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Maizeroulle, hameau de la commune de Mozet (prov. et arr. de Namur, cant. d'Andenne) est situé à environ quatre cents mètres à droite de la route qui, remontant le cours du ruisseau de Struyaux, affluent du Samson, conduit de Goyet vers Strud-Haltinne. L'étymologie de Maizeroulle, de maceriola = petit mur, se justifiait dès l'époque romaine sans doute, par la présence de pans de mur ruinés au lieu dit Archet ; c'était vraisemblablement les vestiges d'un poste militaire sur la strata diverticula qui tra­versait la localité


Le lignage de Maizeroulle et son " manoir : revue héraldique et onomastique, tome III [1929] , Maurice Tonglet

Maizeroulle, hameau de la commune de Mozet (prov. et arr. de Namur, cant. d'Andenne) est situé à environ quatre cents mètres à droite de la route qui, remontant le cours du ruisseau de Struyaux, affluent du Samson, conduit de Goyet vers Strud-Haltinne. L'étymologie de Maizeroulle, de maceriola = petit mur, se justifiait dès l'époque romaine sans doute, par la présence de pans de mur ruinés au lieu dit Archet ; c'était vraisemblablement les vestiges d'un poste militaire sur la strata diverticula qui tra­versait la localité (1).

Ancienne commune faisant partie du comté de Huy en 953, passée dans le domaine des princes de Liège en 985, elle suivit le sort de tout le bailliage d'Entre Meuse et Arche qui devint Namurois au début du XIIe siècle. Elle ressortit d'abord à la juridiction échevinale du ban de Sclayen, puis à celle de Strud lorsque l'ad­ministration de ce village fut devenue autonome au début du XVIIe siècle (l).

Importante paroisse possédée par le chapitre de Sclayen dès son origine (1106), mentionnée en 1229, époque où l'abbé de St-Cornelis d'Inde partage la dîme de Strud par moitié entre le chapitre collateur et le pasteur de Maizeroulle. L'église dédiée à S4 Martin fut désaffectée le 25 nivôse anVII(2).

Petit fief relevant du château de Goyet, il donna son nom à une famille noble et lignagère qui y avait sa résidence. Le manoir de Maizeroulle s'est effondré il y a huit ans, miné par une exploitation de terre plastique. Il s'élevait sur l'un des côtés de la place limitée par le presbytère, l'église et le cimetière, la route et la forêt d'Arche. Le bâtiment était construit en moellons et maçon­né en terre argileuse. La demi-tour qui saillait au milieu de la façade avait été surélevée en briques, en encorbellement de deux demi-briques ; le corps de logis droit avait été pareillement haussé. Aux parties non remaniées on remarquait des corniches en pierre portées par des consoles s'appuyant à 1.90 m. du sol, sur de petits culs-de-lampe. Les fenêtres ainsi que la porte avaient été moder­nisées, sauf une petite baie de forme ogivale dont l'appui était creusé comme une auge ; c'était de toute évidence, à part les re­maniements, une construction du début du XVIe siècle.

Dans la maçonnerie de la tour était encastrée une pierre de 0,57 sur 0,42 m. on y lisait une date en chiffres arabes, 1531 ou 1537, et immédiatement en dessous, dans Un écu arrondi dans le bas et légèrement évasé vers le haut, une croix engrêlée cantonnée au chef dextre de trois peignes de chevaux posés 2 et 1 ; la partie supérieure du fût et le fragment dextre de la traverse de la croix et le meuble inférieur du franc-quartier étaient seuls encore parfaitement distincts (1).

Nous attribuons ces armes à la famille de Maizeroulle issue en ligne masculine de la maison chevaleresque d'Aix en Rendarche et par-là voie d'un lignage féminin, des Smal de Broesbergh.

Les d'Aix tirent leur nom de l'actuel Arche en Rendarche (com­mune de Maillen) ; ils portent d'argent à trois peignes de che­vaux de gueules, percés du champ posés 2 et 1. A la vérité rien ne nous permet d'affirmer que telles furent les armes des d'Aix anciens, car nous n'avons pas retrouvé de leurs sceaux, mais le fait que toutes les familles qui s'en prétendaient issues prirent ces armes comme emblème de leur lignage, confirme les indications des généalogistes. Empressons-nous de dire, corroborant les justes soupçons des enquêteurs du chapitre noble d'Andenne, que les barons d'Aix de Denée et de Daussoulx portent abusivement le blason d'Aix en Rendarche. Leurs ancêtres apparaissent dans l'entourage des la Marck d'Agimont et sont à n'en pas douter des d'Aix de Givet qui portent comme les Ghénart, Tamison et autres familles patriciennes de la contrée, d'argent à la bande accompa­gnée de deux cotices de sable (2).

Il semble bien que nos d'Aix, dont les biens patrimoniaux avoisinent Maillen, - et qui d'autre part, ont les mêmes armes que les Maillen ont avec ceux-ci une communauté d'origine. Une tradition conservée dans la maison de Maillen et attribuée à tort, semble-t-il, au chroniqueur Jacques de Guise, fait remonter l'origine des Mail­len à un certain Guillaume qui assiste à la cession du comté de Namur par Henry l'Aveugle à Baudouin. de Hainaut (lr avril 1184), qui prend part ou tournoi d'Andenne (15 au 17 mai 1202), qui enfin prit la croix et fut connétable de Baudouin en Orient, en mémoire de laquelle charge il aurait pris comme blason trois peignes de chevaux (3). Ce personnage semble bien être Guillaume IV de Mozet, descendant d'autres Guillaume appartenant à cette ancienne maison de Mozet, plus connue sous le nom de « de Namur » parce qu'elle possédait l'avouerie des biens de l'évêque de Liège à Namur dès le XIe siècle (4). Les chartes de l'abbaye de Grandpré, le signalent comme un insigne bienfaiteur de l'abbaye à l'exemple d'ailleurs de son frère Simon de Mozet, chevalier, puis moine de Villers. Le même cartulaire de Grandpré nous apprend que Guillaume IV eut deux fils : Godefroid chevalier, sire de Mozet et Guillaume V, chevalier, qui fut sire d'Arche (Aix et Maillen) et de Dongelberg (1).

Guillaume V de Mozet n'eut que la possession usufruitière de Dongelberg. En cette fin du XIIIe siècle, l'histoire de la seigneurerie est assez obscure (J). Après la mort de Godefroid de Dongel­berg cité, comme seigneur en 1238, le fief passe aux Grimberghe, probablement par achat puisque Godefroid avait plusieurs frères habiles à lui succéder. Agnès de Grimberghe porta la terre à son mari, Enguerrand de Perwez, qui l'inféoda en 1247, au duc de Brabant, son cousin (une clause stipule qu'en cas de déshérance elle fera retour au duc). Mahaut de Perwez, fille d'Enguerrand mourut en 1265 sans enfants de son mari, Wathier sire d'Enghien. C'est alors qu'apparaît (1277) comme dame de Dongelberg, Ide qui est sans doute l'épouse du chevalier Guillaume de Mozet ; ils sont seigneurs usufruitiers de Dongelberg, peut-être par retrait lignager.

