte-Marie et Maizeroule sont, elles-mêmes, des démembrements de celle de Mozet.

Au début du XVIIIe siècle, la paroisse de Mozet comprenait Mozet proprement dit, Basseilles, Goyet, excepté Struyaux et cinq autres maisons, Limoy, six maisons à Jausse, quatorze aux Tombes, la plus grande partie de Faulx, avec le château.
Cette partie de Faulx et les quatorze maisons des Tombes dépendaient de la paroisse de Mont-Sainte-Marie, de sorte que les habitants avaient le droit de fréquenter les églises de Mozet ou de Mont-Sainte-Marie, les deux curés y ayant juridiction égale, sans division. (1)

FAULX.

A Faulx, au lien-dit Ster, existait, au moins dès le XIIe siècle, une chapelle-annexe de Mozet, avec sa dot et ses dépendances (2) ; nous sont parvenus les noms de quelques personnes qui vivaient autour de la chapelle : deux manants : Clément et Philippe, et le bouvier de l'endroit Philipotte, et la mention de la maison de Sté (Ster), qui devint plus tard propriété de l'abbaye de Grandpré, et qui contenait un jardin, pré, pâturage et autres terres, 6 journaulx. (3)
Cette chapelle de Ster était désignée sous le nom de capelle  de Faulx, en 1392 (4), et chapelle de Faulx, en 1418 (5) ; l'abbaye toui proche recevait 2 muids d'épeautre de sa dîme, Williame de Nouvt légua, par testament, une rente sur une maison de Croquet, pour so entretien.

La chapelle de Ster a disparu de temps immémorial. Elle a été rem placée par une autre, dédiée à saint Pierre ; mais, ni les documents, ni la tradition orale ne nous indiquent l'endroit où elle fut construite seul le vocable a été conservé.
Comme la chapelle de Ster, celle de Saint-Pierre fut desservie par le curé de Mozet, qui y assura les offices du dimanche ; la permissior de « biner » lui fut renouvelée le 5 novembre 1678 (6). Cette chapelle disparut, quand, en 1706, le docteur Noël Degive et Anne Lion, son épouse, obtinrent l'autorisation de l'évêque de Namur, de construire une église aux Tombes, à l'emplacement du cimetière actuel, exactement au coin Ouest, le long du sentier qui touche au cimetière, et au-delà duquel fut bâti, en 1749, par l'abbé Nivaille, le presbytère d'alors.

LES TOMBES.

Ce hameau de la commune de Mozet ressortissait, au spirituel, de la paroisse de Wierde.

La nouvelle chapelle et le cimetière furent bénits, le 12 janvier 1708, par F. Egidius Baudhuin, religieux augustinien, S. Th. L. et professeur à l'abbaye de Grandpré; le docteur Degive offrit gracieusement les vases sacrés, les ornements et tous les instruments du culte ; après la bénédiction de la chapelle, l'abbé de Grandpré, Charles Dethier, célébra la première messe.

Le document épiscopal, relatif à l'érection de l'église des Tombes (7), comprenait principalement :
« Ferdinand, comte de Berlo de Brus, par la grâce de Dieu et du Saint Siège Apostolique, évêque de Namur,......  à tous ceux qui, cesprésentes verront, salut !»

Comme les habitants des Tombes et des environs des paroisses de Mont, Mozet et Wierde, nous ont diverses fois porté leurs plaintes que plusieurs gens de ces lieux seroient mort sans la participation des Sacremens de notre mère la Sainte Eglise, et que la plusieurs parte étoient dans une telle ignorance, qu'ils ne savoient pas ce qui étoit nécessaire à leur salut, au grand préjudice de leurs âmes, à cause du grand éloignement qu'ils ont de leurs paroisses réciproques, nous avons permis au sieur Degives, docteur en médecine, aiant son clomicil auxdits Tombes, de bâtir une chapelle, comme il a fait avec beaucoup de zèle et de charité, pour son soulagement et celui de ses voisins, et en visitant le villages du district d'Andenne l'an 1707, le 16 septembre, nous non rendîmes à la ditte chapelle ou les susdits inhabitans nous firent de nouvelles représentations sur la nécessité qu'il y avait, d'avoir un prêtre audit lieu, pour obvier à l'avenir à tant de tristes événements, dont leur: prédécesseurs avaient été sujets, ce qui nous porta à déclarer dans et moment, qu'il importait de constituer provisionnellement un prêtre audii lieu des Tombes, pour supporter les devoirs de charge d'âmes en faveui de ces inhabitants, jusqu'à ce qu'autrement il fut pourvu...... »

Une question capitale était celle de pourvoir à la subsistance du prêtre espéré ; c'est à cela que le Dr Degive employa ses efforts.

Le hameau des Tombes dépendait de la paroisse de Wierde : celle-ci fut unie et incorporée, en 1194, au monastère de Géronsart, qui en devint le décimateur ; Géronsart levait sur toute la juridiction de Wierde, donc aussi sur les Tombes, les dîmes grosses et menues, sauf ce qu'il avait cédé au curé de Wierde, et qui, paraît-il, était nettement insuffisant; il s'était cependant engagé, en 1309, à entretenir deux prêtres à Wierde, l'un comme curé, recteur de l'église ou du maître-autel, l'autre, comme chapelain ; Géronsart était vraiment le patron de tous les biens de la fondation de l'ancienne paroisse de Wierde-les-Tombes, à l'exception de ceux des quatorze maisons qui relevaient conjointement des curés de Mozet et de Mont.

Le docteur Degive se crut fondé à réclamer de Géronsart, curé primitif de Wierde-les-Tombes, la « compétence », les revenus nécessaires à l'entretien du prêtre que l'on attendait.

Il faut rappeler que, dès 1233, un accord était intervenu entre le monastère de Géronsart et l'abbaye de Grandpré, au sujet de la dîme d'Arville (Mont) ; les religieux de Grandpré devaient livrer, à ceux de Géronsart, dix muids d'épeautre et dix muids d'avoine et avaient abandonné leurs prétentions sur le patronage de l'église de Wierde et sur sa dîme; Géronsart avait renoncé aux droits qu'il avait sur la chapelle de Ster, sa dot et ses dépendances. (8)

En présence de ces éléments, l'évêque de Namur approuva la résolution prise le 29 novembre 1710, par l'abbé de Géronsart Servati (Servais), et le Dr Degive, représentant les manants des Tombes et Faulx, paroissiens de Wierde ; l'abbé de Géronsart « déclara transporter, au profit desdits mannans ...... 8 muids d'épeautre et 4 muids d'avoine, à prendre annuellement hors des 10 muids d'épeautre et des 10 muids d'avoine, qui appartiennent à Géronsart, de la charge des Religieux, abbé et couvent de Grandprez, à raison de la dime de Ster, Grandprez, Faux et les Loges ...... et cela, pour assister à la compétence et portion congrue d'un vicaire perpétuel à établir aux Tombes, pour l'église ou chapelle nouvelle y construite. »

L'évêque décida que la collation et la présentation du vicaire des Tombes reviendraient au Dr Degive, ses représentants et ayants droit, et non au monastère de Géronsart, pour autant qu'elles pourraient lui appartenir, ni au pasteur clé Wierde ; les manants des Tombes-Faulx ne seraient plus tenus aux réparations de l'église de Wierde : la paroisse de Wierde n'aurait aucune obligation vis-à-vis de la chapelle et du prêtre des Tombes.

