{guest}Nous avons narré dans la première partie de ce chapitre, l'histoire du prieuré proprement dit. Nous allons examiner maintenant quelle fut la vie de l'ancien monastère élevé en abbaye au cours du prieurat d'Augustin de Lattre.
Nommé le 8 octobre 1605 par lettres patentes données par les Archiducs, celui-ci débuta dans son abbaye sous d'heureux présages. Ayant la pleine confiance de ses frères, il avait été précédemment député en 1601 au chapitre général de l'ordre, à l'abbaye de Grand-Val.
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{/guest}{member}Nous avons narré dans la première partie de ce chapitre, l'histoire du prieuré proprement dit. Nous allons examiner maintenant quelle fut la vie de l'ancien monastère élevé en abbaye au cours du prieurat d'Augustin de Lattre.
Nommé le 8 octobre 1605 par lettres patentes données par les Archiducs, celui-ci débuta dans son abbaye sous d'heureux présages. Ayant la pleine confiance de ses frères, il avait été précédemment député en 1601 au chapitre général de l'ordre, à l'abbaye de Grand-Val. {/member}
{member}Remarquable administrateur des finances, il put entreprendre d'importantes réparations aux bâtiments claustraux et en reconstruire Péglise. Sur les instances de Louis de Vornay-Brechainville, abbé de Grand-Val, il fit les diligences nécessaires pour promouvoir son prieuré en abbaye. Il obtint à cet égard un puissant appui auprès de l'évêque de Namur qui intervint pour lui à la cour des Archiducs. Après de nombreuses insistances et après avoir démontré que l'ordre ne possédait pas d'abbaye en Belgique et que le prieuré de Géronsart était le plus ancien des monastères augustins, attendu d'ailleurs que, par suite de la réunion de l'abbaye de Saint-Gérard (115) {styleboxjp width=200px,float=right,color=grey,textcolor=black}(115) Abbaye de Saint-Gérard: monastère fondé par Saint-Gérard, religieux de Saint-Denis, en France, en 928. Cette abbaye porta aussi le nom de Brogne. Partiellement détruite par les Français, en 1554, elle fut rattachée, en 1566, à la mense épiscopale de Namur et tomba en décadence. Elle appartenait à l'ordre de Saint Benoît. à l'évêché de Namur, une place d'abbé était vacante, il put enfin obtenir gain de cause par lettres patentes, le 2 octobre 1616, après avoir démontré que les revenus de la maison pouvaient suffir à entretenir le train normal d'une abbaye. Une bulle du pape Paul V confirma l'érection de celle-ci, le T5 mai 1617.
L'abbé de Lattre fut consacré par l'évêque de Namur, le 22 juillet 1617 et eut titre d'abbé non mitre. Grâce à cette nouvelle promotion, il put faire montre d'autorité dans la visite des maisons de son ordre aux Pays-Bas et il la manifesta, notamment, en déposant Pierre de Werteaux, abbé de nie-Notre-Dame, à Liège,qui n'entendait pas le reconnaître.
Jean Pielthen, curé d'Erpent, obtint l'abbatiat de Philippe IV, roi d'Espagne et comte de Namur, le 15 novembre 1638. Lors de son avènement, la guerre entre la France et l'Espagne sévissait encore dans toute son apreté. Il ne faut pas s'étonner, dès lors, que les possessions de notre nouvelle abbaye fussent pillées et saccagées. La ferme de Géronsart, ai.nsi que celles d'Erpent et d'Andoy, furent incendiées. Le curé Pielthen élu vicaire général prit la même mesure que son prédécesseur vis-à-vis de Pierre de Werteaux qu'il déposa à nouveau et excommunia. Il mourut en 1646 à Liège, lors d'une visite faite par lui à une abbaye de cette ville. Il avait été nommé juge synode par l'évêque de Namur, Engelbert des Bois.
Philippe de la Hamaide, son successeur, fut élu dans le refuge que Géronsart possédait dans la rue Notre-Dame à Namur. Cet endroit avait été choisi par suite du peu de sécurité qu'offrait l'abbaye à cette époque. Issu d'une famille noble de Binant, zélé, pieux et d'une grande prudence, modéré et charitable malgré son jeune âge (28 ans), il connut l'union des monastères de l'ordre en Belgique à la congrégat:ion de Sainte Geneviève (116) {styleboxjp width=200px,float=right,color=grey,textcolor=black}(116) Coutumes génovefaines : Les chanoines chantaient les matines, le soir, à 8 heures, après l'examen de conscience. Ils se levaient à 5 heures, jeûnaient tous les vendredis, la veille des fêtes de la Sainte Vierge et de Saint Augustin, ainsi que les deux jours qui précèdent le carême et pendant l'avent. . Il fut un des partisans les plus acharnés de cette réforme et l'imposa à Géronsart, ce qui ramena le bon ordre au couvent. Par son bon gouvernement et par la ponctuelle exécution de sa mission, il fut félicité par Paul Beunier, assistant du Général de l'ordre, lors d'une visite que celui-ci fit à l'abbaye.