Une charte de Grandpré de 1286, où intervient Guillaume, sei­gneur de Dongelberg, au sujet d'une donation de biens à Maillen permet d'identifier notre personnage dans ses domaines namurois (2), comme une charte d'avril 1290, par laquelle Guillaume, chevalier, seigneur de Dongelberg et de Berniemont, de concert avec son frère Godefroid (sic) de Mosen, et leur sœur dame Clé­mence d Houtain (épouse de Gossuin de Houtain ?) offre un de ses serfs à l'autel de St-Pierre à Frasne-lez-Gosselies, permet de l'iden­tifier dans ses domaines Brabançon. En tous cas, quand Guillaume de Mozet parvint. à la seigneurerie de Dongelberg, il était déjà en un âge assez avancé (3).

Lorsque le duc Jean II de Brabant donna la terre de Dongelberg à son frère naturel, le chevalier Jean Miewe, en 1303, il rappelle qu'il est rentré en possession de cette terre par la mort de son fidèle et bien aimé seigneur Guillaume (1). Puisque celui-ci était simple usufruitier, il ne faudrait pas en conclure qu'il mourut sans héritiers.

Dans notre hypothèse, Guillaume de Mozet, chevalier, sire d'Arche, de Dongelberg et de Berniemont, aurait eu d'Ide de Dongelberg au moins trois fils et une fille. C'est cette hypothèse que nous allons essayer de justifier,

1°) Le livre censal de Villers de 1275, cite Baudouin de Dongel­berg et dame Ane pour des biens situés au Sart d'Opprebais (?). Nous sommes tenté d'y reconnaître Baudouin, sire d'Aix ou d'Arche connu aussi, comme nous le verrons, sous le nom de Bau­douin de Fleurizoul, dans les cens et rentes de Namur de 1265. Ces biens de Fleurus-Fleurizoul avoisinaient le Roman-Brabant et entre autres les propriétés d'Enguerrand d'Orbiers, sire de Bioul, dont la famille était alliée aux Dongelberg, et qui précisé­ment avait épousé Ode de Loyers fille d'Henry de Mozet, sire de Loyers. Ils avoisinaient aussi les biens de Clémence de Gochillies (1289), en laquelle on peut retrouver Clémence de Houtain-Mozet propriétaire à Gosselies ; le livre censal cite également les filles d'Aleyde de Mosen (1275). Si ce que nous disons dans la suite de Wathier de Golart se justifie, il faut admettre que Baudouin était devenu chanoine de St-Lambert à Liège dès 1275.

2°) L'auteur de la branche apanagée de la terre de Maillen sous Aix. Colin de Maillen, prévôt de Poilvache (1307-1318) est le premier qui soit connu ; il a un fils Wathier qui continue la lignée ; il a aussi un autre fils Gérard de Goulars cité en 1337 (3). Nous nous arrêtons à ce nom de Goulars absolument inconnu dans la toponymie condruzienne, alors que nous trouvons, entre Noduwez et Marilles, à proximité de Dongelberg, la seigneurerie de Golart ou Goelar. Le chef de la maison de Golart porte le nom de Wathier de Golart, il est chevalier et vassal du seigneur de Jauche en 1264 ; il a deux fils, Wathier et Gérard, chevaliers. Ce sont précisément les noms des deux fils de Colin de Maillen. Serait-il téméraire de faire de Colin de Maillen le troisième fils de Wathier de Golart et de celui-ci l'un des fils de Guillaume de Mozet-Dongelberg?

3°) L'auteur de la branche d'Aix - Maizeroulle. Cette branche remonte à Adam d'Aix, chevalier, surnommé de Hulouz ; ce surnom ne nous semble pas namurois, aucun lieu dit Hulous n'a été repéré dans l'ancien Condroz namurois, mais nous savons qu'un écart d'Opprebais, sous Dongelberg, s'appelait Hulou e1 qu'une famille de ce nom y résidait au XIIIe siècle, Baudouin de Hulou était bailli de Jodoigne en 1275. Si l'on rapproche ce fait de ce que les Maizeroulle possédaient encore, à la fin du XVIIe siècle, assez de bien à Opprebais pour y constituer un douaire, l'hypothèse ne manque pas de vraisemblance.

4°) Enfin nous serions tenté de donner à ces trois frères, une sœur alliée à un membre de la famille d'Assesse. Le fief d'Assesse est limitrophe de celui d'Aix et cette alliance justifierait la pré­sence des d'Assesse à Horbais sous Dongelberg. En 1339 est cite à Jodoigne, Godefroid d'Asséché ( ). Quoi qu'on pense de notre hypothèse, le fait généalogique certain se pose dans la seconde moitié du XIIIe siècle, quand se propage la descendance de deux chevaliers du nom d'Aix, Baudouin et Adam.

I. Monsignour Bauduwin d'Aïs, jadit chevalier, connu au bailliage de Fleurus sous le nom de Bauduin de Fleurizuoël (Fleuroux sous Fleurus). Il fut père de trois fils et de deux filles :

thiry D'Aïs, qui suit.

jehan n'Ais, qui le 11 mai 1337, donne à son neveu Phi­lippins de Wares, le fief d' Ywain en Levai ( Y voix, ar­rière fief de Goyet et de Spontin) et le fief Jaket ; c'est cet acte qui précise les degrés généalogiques (2).

jaket D'Aïs, peut-être le même que Jakes de Fleurizuoël en 1289.

marche D'Aïs, épouse de guillaume de nanines, hom­me de l'abbaye de Grandpré.

margite D'Aïs, qui a pour mambour Jehans li chanone de Mosain.

II. Thiry d'Ais, déjà défunt en 1302, époque où son gendre se
trouve en possession de la terre d'Aix. On sait que la maison
d'Aix possède des biens à Fleurus, ce qui nous permet de reconnaître dans « li enfant Bauduin de Fleurizuoël, - Thieris de Flurizuoël,--li enfant de Fluerizul » notre Thierry d'Aix, jeune enfant
en 1265 C).

III. Damoiselle Margite d'Ais qui épousa phelippins de wares, juré et échevin de Namur (1293-1294), chevalier. Les descendants de Philippe de Waret abandonnèrent le nom et les armes de Waret pour relever le nom et le blason d'Aix. Marguerite d'Aix était encore en vie en 1372.