Le 5 décembre 1710, le chapitre de Géronsart prit connaissance de la résolution ci-dessus, des décisions de l'Evêque, et les accepta.

Le 19 janvier 1711, l'évêque de Namur nomma comme prêtre des Tombes, Maître Louis Gilles, présenté par le Dr Degive, et ordonna au doyen d'Andenne, de fixer au plus tôt, en présence des curés de Mozet, Mont et Wierde, « les limites des lieux sujets à la nouvelle chapelle ».

La délimitation de la juridiction spirituelle des Tombes eut lieu, le 25 février 1711, « en présence de Jacques Sanglier, curé d'Haillot, doyen de chrétienneté du concile d'Andenne, de Michel Turlon, curé de Mont, Philippe Dufossé, curé de Mozet, de frère Augustin Jacobi, curé de Wierde » :

« Avons commencé allant d'orient en occident du ruisseau de Wanez, dessous la maison de Croquet, et avons désigné pour limittes entre la dite paroisse des Tombes et celle de Mont et Mozet, pour commencer au chinon qui fait la séparation entre la terre de Vincent et le bien de Croquet, puis continuant led. chinon entre le railis ou terre aux mïnères de la censé de Grandprez de Jausse-les-Ferrons, celle de Christophe Houioux, et puis continuer toujours ledit chinon pour limiter jusqu'au grand chemin qui vat de Jausse à Grandprez, et de la dud. chemin, un autre chinon entre les biens de Brumagnc et le trieu de Croquet, continuera pour limiter, jusqu'au chemin qui descend dud. Croquet, au travers du bois, au ruisseau de Houyoux, vis-à-vis du ruisseau château de Faux, le dit chemin servant ainsi de séparation jusqu'au ruisseau. Depuis led. chemin, le ruisseau même servira de limites jus-qu'ou les dimages de Mont et Mozet vont rencontrer celui de Wierde auprès de l'héritage de Brumagne, et de là, allant vers Midy, continuera à travers le village de Faux, et entre la haute et basse Ramzée, jusqu'au bois, comme elle a toujours jusqu'ici fait la séparation des dimages de Wierde et de Mont, tellement que les maisons qui se trouvent entre de la paroisse de Wierde, clans lesdittes limites, seront à l'avenir dépendantes de celle des Tombes : ensuite, allant toujours vers Midy, entre le bois de Grandprez et de Faux, jusqu'où s'extand led. bois de Faux, la limite retourne vers occident, toujours entre Faux et Grandprez, jusqu'au ruisseau de Hapnée, au dessoub du bois appelé « Cupelé », et puis Huglin, jusqu'au coing de la commune dud. Trieu, puis que a la raea nommée la ruelle Ltipsin près de la maison......, de là, le long des héritages Deny de Marzin, jusqu'au coing du Rouix, puis • tournant vers Orient, le long de la commune de Sorinne, jusqu'aux héritages de Gifle Dachès, continue delà, droit au ruisseau de Houyoux, au bas de l'héritage Hermand le Burton ; ensuite, descendant vers septentrion avec le ruisseau, jusqu'à la séparation des bois de Gesves et de Grandprez, reprend en cet endroit la, vers Orient, suivant toujours la ditte limite dcntre le bois de Gesvss et Grandprez, jusque au bois Midlaire ; et enfin, retournant vers Meuse, au ruisseau de Wanez, où nous avons commencé, il faut suivre les bornes des dimagcs de Haltinnc et de Maizeroulle, comme elles se trouvent à présent. »...

« Dans ce territoire, il y a 37 maisons des paroisses de Mont, Mozet et Wierde, dans lesquelles on peut compter 127 communiants ou environ, qui seront désormais soumis au prêtre desservant l'église des Tombes. » (9)

Les quatre curés signèrent le procès-verbal ; mais, à cause de ses revenus insuffisants, le curé de Mont déclara ne pas vouloir céder la part de dîme qui lui appartenait, pour aider à la subsistance du vicaire ; le 10 mars 1711, l'évêque de Namur approuva la décision du curé de Mont et le procès-verbal de délimitation ; le chapelain des Tombes devait publier cette ordonnance, trois dimanches consécutifs, à la fin de la messe.

Les deux monastères tentèrent bientôt de revenir sur l'accord qu'ils avaient pris à ce sujet.

L'abbaye de Grandpré accepta l'arrangement en ce qui concernait la cession de 12 muids qu'elle devait au couvent de Géronsart : elle les devait, autant les partager selon le désir de Géronsart; elle n'avait, de ce chef, aucune charge nouvelle.
Mais elle refusa énergiqucment d'engager quoi que ce soit des dîme: qu'elle possédait aux Tombes ; elle invoqua le droit-canon ; « il y a opinait-elle, une distinction importante entre l'établissement d'un vica liât et l'érection d'une cure : le hameau des Tombes n'est pas démembri de Géronsart-Wierde ; seuls, l'éloignement des fidèles d'une église, leur besoins spirituels, rendent la présence d'un prêtre-vicaire « nécessaire » il n'y a pas, de par l'intention de l'évêque, de nouvelle paroisse créée le vicaire des Tombes n'est que l'assistant, le collaborateur du curé primitif : Géronsart-Wierde » ; elle rappelle l'accord de 1233 ; « si en cett année, Géronsart avait pensé que Grandpré devait quelque chose en plu: il l'aurait dit ; pourquoi en parler seulement maintenant » ; et des reproches violents furent adressés au monastère de Géronsart, « qui, au cour des siècles, n'a pas toujours maintenu un curé en résidence à Wierde, mais se contentait souvent d'y envoyer un prêtre quand des messes d'obligations ou de malades le requeraient, etc, etc ..." et Grandprt conclut en disant que le hameau des Tombes reste toujours soumis à Géronsart-Wierde, le vicaire doit vivre des revenus supplémentaires venant de Wierde, si le curé en a, et, en tous cas, de Géronsart.