L'époque historique des sièges de Namur se dessina à l'horizon. L'armée française, investissant Namur et sa citadelle, envahit alors la région et plus d'une fois Géronsart fut choisi par les grands princes alliés comme quartier général. Le premier qui s'y installa fut le Maréchal de Boufflers puis, après lui, le Maréchal de camp de Fleming, de l'armée de Brandebourg.
Député aux Etats généraux de la Province pendant plusieurs années, fatigué de sa charge abbatiale de plus de cinquante années, épuisé, Philippe de la Hamaide s'endormit POU! la dernière fois le 20 août 1698.
Son successeur, Mathieu Feschaux, curé d'Erpent, ne fit qu'une courte apparition à la tête de la communauté.
Puis, comme en 1510, l'année 1705 vit accéder au trône un prêtre perverti et dissolu qui fut la honte de ses frères.
Augustin Servaty, curé d'Erpent, fit, en effet, scandale dans la gérance des biens et dans ses fonctions pastorales. Succombant au désir des sens, il fut déposé par le Vicaire Général, Charles Guenin, en 1715. A partir de cette époque, laissant bientôt le proche passé à l'état de souvenir, le monastère entra dans la plus belle période de son histoire. Sous l'essor que lui donna, en effet, le nouvel abbé Ignace Charlier, la renaissance des bâtiments et de la piété fleurit d'un éclat tout particulier. Le nouveau dura 50 ans environ, jusqu'à la Révolution.
Entré en possession de sa charge dès 1715, la première œuvre de Charlier fut de restaurer dans un style de toute beauté, les bâtiments de l'abbaye. En 1716, il fit placer dans l'église quatre nouvelles cloches livrées par maître Feraille, fondeur à Namur. Au cours de l'année 1728, l'hôtel abbatial et les cloîtres furent entièrement reconstruits tels qu'ils existent encore de nos jours.
Député des Etats de la Province, cet abbé défendit courageusement les intérêts du pays. Quant à son administration, le sommet de la perfection fut atteint dans l'étude et la bonne observance des règles. Ignace Charlier (117) {styleboxjp width=200px,float=right,color=grey,textcolor=black}(117) Charlier : sa devise est « Deus meus, adjutor meus ». mourut en juillet 1745, âgé de 64 ans.
Augustin Jacoby, abbé en 1745 nous laissa peu de trace de sa vie et mourut en juillet 1753. Il eut comme successeurs : Joseph Mathieu (118) {styleboxjp width=200px,float=right,color=grey,textcolor=black}(118) Mathieu : devise « Fiat Fax in virtute tua ». qui fit reconstruire les bâtiments attenants à la ferme et qui mourut, regretté par tous en 1769.
Jean-François Tassiau (119) {styleboxjp width=200px,float=right,color=grey,textcolor=black}(119) Tassiau : II est né le 16 octobre 1702; fils de Jacques et de Marguerite Senglier, il fut baptisé par le curé Pimpurneau et eut pour parrain, François Forin et pour marraine, Marie-Jeanne Cognoul. Ses deux frères sont : Pierre-Joseph, né le 18 octobre 1698 et François, né le 5 février 1707. Sa devise « Deo Duce » et ses armoiries se trouvent derrière le mur de la porcherie de la ferme et derrière la petite chapelle de Géronsart. , enfant de Jambes, coadju-teur en 1769, puis abbé en 1770', fut nommé vicaire général en 1773. Quinze ans plus tard, il se fit adjoindre, pour l'aider dans sa tâche, Nicolas Chandelle. Ce dernier, grâce à l'activité qu'il déploya, ramena l'ordre qui s'était relâché à cause du grand âge de l'abbé. C'est avec celui-ci que l'abbaye allait vivre ses dernières années. En effet, la révolution française qui faisait fureur en France, atteignit alors notre territoire; tous les biens d'église furent confisqués et les prêtres chassés de leur couvent. Les biens de Géronsart qui avait donné à notre commune une importance relativement grande pour l'époque, furent dispersés. Le 16 février 1797, le moulin fut adjugé pour 3700 florins à l'ancien dominicain Denis. Ce dernier acheta le 6 mars suivant l'abbaye et la ferme y attenante pour une somme de 97.000 florins, la ferme d'Andoy pour 66.000 et celle de la Basse-Anhaive pour 19.000 fl. Mais l'abbé Denis ne put donner à ces bâtiments la destination religieuse qu'il en escomptait. Il dut revendre ces biens à Monsieur Bauwens qui y installa une filature.
En 1820, Théodore Lemielle, futur maieur de Jambes, les acheta puis les céda au comte de Liedekerke qui les vendit à la famille de Thysebaert-Moncheur, en 1882. Ainsi se termine l'histoire de cette abbaye qui, aux premiers âges de la commune, avait pu lui donner un merveilleux essor.
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