Lorsqu'en 1337 Philippins de Wares reçut les fiefs d'Yvoix et Jaket, il déclare qu'il est homme du plus grand fief « qui li vint depar damoiselle Margrite, sa femme», et fournit pour desservir ces nouveaux fiefs son neveu, Philippechon de Merlemont, de Jandrain, ce personnage, fils d'une sœur de Philippe de Waret tire son nom de la terre de Merlemont, aujourd'hui Mielmont, sous Onoz (2). Son surnom ne viendrait-il pas de ce qu'il desservait pour son oncle un fief à Jandrain sous le sire de Jauche (3).

C'est la généalogie de cette seconde maison d'Aix-Waret qui précède la filiation des barons d'Aix de Denée et Daussoulx dans le travail de L.Douxchamps (4).I1 ne nous appartient pas de re­prendre cette filiation Cependant nous signalerons une équivoque que l'auteur semble avoir favorisée. Il finit la filiation d'Aix-en Rendarche par un Henry d'Aix dont il ne dit rien pour reprendre celle des d'Aix de Denée par un autre Henry d'Aix, son contem­porain, qu'un lecteur peu averti identifiera presque fatalement avec le premier. Or, il n'en est rien, notre Henry d'Aix-en-Rendarche, écuyer, seigneur d' Yvoix, fils de Philippart d'Aix et d'Adille délie Monzée, épousa par contrat du 22 mars 1436, Mar­guerite Smal de Broesbergh, fille de Jean, chevalier, maître d'hô­tel du comte de Namur, sire de Broesbergh et de Bonneville, e1 de Marie de Hour, dame de. Hour-en-Famenne et de Centfontaines. Henry d'Aix mourut dernier de son nom ; sa terre d'Y voix passe aux de le Love d'Assesse. Ansiauls de le Loye avait épousé une fille de Jean d'Aix et de demoiselle Heriboul, il était seigneur de Wavremont et avait des droits sur la terre d'Aix. Il fut père de Jean de le Loye, seigneur de Wavremont qui dans son contrai de mariage du 11 mars 1430, avec Chateline de Spontin, se déclara neveu de Johans d'Aisse époux de Maire de Bléhen et sans doute. de Robert (I) de le Loye, de qui vinrent Jean, Robert (II) et Gérard de le Loye, possesseurs de la terre d'Aix puis de celle d' Yvoix (1) Nous croirions volontiers que les droits lignagers des de le Loye étaient renforcés par l'alliance de Robert (I) de le Loye avec l'unique fille qu'aurait eu Henry d'Aix.

Parallèlement à la branche aînée, se développe le rameau issu du chevalier Adam d'Aische.

Ibis. Adam d'Aische, alias monsignour Adam de Hulouz, chevalier. Colgnon Houzau en était issu au Ve degré (28 juillet 1499) et ses petit-fils, Wauthelet Houzeau de Solhoteau, fils de Jehan, et Gérard, Houzeau de Bosgilot, le 10 février 1505 suivant d'après une attestation de lignage délivrée par les prévôt et hommes de Poilvache (2).

II. Jehan d'Aisse, chevalier. De lui procèdent de nombreux droits de lignage. Jehan de Votey, à Maillen, en était issu au IVe degré, ainsi qu'il consiste d'un jugement rendu en cour de Poilvache, le 15 avril 1480. Ses témoins du même lignage, sont Robert et Gérard de le Loye, seigneurs d'Aix et d' Yvoix. C'est par Jeanne d'Aix. fille du chevalier, que le lignage se propage, la fille de cette dernière, Aguisse, ayant épousé Jehan de Votey le vieux. Lors de l'enquête sur les lignages, à la fin du XVIe siècle, Paulet de Votey, Colin de Votey et Adam de Votey, cousins issus de germains re­lèvent de ce lignage (1), cela fait trois actes où est invoquée l'ori­gine d'Aix alors que le Baron Maurice Houtart en signale neuf où cette origine est invoquée (2).Les six autres faisaient partie de la liasse du bailliage d'Entre Meuse et Arche (13 actes) brûlée chez M. Douxchamps dans l'incendie de Namur en 1914. Nous devons à l'obligeance de Monsieur le lieutenant-général Belinne de pou­voir donner ici un extrait de l'un de ces actes, C'est précisément le brevet d'origine des Maizeroulle : Acte délivré le 15 avril 1588, à Franchoy Thonetz, marischal de Jaulche sous le témoignage de Martin Thonetz, des Tombez, d'Ernoul Ernotte, de Mayzeroule, et de Jehan Pierco, le mineur. « fut un mess. Jehan d'Ais, chlr, filz monsignour Adam de Hulouz, lequel mess. Jehan d'Ais fut un se filz nomeit Henri de Jaulce, duquel Henri vint un nomeit Gérai de Jaulce et dudicl Gerar de Jaulce fut une nomée dlle Bièche, sereur henri le mestres de maynseroule dequelle dlle Bêche vint une nomée délie-Marie, de quelle dlle Marievint Collin Thonetz, lequel Collin Thonetz, est adonc issut d'icelui r, ess. Jehan d'Ais au V gret. »

III. Henri d'Aix dit de Jaulce, tire son nom de la terre de Jausse-les-Férons, dans laquelle se trouve la mairie de Vezin, dont relevaient les terres censales de l'abbaye de Grandpré s Maizeroulle. C'est peut-être lui le Henrio de Jauche qui tenait des biens à Huy les Onials (Hulsonniaux) avant Gerar Guyos biens avaient été acquis de Guillaume de Spontin-Dorinnes par la déshéritance de Thibaut d'Elzée (1).

IV. Gérard d'Aix dit de Jaulce. Il posséda la terre de Maizeroulle dont son fils Henri prit le nom ; une prairie voisine de l'ancien manoir de Maizeroulle porte encore aujourd'hui le nom de Cortil Daisse, or le cortil (de curtis) désignait dans la basse lati­nité un jardin ou verger y compris l'habitation. Un écart de la seigneurerie d' Yvoix conserve également le nom de son posses­seur Gérard d'Aix,. Enfin il faut peut-être identifier notre Gérard avec Gérard Guyos possédant des biens à Hulsonniaux en 1380, donc après Henro de Jauche,

Si le lignage masculin d'Aix était toujours aux degrés utiles, il n'était plus guère revendiqué au XVe siècle ; ses représentants occupaient, sauf les de le Loye, une situation médiocre et ils n'en eussent pu tirer grand avantage. Les Maizeroulle - isolés cherchèrent une protection efficace en invoquant une autre origine, féminine cette fois, celle des Smal de Broesbergh. Ces derniers possédaient de grands biens féodaux dans ce ban de Sclayen dont dépendait aussi la commune de Maizeroulle. La dame de Goyet dont relevait le fief de Maizeroulle, était Catherine Smal de Broesbergh. Des Smal occupaient des situations en vue à la cour de Namur comme châtelains et maîtres d'hôtel.