Le 15 octobre 1762, on prit l'avis de F. Antoine Hochkerchen, augus-tin, maître en théologie et professeur clé droit-canon ; il déclara que, si Grandpré ne devait pas intervenir comme patron, l'abbaye ferait œuvre généreuse en aidant le prêtre des Tombes qui exerce le ministère sur le territoire où elle perçoit la dîme; quelques jours auparavant, le 9 octobre, H. J. Englebcrt, chanoine de la cathédrale de S. Bavon, à Gand, exprima le même sentiment, basé sur les décrets du Concile de Trente.
Pendant près de 50 ans, ce furent des discussions interminables entre les deux monastères et avec les prêtres qui desservaient les Tombes : F. Gillc (ou Gillct), f. Augustin Crévin, né à Namur en 1725, curé de Maizeret encore en 1791, Maître Philippe Nivaille, etc...

Chose plus grave ! La validité de l'érection du vicariat fut elle-même contestée ; le 6 novembre 1761, le Conseil Provincial déclara que « l'érection du vicariat des Tombes ne peut subsister, pour quelques formalités qu'on y a lors obmis ou négligées » ; « elle était nulle d'elle-même », affirma-t-on dans un des procès nombreux qui surgirent à ce sujet.

On n'est pas fixé, par les documents, sur les raisons de la décision du Conseil Provincial ; celui-ci insista encore : « l'érection du 10 mars 1711 n'est ni recevable, ni fondée ». — « Elle est aujourd'hui à néant, et considérée sans effet », dira le vicaire Crévin, en 1764, d'autant plus que Géronsart a repris à la famille Degive le droit de conférer le vicariat.

Dans l'ordonnance du 6 novembre 1761, le Conseil Provincial prescrivit que l'abbaye de Grandpré devait rentrer en possession de ce qu'elle avait payé au prêtre Philippe Nivaille depuis 40 ans, en lieu et place de l'abbaye de Géronsart : celle-ci, ayant contrevenu à un arrêté du 5 avril 1669, fut condamnée à 3 florins d'amende. (10)
Les manants des Tombes écrivirent à l'évêque de Namur, le 13 décembre 1762, « pour parvenir à l'érection de la chapelle des Tombes en vicariat » ; leur lettre fut rédigée à l'abbaye de Grandpré.
Rien n'y fit : les deux parties des Tombes et Faulx furent remises, par l'évêque de Namur, le 14 juillet 1764, à leurs paroisses respectives de Mont et Mozet, et l'autre partie à celle de Wierde, comme si l'érection de 1711 n'avait jamais eu lieu.
Les années suivantes, l'« ancien » vicariat des Tombes fut administré par des religieux de Géronsart; en 1769, Frère Antoine Schrassert, né à Namur en 1729, curé de Wierde encore en 1791 ; en 1777, F. Lambert Bâtis; en 1780, F. Ferdinand Vansanteii, né à Namur en 1743 (11); en 1800, Jean-Joseph Flahaux, adjoint: en 1802, Charles-Joseph Loly, puis Gaine, vicaire, et, semble-t-il, curé provisoire des Tombes.

La succursale des Tombes fut érigée canoniquemem en 1803 ; le premier curé fut M. Mouvet, dès le 30 juillet 1803 : il mourut inopinément, en 1808, en revenant de Mozet.

Les curés suivants furent :
de 1808 à 1847 (!"' décembre) : l'abbé Charles-Marie Malisoux, qui se montra très énergique à l'égard de l'administration communale de Mozet, dont dépendait la section des Tombes ;
de 1847 à 1883 : Jean-Joseph Toussaint, décédé le 23 février 1883 ; la nouvelle église fut bâtie à la fin de sa carrière pastorale :
1883 - mars et avril : J. De Vos, auparavant curé de Haltinne. A cause d'une épithète regrettable que, dès son arrivée, le nouveau pasteur décocha imprudemment à l'adresse de ses paroissiens : « Bonnes gens que ceux des Tombes, mais un peu baroques ! »... un mouvement général d'hostilité se produisit contre cuié; à la suite d'une pétition, signée par les paroissiens, adressée à l'évêque, pour demander le départ du curé De Vos, Monseigneur proposa à ce dernier de permuter avec M. l'abbé Coppée, curé de La Plante.
1883 - 1906 : l'abbé Ferdinand Coppée, décédé à l'hospice Saint-Joseph, à Ciney, le 12 mars 1906:
1906 - 1917 : l'abbé Joseph Massaux, né à Namur le 24 juin 1858: curé aux Tombes en janvier 1906, auparavant curé à Emines, retraité le 12 octobre 1917 et mort à Salzinnes le 27 février 1918;
1917 - 1943 : l'abbé Alphonse Frogneux, né à Lomprez (Wellin), k 11 juin 1870, curé des Tombes le 13 octobre 1917, décédé aux Tombes k 13 janvier 1943;
1943 - 1950 : l'abbé Fernand Debry, né à Warisoulx le 25 septembre 1896, auparavant curé de Haut-Bois, nommé curé des Tombes, le 28 jan vier 1943; mort à Lugano (Suisse), le 29 août 1950, au retour d'un pèle rinagc à Rome, à l'occasion de l'Année Sainte;
1950 : l'abbé Alexis Auvray de Beghein, né en 1909, à Vaulx-sous Chèvremont, curé à Mesnil-Saint-Blaise, puis aux Tombes, le 24 septem bre 1950. (12)

L'église monumentale des Tombes, en roman-byzantim, a été construite en 1879, d'après les plans de l'architecte Beyaert, de Courtra Elle est dédiée à saint Joseph.

Le tympan du portail porte le chronogramme suivant : « sanCtc Josepho aLMae Vlrglnls conJUgl, pletas gratla qUe DICarUiit ».

C'est un édifice de grande allure, avec revêtement intérieur en pierres; la chaire de vérité a été taillée dans un seul bloc de pierre; le jubé surplombe l'entrée du chœur et supporte une croix triomphale.

On conserve à la sacristie une chape violette du XVIIIe siècle en soie brochée de fleurs Louis XVI, avec galons blancs anciens, et une dalmatique, avec étole et manipule, en soie blanche, brochée de bouquets de fleurs à couleurs éclatantes et de grand effet; elle porte l'inscription : « Fait par Lekeu, maître-tailleur, le 27 septembre 1777. » Ces deux ornements viennent de l'abbaye de Grandpré.

Presbytère.