Nous donnons ici le texte de l'approbation de lignage délivrée le 15 Décembre 1514, à Hubin de Somme, au VIIe degré, sous le témoignage de Jehan Wynant, d'Aymard de Haltine, de Nicole fille d'Anceau Wynant et de Jehan de Tournay : « jadis fut ùng chevalier nommé messirc Jehan Smalle de Brosberghe, duquel messire Jehan yssit une nommée demoiselle Heluys, dicelle demoiselle Heluys issit une nommée demoiselle Margerite, de ladite demoiselle Marguerite issit un filz nommé henra de mayerol-le et une fille nommée demoiselle Katherine, seur germaine audit Henra, laquelle at espousé Jehan Wynant et desdis Jehan et damoiselle Katherine est yssu ung filz nommé Anceau Wynant et dudi Anceau est yssu une fille nommée demoiselle Marguerite qui a et espousée Jehan de Somme dont est yssu ledit Hubin requérant... » (*)

Quel est le chevalier placé à l'origine de ce lignage ? Jacques de Hemricourt et ses commentateurs font remonter la maison Smal de Broesbergh au chevalier Thibaut, demeurant à Bonneville, fait prisonnier à la bataille de Bast-Weiler (1371) où il combat­tait pour le service du duc de Brabant, dans la rotte de Louis de Namur ; il épousa Agnès de Blehen ,fille de Baudouin de Blehen de Ville, chevalier, grand bailli du comté de Namur, et de Marie de Blehen. Son fils aîné, Jean Smal de Broesbergh, fut aussi chevalier. Nous en avons parlé au sujet de l'alliance de sa fille Marguerite avec Henri d'Aix. Ni le chevalier Thibaut, ni le chevalier Jean Smal ne sont le chevalier indiqué à l'acte de lignage, celui que nous cherchons a dû vivre dans le premier tiers du XIVe siècle, donc immédiatement avant le chevalier Thibaut (2).

Un héraut de la chevalerie hesbignonne au XIVe siècle, nous renseigne de la sorte : « Cheli de Semalle d'or à la crois verte denté et crie Hasedalle ('). L'usage intervertit souvent les émaux et blasonne de sinople à la croix engrêlée ou denchée d'or ; quant au cri, signe de l'origine de la famille, il semble qu'il faille éloigner l'idée d'y reconnaître la famille fauquemontoise des Hasedael (de Hasdael sous Schimmert), pour y voir la famille de Heyndael ; il fau­drait dès lors lire Handalle. Les Haesdael portent comme armes trois besans (drie koeken), tandis que les Heyndael portent, eux, la croix engrêlée. Gilles de Heyndael, prisonnier à Bast-Weiler dans la rotte du châtelain de Limbourg, porte dans son sceau la croix engrêlée chargée en cœur d'une rosé. Un autre Gilles de Heyndael devint quelques années plus tard abbé de Floreffe (*).

Smal apparaît comme étant un surnom. J. F. Willems dans son édition de la chronique de Jan van Heelu nous dit : Smale = kleine, korte, smalheer = bachelier, iemand die tôt de ridderschap wordt opgeleerd. Quant à la seigneurerie de Broesbergh, il est très difficile de la situer, elle fut possédée par les Smal de la fin du XIIIe siècle à la fin du XVe, où elle passa à la famille de Hosden. L'on trouve dans les limites de l'ancien duché de Limbourg, à Hombourg-Plombières, le petit fief du moulin de Braesbergh, possédé au XIVe siècle par la famille de Holset, portant aussi la "croix engrêlée. Ce n'est qu'un fief de quelques bonniers, or encore aujourd'hui il existe à dix minutes de marche du moulin de Braesbergh-sur-Gueule, un hameau et une maison de campagne dénommée Braesbergh. Cette maison a été bâtie, il y a un siècle, avec les matériaux d'une vieille ferme. On célébrait enfin à Hombourg l'anniversaire de Jan Van Heusden et de Jane Smael (Jean de Hosden, époux de Jeanne Smal, dame de Broesbergh, de Bonlez et de Rouxmiroir). Chose étrange, les reliefs de cette seigneurerie ne se trouvent pas -mentionnés parmi les fiefs du Limbourg (1). Toutes les familles répandues dans ces parages, les Julémont, Withem, Ruyff et Charneux d'une part, les Reymersdael, Trevensdrop, Holset, Huckelback, van den Bergh, d'autre part, sont issues l'une de l'autre le plus souvent et se ramènent toujours à un estoc commun :Schafendries, l'un des plus illustres lignages du Limbourg, opposé"3ans les luttes séculaires de ce duché, au lignage de Mulrepas. Nous ne doutons pas que les Heyndael et Smael de Broesbergh n'aient la même origine à en juger par la croix engrêlée figurant dans leur blason.

Jean Smal, né vers 1255, comparaît en 1290 comme varlet du duc de Lothier, de Brabant et de Limbourg (2). Il est vraisembla­blement le père de :

jean dit hanekin smal, du vivant de son père. Nous suppo­sons qu'il vint au Namurois dans la suite de Waleran sire de Fauquemont (1286), qui après être devenu pensionnaire du comte Guy Ide Namur, s'engagea à servir ce prince dans la guerre de Hainaut avec 20 de ses chevaliers et des écuyers (3).. Jean Smal fait figure de condottiere ; après avoir servi un prince étranger comme capitaine, il resta fixé au Namurois et il n'est pas impossible que la chevalerie vint couronner une carrière vaillante de même que des rentes et fiefs récompensèrent son labeur guerrier.

Hanekin Smal est témoin le 1er juillet 1330, à un accord inter­venu entre Jean de Namur, sire de l'Écluse et la ville de l'Écluse (1). Le 27 du même mois, il est témoin à une charte namuroise datée de Golzinne -il y comparaît comme homme de fief (2). En effet par lettres datées d'Avignon la nuit de St Michel 1330, le comte Jean de Namur avait donné à Jehan Smal une rente de quarante muids d'épeautre à recevoir sur les terres du quartier de Sclayen et à tenir en fief du château de Namur(3). Ce don est justifié par des services rendus et le fief a son siège à proximité de la charge qu'occupé notre personnage. Il est en effet à ce moment châtelain de Samson. En 1330, étant témoin à un acte établissant les droits du comte de Namur dans la terre de Longchamps, est cité : Hanekin Semalle, chastelein de Sanson et plushours aires qui estaient adon en la wuarnison poare la raison délie werre mon saignour de Namut contre le vesque de Liège ("). Le 22 juillet 1330, Jehan Smal est arbitre avec Gilles de Quaderebbe et Herman d'Os, dans les dif­férends au sujet de la terre d'Aiseau, entre les souverains de Namur et de Brabant (5). Le 19 février 1339, comparait comme homme lige du comte de Namur Jehan Smal, châtelain de Namur, charge qu'il occupait encore le 22 octobre 1346 (').

Jean Smal n'avait pas abandonné toutes relations-avec son pays d'origine, le Limbourg, N'a-t-on pas remarqué qu'il est choisi comme arbitre dans les questions litigieuses entre le Brabant et Namur? Il est probable même qu'il conserva avec son fief de Broesbergh une résidence à Maastricht ; des lettres scabinales du 4 février 1343, mentionnent la maison de Johannes Smal dans la papenrouwe (rue des moines) à Wyck ('). Nous pensons que Jean Smal avait une sœur résidant à Maastricht : cette Catherine van Brodersberch ou van Baesberch, qui les 21 mars 1360 et 4 juillet 1363. à Herderen et à Riempst d'une part, à Heugem et à Gronsveld d'autre part, donne des terres en location à "\Yilhelmus in de poort te Riempst et à Godefridus de Vinea alias van den Wyngaard, échevin de Maastricht (1). En tous cas, le nom de cette Catherine sous la forme de Brodersberch (Mont des frères?), devait se con­tracter en Broersberg et Broesberg, comme la forme Baesberch est proche parente de l'actuel Braesberg,

Ce Jean Smal, chevalier, et père du chevalier Thibaut (hérédité du fief de rente à Sclayen) est l'estoc du nouveau lignage des Maizeroulle,

V. Henry de Maizeroulle comparait le 27 juillet 1397 comme maire de la cour des masuirs que l'abbaye de Grandpré possède en la ville de Vezin, à Jausse-les-Férons (2).Au même acte compa­raît comme masuir Collar de Maizeroulle qui est peut-être le frère d'Henry (3). C'est de cette cour foncière que dépendaient les biens censaux que l'abbaye de Grandpré avait à Maizeroulle et qu'Henry tenait à ferme. Ces terres d'une quarantaine de bonniers provenaient des libéralités de la famille de Mozet et notam­ment des chevaliers Simon (avant 1210) et Guillaume (avant 1242) (4). Le jour de St-Louis (25 août) 1398, Henri dé Maizeroul­le comparait comme homme de fief de la cour de Thierry de Molin à Goyet, dans un acte concernant la prétendue donation de la terre de Goyet à l'autel de Grandpré par Wathier d'Assesse (5). Henry possède en effet un arrière-fief relevant de Goyet, sis à Maizeroulle, et contenant vingt-six bonniers et demi environ. Henry de Maizeroulle est encore cité comme échevin de Dave en 1407 et 1410 (6). La vicomte de Dave s'étendait jusqu'à Mozet, Goyet et Jausse-les-Férons, par de longues bandes de ter­rains, larges au moins de 24 pieds. Cette vicomté tentaculaire relevait de Grandpré ; les censiers dont les terres avoisinaient payaient à la Noël, à la recette de Dave, chacun un setier d'avoine et chaque manant un doxin d'avoine. C 'est sans doute à ces circonstances que Henry de Maizeroulle dut d'être échevin de Dave. De demoiselle Marguerite, fille de demoiselle Heluys, petite-fille de demoiselle Maroie de Broesbergh, née de messire Jehan Smal de Broesbergh, chevalier, Henry de Maizeroulle eut :

henrar de maizeroulle, qui suit VI.

demoiselle katherine de maizeroulle, épouse de Jehan Wynant et mère d'Anceau Wynant, souverain maïeur de la cour du ban de Sclayen en 1469, et de Nicole Wynant.

VI. Henrar de Maizeroulle (Mayerolle) dit aussi de Mon­ceau (Moncheal) ou de Vezin (Visin), cité comme échevin de la
cour de Goyet le 8 avril 1442, dans un accord entre l'abbaye de
Grandpré et Burquin de Hun, époux de Catherine Smal de Broes­bergh, dame de Goyet ; il apposa son sceau à ces lettres bien qu'il
n'eut pas assisté aux œuvres. Il comparaît en la même qualité
le 7 janvier 1443 (1). Il tenait à ferme les biens de l'abbaye de
Grandpré avec Hubert son fils. Nous lui donnons quatre fils :

thierry dit thirion de maizeroulle ou de monceau ; le 9 juillet 1452, l'abbaye de Grandpré saisit contre Thirion et Hubinon son frère des contrepans à Maizeroulle. (a).

hubert, dit hubinon, qui suit VII

renard dit rennechon de maizeroulle, échevin de Dave en 1457 (3).

henry dit henrion de maizeroulle ou de vesiis échevin de Florée en 1473 (4).

VII. Hubert dit Hubinon de Maizeroulle ou de Monceau,

échevin de la cour de Goyet le 9 avril 1470 (5). Le 6 avril 1462, Gérard de Maillen, abbé de Grandpré, transporte « à son bien ameit et loyaul cerisier Hubert de Mayzeroule », les biens de Maizeroulle pour 20 muids d'épeautre et 4 muids d'avoine de rente, à livrer en la grange de Grandpré à la St-André ou à la Chandeleur au plus tard ; l'étendue des terres d'après le dénombrement qui suit est de quarante bonniers environ avec le manoir, tenure et pourpris qu'on dit le fossé gisant dessous et tendant aie voye (1). Les comptes de l'abbaye accusent le payement régulier de la rente ; en 1495 apparaît Polet, fils d'Hubert de Maizerolle.

VIII. Polet de Maizeroulle, échevin de la cour de Faulx, le 4 mai 1512 (2). Bailli de le cour des tenans fiez en le terrois du chatel et pairie de Faulx (3) en 1513, échevin de Goyet le 15 juin 1516, Le 24 janvier 1524, en cour de Vezin, Ansillon, fils petit Jehan de Streu acquiert de l'abbaye de Grandpré des biens voisins de ceux de Polet de Maizeroulle (4). Il est décédé avant 1533 ; le 27 janvier 1551, sont encore cités les remanants de feu Polet de Maizeroulle (5).

Il eut d'une niece de jehan hanon, plusieurs fils et filles :

jehan de maizeroulle, fils aîné, qui suit IX.

henra de maizeroulle dit de monceau, qualifié second ; il saisit en 1541, le fief lors occupé par son frère Roland (6)

roland de maizeroulle, qui fut père d'Arnould et jacques de maizeroulle lesquels purgèrent le fief le 2 mai 1553, et le transportèrent pour trois quarts à Pierre Savereux.

collin de maizeroulle, dit le mineur, époux d'Hélène perpere. Il avait saisi le fief sur ses neveux. Son sur­nom aussi bien que l'alliance qu'il prit avec une fille de maîtres de forges considérables du pays de Bouvignes, indique qu'il avait quelqu'exploitation industrielle.

catherine de maizeroulle, épousa renson herbert, d'une famille de maîtres de forges, alleutiers en la foré de Marlagne. Le 22 novembre 1554. elle releva le quart du fief.

antoine de maizeroulle ;le 17 janvier 1534 en cour de Goyet : « discreit home Antoine file Polet de Maizeroulle acquit des bien à Maizeroulle de l'abbaye de Grandpré poui 3 florins carolus et 12 setiers d'épeautre de rente (l).