Dans le pavement (façade Nord), se trouvent de vieilles pierres tombales :
1°)   La  première   porte  l'inscription  suivante :   «   Icy git  le   corps d'Anne / Marie fille de Noël Degive / et d'Anne Lion première /enterée en cette église /décédée le  15 de 9bre 1710 / et celuy  de son frère mater / ne  Godfroid Degive liccentié./   »

2°) La. deuxième, décorée, en tête, les initiales (MA) de Marie, entrelacées. Inscription : « D. O .M. / Ici gist Maria / Magdalaine / Scaille laquel / est morte le 3 / mars 1717. Requiescat / in pace. »

3°) La troisième, avec un éeusson, et l'inscription suivante : « le; git Jean Thonet décédé / le huit febvrier 1724 / mari en près nopce de /  marguerite lion de barbe / Estienne en 2me et de Marie bertrand en 3me morte le / 15 janvier 1733. »

4°) La quatrième : « Icy gît Noël Degive / docteur en / médecine qui / mourut le 21 / février 1727 Eagé / de 84 ans passez / et Anne Lion son / espouse mort le / 26 avril 1731 / et leur fils Noël / Joseph Degive que / et décédé le 11 nobre 1734 et Marie / francoise hastier son / épouse décédée le 21 janvier 1760. »

L'Administration communale actuelle a fait sceller dans un mur du cimetière une autre pierre tombale du docteur Degive.

2. —  L'ancienne  paroisse   de   Maizeroule

La paroisse de Maizeroule ressortissait au diocèse de Liège et faisait partie du Concile d'Andenne. En 1559-1560, elle fut rattachée au diocèse-dé Namur et dépendit toujours du doyenné d'Andenne.

I.  — Origine.

Très ancienne: on peut conjecturer que la paroisse de Maizeroule, comme celle de Mont-Sainte-Marie, est un démembrement de celle de Mozet au XIe siècle, sans qu'on puisse en déterminer la date exacte; l'église était une quarte-chapelle dédiée à saint Martin.

Le curé de Mozet y avait un droit de dîme; une haie (bois) située à Maizeroule appartenait à la cure de Mozet encore en 1534. (1)

II.  — Circonscription paroissiale.

Les auteurs admettent généralement que, dès le IXe siècle, l'étendue d'une dîme correspondait au territoire d'une paroisse. (2)
Un document du 19 octobre 1643 donne la « déclaration du dismage et extendue de la paroiche et seigrie de Maizeroulle » : les limites sont reconnues devant Maître Jean Le Mineur, pasteur de Maizeroule. et plusieurs personnages de Jausse, de Maizeroule, etc. Elles sont déterminées par des lieux-dits que nous citons dans l'ordre du cerclemenage : Fond del Corr, Voye du Moulin de Strud à Thon, chemin de Maibecht à Bonneville, piedsente de Maibeche à Thon, bois de Malplum, taille Pirsoul, bâty de Goyet, chemin de Jausse, ruisseaux de Hoyoul et Wanet censé de Jausse, Longvaux, Minères, terre Vincent, France, pré Pays, les Hurées, bois d'Agimont, de Senzeilles, de Spémont près de Struyaux haie Matante, commune de Goyet, bois de Reloy, Haultchamps et Fona del Corr (voir la carte en fin de notre étude). (3)

La juridiction du cure de Maizeroule dépassait les limites de la paroisse proprement dite: au point de vue spirituel, le village de Strud fut, de temps immémorial, détaché de Saint-Maurice de Sclavn el annexé à la paroisse de Maizeroule; en 1675, le curé Thiry Reumom notait qu'il y avait, à Maizeroule, environ 80 communiants et 230 à Strud et 7 dans les hameaux circonvoisins : Jausse les Ferrons, distant de Maizeroule d'un quart d'heure, Struyatix d'un demi-quart d'heure, Goyei en partie presque d'une demi-heure, Strud d'une demi-heure, Basse-Commune et Muache de trois quarts d'heure, Haute-Commune (Haut-Bois) d'une heure. (4)

La paroisse de Maizeroule, supprimée en 1803, fut rattachée à celle de Faulx-les-Tombes; le hameau de Strud dépendit désormais de la paroisse de Haltinne.

III. — Patronage.

Le droit de patronage ou collation de la cure appartenait au chapitre de l'église collégiale de Sclavn depuis 1106. (5)

IV. — Revenus de la cure de Maizeroule.

A. — BIENS FONCIERS :

« Icy sont contenues les douaires, scituations et spécifications d'icelles appartenantes à un curé de Mayzeroulle, et remises en estre, en faveu: des successeurs, par Jean Le Mineur curé dudit Mayzer. et natif d'il lecqz (1618) :
Premièrement, la maison d'auprès de l'églize avec la cour et aultre: appendices joindant si corne deulx chambres, grainge ayant trois maffle: avec la daignaye telle qu'il se retreuve la susdite année.
Item en estable pour les bestiaux, adhérant à la petite maison du clercqz, selon la piedsente qui vient de Strud, allant à Namur, laquelle appartiente au curé depuis la cornette de son jardin d'auprès Gonveneau (Govimatj, jusque au passage du cymetièr...

Item les jardins de derrièr, la grainge et maison avec le petit preit...

Item une petite houbillonyr (houblonnière) derrièr l'églize joindante au cymetièr et à la hyerdauvoye...
Item une terre appelée communément Petreau... joindante d'amon à une terre appartenante à la censse de Jausse et desseur elle, à une terre que fut André Anceau d'achapt, vers Meuse joindante au chemin de Lembour (Limbourg) venant de Namur et allant vers Strud, d'avalle joindante aux preits et petite terre appartenans à la vefve Tamizon ou ses remanants: vers Ardenne joindante au pretz nommé preit des cloches, encor au dit Tamizon.

Item encor une aultre terre pardelà lesusdict chemin, laquelle avec le dit Petreau sont estimées à 3 bonniers, joindant d'amon à la terre appartenante au Sr Prélat de Grandpreitz de la censse de Jausse; vers Meuse la d. terre de par delà le chemin est joindante à une petite terre appartenante à Jean Polez dict de Mayzeroulle, et c'est par desseur, et peu plus bas vers Struyau, à une nommée la terre aux roches; d'aval... à la piedsente qui pren de l'églize pour aller à Struyau; du costé vers Ardenne, joindante au dit grand chemin et Petreau.

Item cinque journaux de bois et raspes, joindants du côsté vers Ardenne à Blosquin, d'amon au terne nome le terne Macgines...

Item trois bonniers déterre en creux, dicte communément Creux, y comprinses les raspailles d'au environs de la Falize, et petites haies du coing du bois nome Spezmon (Spémont)... joindante d'amon auprès de la Falize à une terre... allant vers Fontenylle (Fontenie)... en laquelle on at tiré de la noir terre de kyst (schiste)... vers Meuse... au bois sus-nomé le Fontenylle... d'aval... vers le preitz nome Praul (Praules)... vers Ardenne, enbas de la Falize... à une air de Faude à la cornette du dit Spémon.