IX. Jean de Maizeroulle, releva le fief de Maizeroulle par
devant le bailli de Goyet, le 12 juillet 1533 ; c'est lui qui fit réédi
fier le manoir du lieu (1537) encastrant une pierre à ses armes dans
la maçonnerie de la tour. Au souverain bailliage de Namur, le'26
juin 1535, Jehan de Mazeroulle releva par succession de Jehan
Hanon, oncle de sa mère un fief d'Enté (fief de l'abbaye Saint
Cornelis d'Inde) à Josnechesne, à Bonneville, en la voyer de Bonne-
ville et en ba i entre Bonneville et Vellaine : le 18 mars 1544, il
transporte ce fief pour 24 florins carolus, à Jehan clé Chaveau,
maïeur du ban de Sclayen (2).

Jean de Maizeroulle eut :

jean de maizeroulle, qui suit X.

polet de maizeroulle, qui suit X bis.

marguerite de maizeroulle.

X. Jean de Maizeroulle releva le fief de Maizeroulle le 8 avril 1567 ; en 1594 il est cité au dénombrement des fiefs du château de Namur, pour tenir en fief sa maison et jardin de Maizeroulle, Jean de Maizeroulle eut de marguerite philippart dit de struya, fille de François et de Marie de Hontoir, une fille unique qui suit.

L'anniversaire de Jean de Maizeroulle et de sa femme à St-Martin de Maizeroulle, était fondé sur le cortil le Hans, qui-fut François le Hans,- pour une rente de sept sols (3).

XI. Marguerite de Maizeroulle. épousa jean bauduin messager ordinaire pour Malines, fils de Jean le Messagier (r) Après la mort de son mari, Marguerite s'était réservé un douaire sur des biens à Opprebais ; leur fils Jean Bauduin le jeune, releva le fief de Maizeroulle le 27 octobre 1580. Ce fief comprenait vingt bonniers. c'est à dire les trois-quarts jadis hypothéqués aux Savereux et Tamison. Son mambour maitre Jehan le Rousseau, chi­rurgien, prête foi et hommage à Madame Anne de Dhuy, veuve de feu messire Pierre de Senzeilles, chevalier, seigneur de St-Mar-tin, Goyet, etc. entre les mains de Jehan Gaiffier, lieutenant bailli des fiefs de Goyet. Ce Jean Bauduin se maria jeune ; son contrai de mariage (sans date) nous apprend que le fief de Maizeroulle avait été rendu à Gérard fils de feu Paul de Maizeroulle par stiettt locale (a). Il ne peut être ici question que d'une partie du fiel (cinq bonniers),car en août .1639, ils vendirent le restant à demoi­selle. Anne de Tamison, pour 50 florins de rente héréditaire, rele­vée par Jean Bauduin et son fils Michel le 10 mai 1644, et ensuite le 9 octobre 1674, par Jean Bauduin. Le 5 janvier 1643, Jacques de Tamison, seigneur de Strud et prévôt de Poilvache, releva pour sa sœur Anne, le fief de Maizeroulle en partie acquis, dit l'acte, de Jean Bauduin et de son fils (3).

X bis. Polet de Maizeroulle releva avec sa sœur Marguerite, le quart de la seigneurerie de Maizeroulle le 7 février 1590. Il avait déjà acquis des bois à Maizeroulle, le 20 juin 1589, de la famille Thonet ; il possédait aussi des biens sous la juridiction de la cour de Monceau, où ses terres joignaient celles du maïeur de Vezin-Monceau, Pierre Anceaux , le 3 avril 1573 ; le 15 avril 157e Michel Horde et Pierre le Tixon transportent à l'église de Maize­roulle 8 patars de rente sur les héritages Mathot, aux haultes Comoignes et ce en acquittant Polet de Maizeroulle pour aultam qu'il estait redevable, vers feu sire Gérard Monart, curé dudit lieu, pour la célébration annuelle de son anniversaire (4).

Polet de Maizeroulle épousa la fille de gerard smal de Perwez et d'aghuys de dromeau ; Gérard Smal était fils de Jacquemin Smal, maïeur de Perwez, et descendait de X. Smal, seigneur de Centfontaines en partie et de N. de Goesnes. Il avait le même chevalier que les Maizeroulle comme source de son lignage. Thibaut Smal de Broesbergh, chevalier, appartenait aussi à son ascendance ; par leur aïeule, N. de Goesnes, il se rattachait égale­ment aux chevaliers Guillaume de Bolland, sire de Rollé et Lam­bert de Beaufort, sire de Goesnes, et par Aghuys de Dromeau, aux chevaliers Baré de Hanret et Guillaume de Sambrée (1).

Polet de Maizeroulle comparait en cour de Perwez en Condroz le 30 mars 1573, avec sa belle mère Aghuys de Dromeau, ses beaux-frères, Bertlemi de Laittre et Jehan Colin dit Capea ; ils transpor­tent à Olivier, seigneur de Centfontaine, des biens joignant à ceux de ce seigneur ; le 15 avril 1574 il prend part au partage de la suc­cession de ses beaux parents ; le 24 avril suivant il vend sa part à l'honorable Henri Bardoulle, maïeur de Perwez ; le 11 janvier 1596, il achète une rente sur la maison de Collin Stévenin. Les descendants de Paul dit Polet de Maizeroulle se surnomment parfois Polet pour se distinguer de branches collatérales (1). Polet de Maizeroulle eut au moins deux fils :

gérard de maizeroulle, qui suit XI bis

jean de maizeroulle.

Xl bis. Gérard de Maizeroulle, releva le fief de Maizeroulle par succession de son père et rétrocession de son cousin Jean Bauduin. Ce dernier, dans son contrat de mariage, déclarait lui avoir vendu cinq bonniers de fief en Vodernau, et en Longpreit, entre Maizeroulle et Strud, et six bonniers de masures à Maizeroulle. touchant à Philippe Tamison (2). Ces six derniers bonniers n'é­taient pas de nature féodale, la partie du fief détenue par Gérard de Maizeroulle était donc de 11 1[2 bonniers contre 15 bonniers engagés à Philippe Tamison, bourgmestre de Namur. Le 27 juin 1603, il transporte à Philippe Tamison les maisons et héritages acquis de François le Hans, ce sont les six bonniers dont nous avons parlé, sur lesquels était assise la rente assurant le service anniversaire des Maizeroulle (3). Le 7 janvier 1606, avec se cohé­ritiers, il acquiert la part de; Marie Thonet. Le 23 avril 1620, Gé­rard et Jehan Pollet, bourgeois de Maizeroulle, font un accord avec François del Haize, époux d'Agnès Smal ; le 13 octobre 1644 Philippe le Tichon vend ses biens de Froidebise à André Anceau, procureur général au conseil de Namur, qui les a retraits des mains de Gérard de Maizeroulle et de Gilles de Grunne.

Gérard de Maizeroulle épousa marie de marchin, fille de Henry de Marchin et de Catherine de Tirtiaux. Ces Marchin établis à Faulx-les-Tombes se déclaraient non seulement de lignage, mais nobles et gentilshommes, ils étaient en effet des collatéraux des célèbres comtes de Marchin et portaient comme eux d'argent à un barbeau de gueules (4).

II eut de ce mariage six enfants :

jean de maizeroulle, dit polet, qui suit XII.

mathieu de maizeroulle qui de jeanne N... eut deux) filles baptisées à Maizeroulle : (x)

a) jeanne de maizeroulle dit polet, bapt. li 30 mai 1623 (par : Jean le Mineur, curé du lieu, mar Jeanne Polet, sœur du père) ;

b) marie de maizeroulle dit polet, bapt. le 8 mars 1626 (par : Jean Polet, mar : Marie, fille de Gérard, père du père).

paul de maizeroulle dit polet ;

beatrix de maizeroulle dit polet ;

jeanne de maizeroulle dit polet ;

marie de maizeroulle épousa gérard de skeuvre. dont elle eut cinq fils et deux filles. Par contrat passé de­vant sire Jean Jamart, prêtre et notaire à Perwez, le 12 août 1614, demoiselle Marie de Maizeroulle se remaria à maître nicolas kinet, fils de Nicolas Kinet, lors lieu­tenant maïeur de la ville de Huy, élu maïeur le 18 novem­bre 1638, petit-fils de Laurent Kinet. Cette famille avait sa sépulture armoriée en l'église St-Denis de Huy (bandé d'or et de sable de sept pièces à une barre de sable bro­chante) (2). Le 14 juin 1632 Agathe de Skeuvre fille de Marie de Maizeroulle épousait à Maizeroulle, Mathieu Kinet, bourgeois de Huy. Ils occupaient à cette époque le manoir de Maize­roulle, possédé par leur cousin Jean de Maizeroulle. Leur premier fils Nicolas, naquit à Huy le 10 avril 1633, (par. : M. Nicolas Kinet, vice-mayeur de Huy, mar. : Melle Chris­tine (de) Hérenne, femme de M. le Bourgmestre Mélart, syndic de la Vaux N.B.). Le'9 mai 1637, par devant Nicolas Kinet aîné, notaire à Huy, Mademoiselle Marie (de) Maizeroulle, relicte, en feu Nicolas Kinet, échevin et greffier de Perwez. fut assignée par son gendre Mathieu Kinet résidant en la neuffe rue en payement de la dot de sa femme (1). Le 23 janvier 1637 Marie de Maizeroulle prit part au partage des biens de François del Haize, brasseur, lieutenanl maïeur de Perwez et de sa femme Aghuys Smal (2). Elle n'est sans doute qu'une lointaine parente des héritiers, mais déjà au contrat de 1614, les époux del Haize s'étaient portés caution à causse des amitiez qu'il ai eu avec feu Gérard de Skeuvre,

XII. Jean de Maizeroulle, dit Polet, releva le fief de Maize­roulle, le 8 mai 1632. Ses enfants en possession de la succession, furent poursuivis pour relever et droicturer la maison et ce qu'ils tenaient en fief mouvant de la cour de Goyet. Le fief de Maize­roulle était alors occupé par le sieur Kinet.

Jean de Maizeroulle s'allia à anne de grenson, fille de Fran­çois, échevin de Perwez, et de Marie de Mataigne, celle-ci avait hérité de François del Haize, son grand oncle. Les Grenson tiraient leur nom d'un hameau de Ben-Ahin, ils portaient une bande accompagnée de deux cotices et en chef une rosé feuillée et tigée (1). Les Matagne, longtemps possesseurs du fief de Matagne à Halliot étaient gens de lignage : Jean de Matagne, greffier de Halliot et Ohey, père de Marie, et son aïeul Pirson de Matagne se récla­maient de lignage comme issus du chevalier Lambert de Gosnes.

Anne de Grenson décéda à Maizeroulle le 19 novembre 1631 et Jean Polet dit de Maizeroulle le 1 Décembre 1631.

Ils eurent sept enfants baptisés à Maizeroulle,

jean de maizeroulle, bapt. le 10 février 1616 (par: Jean Thonet, maïeur de Wierde, mar : Béatrix, fille de Gérard de Maizeroulle).

françois pauli dit de maizeroulle, bapt. le 13 septem­bre 1618 (par : Jean le Mineur, curé du lieu ; mar : Fran­çoise le Mineur épouse de Martin Henrot).

mathieu de maizeroulle, qui suit, XIII.

jeanne polez, dit de maizeroulle bapt. le 11 août 1622 (par : Arnoul Ernotte le jeune, mar : Jeanne dou Flamme dit (de) Cauverenne) ;

paul de maizeroulle dit polet, bapt. le 10 septembre 1626 (par : Gérard de Maizeroulle dit Polet, mar : Fran­çoise de Grenson) ;

agathe polet, bapt. le 1 novembre 1627 (par : Gilles Caudrinus, mar. Agathe de Scœuvre, nièce du père) ;

marie polet de maizeroulle, bapt. le 20 sept. 1630 (par. : Barthomomé (de) Vierset, mar : Marie de Grenson).

XIII. Mathieu de Maizeroulle dit Polet, bapt. à Maize­roulle le 1 avril 1621, (par : Henry de Cauverenne, mar : Anne fille de Martin Henrotte).