Item SIX journaux Lie iciie juumciii& LI itinun tiu CWILJU injmc ic uu/nt
du Batiz, deviers Meuse à une terre appartenante à la vefve Tamizon... d'aval joindante à une terre appartenante à Jean de Mayzeroulle, dict Poly... vers Ardcnne... au grand chemin qui vat vers Stru...

Item environ cinque journaux de terre joindans d'amon au Batilz de Mayzeroulle, d'envers Meuze au chemin allant à Strud, d'aval à la terre nomée Chevillion preitz, deviers Ardenne à une terre nomée communément la grande pièce (Tamizon)... (la terre de la Haulte Pensée qui se trouve tout près a été laissée au curé de Maizeroulc par Wilmart de Roufosse et Hippelotte son épouse en 1460 ou 1461 pour leur anniversaire).

Item la grande terre nomée Gouveneau... joindante au preitz de derrièr la grainge de la censse de la vefve Tamizon...

Item une piécette clé terre qui ast aultrefois respaille... au pachy du coing de la chariave-voyc, allante en Nogimont...

Item une pièce de douaire en bois... sur le haut de Nogimon... d'amon... un preitz de la chariave-voye descendante à Mayzeroulle...

Item encor une pièce de douaire en bois par dessous le dit journau appartenante à la vefve Tamizon... d'amon joindante au boi du Sr prélat de Grandpreitz, deviers Meuze au susdit journau, d'aval au boi du comte Jean Jaucqz... » (6)
En 1787, la cure de Maizeroule comportait en terres et jardins onze bonniers, un journal, cinquante verges, et en bois, cinq bonniers; sept bonniers de terre furent vendues en l'an V pour la somme de 1.071 livrée à Monsieur Arnould de Namur. (7)

B. — DIMES.

« Item encor... à un curé de Mayzeroulle seul, tout les dismes des novales si loin et si large que sa paroisse s'extende si corne si la haultc commune, basse commune, Strud, Goyez, Jausse, Tombes et Mayzeroulle, et toutes appendices si corne la disme des Sartes.

Item... la moictié part de la grosse et menue disme de Mayzeroulle s'est (archive lacérée en cet endroit) corne à Jausse, tous jardins, terres preitz qui sont par delà le ruisseau nome Wanez (Wanet) passant devani la censse de Jausse faict séparation de la disme de Mayzeroulle et de celle de Mozet jusqu'à la cornette de preitz des remans Jean William* et de là prenante tout le fossé qui pren derrièr la grainge Jean Fays.. et tousour continuant jusqu'au pachy Thonez... » (8)

Un document de 1717 précise l'importance de la dîme du cure de Maizeroule.
A Maizeroule, le curé perçoit la moitié de la grosse et menue dîme « tant seulement à l'encontre de Sa Majesté et de ceux du chapitre de Sclayn qui en perçoivent ensemble 45 florins par an ». Sa Majesté et le chapitre de Sclayn lèvent la grosse et menue dîme «seuls dans quatre village ou hameau dépendant de la cure de Maizeroule, à l'exclusior du curé « (1717).
A Stntd, le curé de Maizeroule « ne touche que dix écus par an ei la dîme des terres novales (essartées) sur les bois communaux sis sur les territoires de Strud, là-Bas, Haut-Bois, Muache, Haute-Commune etc... » (9)

C.  — OFFRANDES ET  DELATIONS.

Cette sorte de revenus consistait en capitaux de fondations de services religieux et en rentes grevant certains immeubles.
Les anniversaires fondés étaient relativement nombreux, eu égard au petit nombre des paroissiens.
Il y avait aussi la casuel ou offrandes perçues à l'occasion des baptêmes, des relevailles, des enterrements, etc... et le droit des pains dits vulgairement de jamat, qui valait un escalin par chaque paroissien de Maizeroule; primitivement, le « jamat » était la mesure de grains pris dans une épuisette. (10)

V. — Portion congrue du curé.

La question des revenus des curés fut souvent débattue entre les décimateurs eux-mêmes ou entre ceux-ci et le curé.
Nous retiendrons un procès qui dura du 18 novembre 1756 jusqu'en 1865, procès engagé entre le curé Jean-Nicolas Delmelle d'une part, et le chapitre de Sclayn et le Procureur général d'autre part, au sujet de la « portion congrue ou compétence », nous dirions aujourd'hui le traitement du curé. Procès fastidieux, où beaucoup d'arguments, vrais ou faux, furent produits de chaque côté, et d'où les injures ne furent pas absentes.
Le chapitre de Sclayn et le Procureur général accusèrent le curé d'être plus exigeant que ses prédécesseurs et de n'avoir pas déclaré des immeubles de rapport pour lui : jardin, ahanières, pré, etc., ni certains revenus en argent qui lui venaient chaque année... mauvaise foi, peu de sincérité... !e curé tombait, disent ses adversaires, sous le coup du chapitre 7 du titre XIV du Synode de Cambrai cte l'an nsu : « causa cadat ».

Tout cela se passait le 8 mars 1757; le 23 suivant, le curé répondit à ses interlocuteurs : il cita ses prédécesseurs : « le curé Blavier, qui a vécu très misérablement à Maizeroule et est mort chargé de dettes; si le curé Ramquin s'est soutenu un peu médiocrement, ce n'est pas à cause des revenus de la cure, mais parce qu'il louait chariots et chevaux pour les voiturages, parce qu'il ne faisait pas de distinction de table avec ses domestiques; le genre de vie de l'un n'est pas celui de l'autre; quant aux terrains non déclarés, ils font partie intégrante du presbytère et du jardin, et le curé n'a pas cru devoir les spécifier : il est de jurisprudence notoire que le jardin pastoral, comme annexe du presbytère, n'entre pas en ligne de compte pour la portion congrue »; les chanoines et le Procureur général « s'attachent à des babioles »; « en les entendant jaser, il semble qu'on leur arrache la peau »... etc... « que l'on fasse un mesuragc et l'on verra ». Et, suprême avertissement : « venter non patitur mo-ram ».

Le curé Delmelle reprenait les doléances de 1675 du curé Reumont : « ce n'est pas trop des dix écus que les gens de Strud paient chaque année au curé de Maizeroule; c'est bien un simple et modique honoraire pour les peines et fatigues qu'il se donne pour aller biner à Strud les dimanches et jours de fête; tout son ministère s'exerce à de longues distances, par des chemins fâcheux, par des bois, des marais, etc... au point que, chaque jour, pour ainsi dire, il marche 3 ou 4 lieues pour remplir les devoirs de sa charge pastorale dans tout le territoire qu'il lui est confié. »

Finalement, après un recours à l'évêque, la portion congrue du curé de Maizeroule fut fixée à 350 florins par an, plus la cure, le jardin et les accidents: casuels, dîmes, etc. (11)

Les revenus de la Fabrique de Maizeroule s'élevaient, le 25 Nivôse an XII : en argent courant de Brabant : pour le curé, 90 florins, 6 sous, 1 liard : pour le marguillier, 16 florins, 11 sous, 3 liards ; pour l'église, 9 florins, 4 sous, 2 liards ; en épeautre, 1 muid racle faisant 8 mesures : pour le curé : 5 mesures ; pour le marguillier : 1 l/z mesure ; pour l'église : 1 y>z mesure, à charge de chanter 132 anniversaires. (12)

Notons encore que le curé J. Grandgagnage (1785-1804) écrit : « Mémoire que l'an 1794, pour contribution de guerre, exigé par la République Française sur la cure de Maizeroule, j'ai dû payer la somme de 1.200 livres, et ne trouvant d'autres moyens pour y satisfaire, j'ai été obligé, autorisé par Mgr l'Evêque, de vendre une pièce de terre appelée Petriau,
avec une maison que j'avais fait bâtir; item, une autre pièce de terre appelée au Pâchis, avec ledit pâchis contenant environ 5 journaux ».

VI. — Obligations du curé de Maizeroule à Strud.

Un document du S mai 1704 nous apprend que le curé de Maizeroule était tenu de célébrer la messe, à Strud, les dimanches et jours de fête, d'y faire les processions ordinaires : l'une, le dimanche de Quasi-modo, la seconde, le dimanche précédant la Pentecôte et qu'on nomme « la grande fête », la troisième, le jour du grand pardon de Notre-Dame du Mont-Carmel, de chanter les vêpres ces jours-là, de bénir l'eau, les rameaux, les fruits, les chandelles, d'imposer les cendres, de faire le catéchisme, de prêcher « de temps à autre ». A l'approche de Pâques, il faisait aux enfants le catéchisme préparatoire à la communion pascale ; « le jour de la grande Pasque, (les curés) entendoient les confessions de tous les manants, tant vieux que jeunes, que sy présentoient ; leurs donnoient la communion pascal, ainsi que les jours de Rameau, Pasques close, et autres jours de solemnitez ». (13)

La communauté de Strud donnait au curé de Maizeroule, pour la binaison des dimanches et jours de fête, dix écus par an, le curé célébrait une messe chantée ou une messe basse comme il le jugeait à propos ; ses intentions de messe étaient toujours libres.
Le 4 avril 1645, afin de se soustraire aux obligations qu'ils avaient vis-à-vis du curé de Maizeroule, les habitants de Strud prétendirent que celui-ci administrait les sacrements à Strud, avec la permission du curé de Saint-Maurice de Sclayn, et non en tant que curé de Maizeroule (14). Il n'empêche que, en 1725, ils s'accordèrent à reconnaître que <c leur pasteur est très diligeant à faire les devoirs pastoraux à Strud et qu'il y chante souvent la messe ».

VIL — Eglise.

1. — II n'est pas possible de décrire l'appareil architectural de l'église de Maizeroule ; la tour, qui fut démolie en 1942-1943, d'allure romane, ressemblait à celles de Sclayn, Bonneville, Mont-Sainte-Marie et Wierde.

Il y avait trois autels : l'autel-majeur, un autel latéral, dédié à la Sainte Vierge, à côté duquel le curé Ramquin a fixé sa sépulture ; c'est sans doute cet autel qui subsistait encore il y a à peine 15 ans et qui portait un tableau représentant la Sainte Vierge avec l'Enfant Jésus ; l'autre autel latéral était consacré à saint Martin, patron de la paroisse. La fête de l'Adoration perpétuelle se célébrait le 24 avril.

La reconstruction de l'église fut décidée en 1688, après beaucoup de discussions entre les décimateurs, surtout le chapitre de Sclayn d'une part, et le curé et les manants de Maizeroule d'autre part ; il est intéressant de relever certains détails qui donnent une idée des dimensions • de l'église et de son aspect extérieur et intérieur : le devis prévoyait 3 grands sommiers de 23 pieds de 10 et 12 pouces, 5 mille ardoises poui le toit, 800 pieds carrés de planches pour le plafond, 30 charretées d« « chaude chaux », le pavement et son placement, la démolition coûteraii 30 florins. On admettait le plâtrage et le blanchissage des murs, 4 fenêtrès de pierre à 6 florins la fenêtre, et des barreaux; la restauration du « belfroid » (beffroi-tour) nécessitait l'emploi de 4 pièces de 8 pieds, 3 de 6 pieds, 3 de 10 pieds et 1 sommier de 12 pieds. Ajouter à cela le prix de la main-d'œuvre des maçons, charpentiers, verriers; des lattes, des chevrons, des vernes de 18 pieds, 12.000 clous d'ardoise au prix de 10 sous le mille, environ 1.500 clous renforcés pour la charpente et les chevrons, etc...

Le placement du plancher fut l'objet de nombreuses démarches du curé Reumont auprès des décimateurs. (15)
Les chanoines de Sclayn discutèrent âprement la demande du curé qui fournissait cependant les chênes nécessaires ; ils finirent par agréet la démarche du curé, le 29 mars 1688 ; quelques jours plus tard, les manants clé Maizeroule, dûment assemblés sur le cimetière, après « le toscir donné », acceptèrent le placement du plafond, et l'évêque de Namui donna son approbation, le 14 avril de la même année.

Luette amélioration apportée a i église paraissait assez extraordinaire: car, pour empêcher tout différend qui pourrait se produire entre le Roi, le Chapitre de Sclayn et les manants de Maizeroule, le curé Reumont dans son testament, ordonna de placer dans la muraille de l'église l'écriteau suivant, qui, d'ailleurs, indique qu'il s'agit bien d'un plafond :
« Haec ecclesia cujus tecti sola intertentio est ad onus pastoris, repa-rata fuit, ad onus tripartitum inter regem, capitulum Scladiense et incolas de Maizeroul, cura Rdi Dni Théodorici Reumont, hujus ecclesiae pastoris, qui cam, suum haeredem instituit et: obiit anno 1693. Requiescat in pace. Ita est quod tcstor hac 11 9bris 1699. Signature P. Courtoy, deca-iius Andanensis. 1699. » (16)

2.  — CLOCHE DECIMALE.

Le 18 novembre 1720, les conseillers des domaines et finances de Sa Majesté Impériale prescrivirent à la Chambre des Comptes de payei une somme de 407 livres, au prix de 40 gros, monnaie de Flandre, la livre, pour la moitié des frais occasionnés par la fonte et le placement de la cloche décimale; l'autre moitié dut être supportée par le chapitre de Sc/ayn, cfécimateur comme Sa Majesté.
Le curé Blavier attesta, le 8 octobre 1708, que les manants de Maizeroule ont été cotisés à 2 écus pour une autre cloche. (17)

3.  — PIERRES TOMBALES.