Il épousa marguerite de froidebise, fille de Pierre et de N... Regnard ou Regnault, petite-fille de Paulus de Froidebise et de Dieudonnée de Botton. Elle était la cousine issue de germain de Mathieu de Froidebise, professeur primaire au collège du Fau­con, à l'université de Louvain, chanoine des St-Amand de Douai, décédé en 1637, fondant par son testament des bourses d'étude (1). La famille de Froidebise est l'une des plus anciennes d'Andenne, elle tire son nom d'un hameau situé aux confins de la ville chapitrale vers Haltinne ; en 1289 Pierres de Froidebise payait un cens au comte de Namur pour huit bonniers et trois mesures qu'il pos­sédait à Haltinne ; en 1408 Rasse de Froidebise était maïeur d'An­denne, Jean de Froidebise, échevin dès 1408 et Raskin dès 1412. Ces derniers apposèrent leur sceau à un parchemin de 1417. Jean porte une croix engrêlée en filet chargée en cœur d'un écusson (au lion ?) ; Raskin porte une croix engrêlée chargée en cœur d'un meuble (une merlette?). Ce blason laisserait supposer que les Froidebise ont aussi un Smal de Broesbergh pour estoc (2). En 1434, il est rappelé que l'échevin Raskin de Froidebise donna à l'autel de Grandpré trois muids d'épeautre de rente, à prendre sur dix bonniers de terre à Froidebise. L'abbé de Grandpré, Jean de Maillen, se déclare cousin du donateur (1).

Les actes nous apprennent que Marguerite de Froidebise, épouse de Mathieu de Maizeroulle, était la sœur de Pierre, échevin d'Andenne dès 1673, de Jean et de Paulus. Pierre fut père de Jean-François de Froidebise, échevin d'Andenne dès 1715, et aïeul de tous les Froidebise d'Andenne.

Mathieu de Maizeroulle vint se fixer à Froidebise (paroisses d'Haltinne et d'Andenne) sur les biens de sa femme ; il est certain qu'une partie de Froidebise formait un arrière-fief relevant du château d'Haltinne, possédé par la famille du même nom de toute antiquité. Des écarts en avaient été distraits au cours des temps et certaines parties avaient été muées en censives. Érard de Froidebise dit de Gesves, chargea Jean de Borsu par, procuration donnée par-devant le notaire Feuillen le 3 janvier 1625,de vendre à savoir certaine maison, prêts, terre et hay qu'il avoit au lieu de Froidbise, parmy lui payant par an six muids de spelte et ung stier de pois. Le 10 novembre 1628, il fut trouvé acquéreur en la personne de-Nicolas Tonglet et de son fils Pierre, beau-frère de Pierre de Froi­debise (2) ; les cinq enfants de Pierre Tonglet aliénèrent à leur tour, soit à Jean et Paulus de Froidebise et Mathieu de Maizeroul­le, leurs oncles, soit directement au gendre du dernier, Martin Tonglet, les 20 avril 1655, 7 mai 1660, 5 septembre 1672, 4 octo­bre 1672, 20 juillet 1677 et 3 octobre 1768 (3).

Mathieu de Maizeroulle eut trois enfants :

barbe de meizeroulle, bapt. à Haltinne, confirmée en la collégiale de Ste Begge d'Andenne en juin 1655 (mar. : Marie Polet) ; Elle épousa à Maizeroulle le 30 Juillet 1661 martin tonglet, bapt. audit Maizeroulle le 7 décembre 1628, fils de Martin Tonglet et d'Aghuys le Couturier de Hollogne. La famille Tonglet qui sans doute tire son origine de la famille de Tonk, a jusitifié plusieurs fois être de lignage comme issue des chevaliers Druart de Montigny le Tingneux et Daniel de Seilles, était établie en la paroisse de Maizeroulle, à la Basse Commune de Strud, depuis plu­sieurs siècles ; elle portait les armes brisées de Seilles et le cimier de Tonk, à savoir : d'or à la bande de gueules et six merlettes de sable rangées en orle, cimier: un col et vol d'aigle de sable (1). A la suite de cette alliance, Martin Tonglet quitta ses biens patrimoniaux de la Basse Commune de Strud qu'il céda, partie à ses frères, partie au maïeur Noël de Barsy, les 27 juin 1663 et 13 avril 1675 (') ; c'est à cette époque qu'il s'établit à Froidebise. Sa descendance conserva ces biens de Froidebise provenant des Maizeroulle et désignés jus­qu'au XIXe siècle, du nom de leurs propriétaires « emon Maizeroux » de même que leurs nouveaux possesseurs, les Tonglet, étaient communément surnommés « de Maize­roulle » (2).

agnes de maizeroulle, bapt. à Haltinne et confirmée avec sa sœur en la collégiale d'Andenne. en juin 1655 ;

jean mathieu de maizeroulle, bapt. à Haltinne le 4 décembre 1646 (par : Jean Cramion, mar : Marie de Maizeroulle) (3). Il épousa catherine malherbe, fille de Jean-François Malherbe, d'une famille féodale et lignagère de Haltinne et qui portait comme armes la bande et les six merlettes des Seilles, un étrier posé en franc-quartier(4).Il comparait avec sa belle famille pour désigner un procureur en vue d'un procès, le 17 décembre 1731 (5). Il épousa en secondes noces marguerite thyrionnet, fille de Denis Thyrionnet et de Constance Thonet (6).

Les biens de Jean-Mathieu de Maizeroulle sont cités comme limitrophes de ceux de Jean Tonglet et d'Anne de Limet dans l'acte de partage des enfants de ces derniers, le 14 mars 1732 (7). Du premier lit vint :

a) antoine (de) maizeroulle, bapt. à Andenne le 8 avril 1684 (par : Antoine (de) Verlaine, mar : Ca­therine Férart). Il était mort avant le second ma­riage de son père.

Du second lit vinrent, nés à Andenne :

b) Marie-anne de maizeroulle, bapt. le 26 juin 1706 ( par : François-Nicolas Malherbe, mar : Marie
Anne Malherbe), décédée à Andenne le 16 Janvier1768;

c) catherine-begge de maizeroulle, bapt. le 14 février 1709 (par : Gilles Malherbe, mar : Catherine Rasquin). Elle épousa à Andenne le 30 novembre 1754, (françois (de) halloy, né à Andenne le 2 Décembre.1715, fïls de Gilles de Halloy et de Marie Jeanne de Froidebize ; elle se remaria le 4 septem­bre, 1768, à jean-henry boui.it. Marie Catherine décéda à Andenne le 22 mai 1786 ;

d) marguerite de maizeroulle, bapt. lé 26 mai 1712 (par : Jean Rouffe, mar : Anne Catherine (de) Limet). Elle épousa Louis-joseph valentin, dont elle eut deux enfants nés à Haltinne. Elle décéda à Andenne le 3 avril 1793 ;e) jean mathieu de maizeroulle, bapt. le 24 février 1716 (par : Jean Gabriel, mar : Catherine Noël) Le 17 octobre 1740, il est parrain à Haltinne, de Catherine Tonglet, fille de Jean-Henry et de Marie Dieudonnée (de) Limet, sa cousine. Il décéda a Andenne le 16 mai 1753, sans alliance et dernier de son nom.

maurice tonglet.

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General update: 19-01-2012 07:54
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