A l'intérieur de l'église :
1618 : « Ci gist Vble Msire L. Lemineur, y décédé le 3 d'août 1618 ; Priez pour son Time ».
1700  : <' Pasteur Antoine Brocliart, en son vivant curé de Maizeroule, trépassa le  ......... de  Î700 ».
1701  : « Henri Reumont (anniversaire fondé) ».
1716: « Jean-François Ramqtiin, originaire de Thon, curé de Maizeroule ».
1721-1785 : Pierre tombale adossée à l'extérieur de l'église de Maizeroule : « D. O. M. Ici gît le corps de Mre Jean-Nicolas Delmelle, rnd et zélé pasteur de la paroisse de Maizeroule pendant 31 ans, bienfaiteur des pauvres avant et après sa mort, lequel, ayant requis les prières des passants, est décédé le 10 juin 1785, âgé de 64 ans. R. I. P. ».
Ces pierres tombales ont été détruites lors des démolitions regretta-
de témoins anciens.





La nef fut abattue en 1825, pour fournir des pierres à la réparatior de l'église des Tombes ; il ne subsista que la tour et le chœur, qui disparurent en 1942-1943, uniquement pour pouvoir exploiter les gisements dt terres plastiques qu'ils recouvraient

VIII. — Presbytère.

Dans un procès intenté par le curé Delmelle, devant le Conseil Provincial, au sujet de- la reconstruction de la cure, des renseignements précis soin aomics sur lit uispuMiiuu ucs jjmi.es u.c i miiiicuuic , ic LUIL. déclara d'abord que sa « maison pastorale est dans un état de détérioration très grande, à cause de son antiquité et de la caducité de ses murs, qu'elle est absolument inhabitable, au point même qu'à peine pourvoit-elle de servir de logement au moindre des manants »... Puis, il la décrit : « Elle ne contient qu'une petite et ville cuisine, une chambre à manger de même nature et deux petits trous dont l'un sert de logement au curé et l'autre à la servante »... Il note : « Tout manque, jusques même une caev à bierre, ayant été obligé depuis le temps qu'il est pourvu de la cure, de faire usage d'un souterrain qui est sous la tour de l'église, pour le placement de ses bierres, ce qui était, tant pour luy que pour ses domestiques, un inconvénient très pénible, pris égard surtout à l'éloigne-ment de sa maison à la d. église, qui est plus de cent pas, outre que le souterrain est un endroit sujet à la pénétration des eaux et dans lequel de plus les bierres étoient sujettes à être volées, faisant encore réfléchir que, par défaut de puit, il est contraint de faire prendre les eaux nécessaires pour son ménage dans une censé distante de plus de 30 pas et d'un très difficile accès ».

Le 7 décembre 1758, advint une convention relative à la construction de la cure, en vertu de laquelle le chapitre de Sclayn payerait « la somme de 250 écus par 3 termes égaux, dont le premier sera le 1er avril 1759, le deuxième, quand les places du rez-de-chaussée seront à hauteur et le troisième, au 1er octobre suivant ».
Au moyen de cette somme, le curé « s'engagea à construire sa maison solidement, suivant le plan de la cure clé Bonefîe, avec caves suffisantes et toits d'ardoises, à aménager une cuisine, chambre par terre place à loger pour le curé, une autre pour le terminaire et une quatrième pour le domestique, à faire un lavoir, un four et un fournil, de même qu'un cabinet à manger, le tout d'une façon convenable et décente pour l'habitation d'un curé, à faire creuser un puits à l'endroit le plus commode : pour ce puits, il avait été convenu auparavant entre le Chapitre et le curé qu'il se ferait à frais communs ; quant à l'écurie et à la grange qui existent, le curé les entretiendra en bon père de famille ».
Le 25 avril 1765, le curé Delmelle dut informer le Conseil Provincial de Namur du mauvais état de la grange, « qui n'est construite que de bois et d'argilles, est dans un état si misérable que les grains provenant des terres de la cure et des dismes qui sont les seuls revenus pastoraux si on en excepte une modique bagatelle, y germent et se gâtent... el quoyque les décimateurs de la paroisse qui sont les prévost et chanoines de l'église collégiale de Sclayn en connoissent tous les défauts et l'étal pitoiable... ils ne se mettent pas en devoir de faire procéder à son rétablissement... ». (19)

Le presbytère de Maizeroule, avec ses dépendances, fut vendu le 25 nivôse An VII (14 janvier 1799) à MM. J. Michel, Arnould et Grand-gagnage, pour 14.000 florins, puis passa en mains de la famille Mon-joie. (20)

IX.  — Marguillier.

Le marguillier touchait la dîme à Maizeroule sur environ un bon-nier de terre près de la haute-pensée, et sur un petit bien joignant Gaspard Monjoie ; à Jausse, sur un enclos appartenant à M. Haccourt ; il recevait aussi une gerbe de grain sur la grosse dîme de France.
Le 23 juillet 1714, un accord fut conclu entre le curé Blavier et les manants de Strud, au sujet de la nomination du marguillier. Celui-ci devait être présenté par les manants de Strud pour remplir ses fonctions dans les deux églises, et agréé par le curé, s'il avait les qualités nécessaires ; en cas de contestation, des arbitres devaient juger des capacités du candidat.

X.  — Liste des curés de Maizeroule.

Dans les actes de fondations anciennes, on trouve les noms de :
Gérard Monart et Antoine Chaveau, curés de Maizeroule, mais sans aucune date fixant leur ministère pastoral.
Antoine Brochart, cité dans un acte du 22 décembre 1588 ; son anniversaire était fondé sur la terre Bideau, à Goyet (1618).
Mre Léon Lemineur, mort le 3 août 1618.
Mre Jean Lemineur, cité en 1620 et en 1634, dans un acte intéressant Jacqueline de Monjoie, et pour une fondation faite à l'intervention d'Antoine Tonglet, de 5 messes à dire chaque année : la première, à l'Octave de la Trinité, la deuxième en l'Octave de l'Assomption, la troisième à la Sainte-Anne, la quatrième à la Saint-Charles et la cinquième à la Toussaint ; c'est sous son pastoral, en 1643, que fut fait le cercle-ménage de la dîme et de la paroisse de Maizeroule. Son anniversaire était fondé sur le grand cortil dans le douaire du curé de Maizeroule. Il se célébrait le 3 août.
Le curé Lemineur était né à Maizeroule, de Jean et Anne Thonet laquelle se remaria à Lupicin Grégoire.
Mre Rémi de Paire, frère de Henri, curé de Sclayn, fut nommé curé de Maizeroule, le 3 mars 1654, en remplacement de Mre Jean Lemi neur décédé; dans son testament fait le 13 janvier 1662, en présence d< Guillaume Huccorgne, curé de Mozet, il institua son frère Henri héritiei de tous ses biens.

Mre Jean Laurent (y), cité en 166V, curé clé Maizerouie pendant 6 ans, puis nommé curé de Saint-Denis.
Messire Thiry Reumont, cité en 1672, 1675, 1687, mort en 1693 ; dans son testament, il institua le docteur Noël Degives, des Tombes, son exécuteur testamentaire; il donna à l'église de Maizeroule tous ses biens meubles et immeubles, en particulier, une maison sise à Vaulx-sous-Samson: c'est sous son pastorat que fut reconstruite l'église de Maizeroule.
Mre Blavier Laurent, cité en 1699 et 1704, mort le 15 septembre 1716; son anniversaire était fondé sur le cortil du Prince, dans le douaire du curé de Maizeroule.
Mre Jean François Ramquin, nommé curé de Maizeroule le 14 octobre 1716; il fit son testament, le 19 avril 1743; il institua « sa pauvre église de Maizeroule pour son héritière universelle et absolute, de tout ses biens meubles et immeubles »; son exécuteur testamentaire fut le chanoine Jadoul, de la collégiale de Sclayn, à qui il légua sa montre de poche, sa tabatière d'argent et sa canne à pommeau de porcelaine; il mourut le 28 décembre 1753.
Mre Jean-Nicolas Delmelle, né en 1721, curé en 1754; fit son testament le 9 juin 1785. Il choisit comme lieu de sépulture le cimetière de Maizeroule, en face de la porte de l'église; « ne voulant pas que la ditte église qui est une maison de prières et d'oraisons soit infectée de mon chétif corps, priant mon exécuteur testamentaire d'y faire apposer une croix de pierre et me recommander dans les prières de ceux qui y passeront ». Son exécuteur testamentaire fut Maître Antoine-Joseph Absil, prêtre et recteur de la chapelle de Samson; il avait eu comme coadjuteur, pendant deux ans, Jean-François Le Gros, prêtre à Sclayn; il mourut le 10 juin 1785.
Mre Pierre-François Grandgagnage, curé de Maizeroule clé 1785 à 1804. (21)






Faulx

(1)  Blouard, Mozet, p. 130.
(2)   H. G., pp. 34 et 237.
(3)  Brouwers, Terriers, p. 233.
(4)  C. G. P. Registre cens et rentes Grandpré.
(5)  Ibidem. III, 875.
(6)  Archives Evêché Namur. — Dans le testament d'Arnould V de Mozet (1478), est citée « la chapel Saint-Piere de Paulx ».
(7)  A. E. N. Liasse 11 — Grandpré.
(8) H. G., p. 34.
(9) A. E. N. Liasses 11 et 16 — Grandpré.
(11)   H. G., p. 206.
(12)  Archives paroissiales Paulx-les-Tombes. — Les habitants de Paulx son appelés « les leùs », ceux de Mozet, « les caclind' jis ».



Maizeroulle

(1)  C. G. P. II, p. 596.
(2)  Ceyssens : Etude historique sur l'origine des paroisses. — Blouard, Mozet, p. 124 sv.
(3)  A. E. N. Liasse 1, Grandpré.
(4)  A. E. N. Liasse 1, cure de Maizeroule.
(5)  Barbier, Histoire du chapitre de Sclayn, p. 210.
(6)  Archives presbytère  d'Haltinne :  Vieux registre aux fondations, par If curé Jean le Mineur, en 1618.
(7)  Ibid. Liasse 16 de Grandpré et liasse 2, cure de Maizeroule.
(8)  Archives indiquées à la note (6).
(9) A. E. N. Liasse 1, cure de Maizeroule. (10) Ibid. Liasse 3.

(11)  A. E. N. Liasse 1, cure de Maizeroule.
(12)  Archives communales de Mozet.
(13)  A. E. N. Liasse 1, cure de Maizeroule — Ibidem, liasse 2 : « Le jour de Quasimodo, la procession se faisait allentour de l'église du d. Strud; le jour de la grande leste, la procession se faisait, sortant de l'église, allant tout du long du village, passant vis-à-vis la maison Pierre du tilleu, delà ala grande censé, puis par la ruelle a la haûge, montant sur la campagne, tout allentour du cortil Philippart, passant le ruisseau, entrant dans le pré de han, delà rentrer dans le chemin venant de Goyet, rentrant dans le d. Strud, remontant allentour de la ditte église... la procession de la Confrérie de Notre-Dame de Mont-Carmel se fait en passant au travers du d. village, allant  devant la maison  Pasquet-Monjoye,  delà entrant dans le chemin allant à Goyet, puis montant dans le chemin allentour de Respailles, poursuivant le chemin allant au prez Missire, descendant au bonnier Baiot, delà dans la campagne de Biliaine, remontant et tournant encore allentour de la ditte église... estoit-il aussy de coutume que le mabour de Notre-Dame livroit les scapullaiïs: le prof fit desquels estoient en réparation de l'image et ornement de la Ste Vierge dans la ditte église de Strud, et point au p_roffit du curé... tous les troisième dimanche des mois de chaque année, autant bien que les jours de festes de la Ste Vierge, il y a indulgence pour tous confrères et consœurs  de la Confrairie de la ditte Notre-Dame de Mont-Carmel. »  2C juillet 1717.
(14)  Ibid. Liasse 1, cure de Maizeroule.
(15) Plancher, en wallon « plantchi », signifie le plafond et même la place qui se trouve à l'étage; aujourd'hui on dit encore « sur l'plantchi > = au-dessus du rez-de-chaussée.
(16)  A. E. N. Liasse 1, cure de Maizeroule.
(17)   Ibidem.
(18). Il ne reste plus pierre sur pierre de cet édifice religieux, qui joua un grand rôle dans la région pendant plus de 600 ans. Quelques réparations à la tour et au chœur avaient été opérées en 1841, par la famille de Mont joie.
(18) C'est par des charges importantes de dynamite que l'on parvint à démolir la tour et le chœur; la déflagration fut si forte qu'aucune pierre ne fut uilisable; « spectacle pitoyable et regrettable », disent encore les témoins oculaires. Des morceaux de pierres tombales, enlevées avant la destruction de la tour, ont été maçonnées dans les murs des écuries de la ferme de Bloskin.
(19) A. E. N. Liasse 3, cure de Maizeroule.
(20) Barbier, o. c., p. 210. 134
(21) A. E. N. Liasses 1, 2 «t 3, cure de Maizeroule, passim.

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