{guest} Si on se base sur la tradition pour connaître l'origine toponymique de Géronsart, on apprend que Gérard, seigneur lorrain et comte de Namur, vainqueur des Normands et de Zwentibold (74){styleboxjp width=200px,float=right,color=grey,textcolor=black}(74) Zwentibold : fils de Renier au long col, roi de Lotharingie, s'en vint un jour au pays de Jambes et, attiré par le vallon situé entre la montage Sainte-Barbe et l'actuel bois de Masuage, il le défricha et le consacra à la Vierge. Pour en garder le souvenir, il fit dresser une petite chapelle en cet endroit. Dès lors, ce vallon fut connu sous la dénomination de «vallon de Gérard» qui se transforma dans la suite en «sart de Gérard», puis en «Géroldsart» et enfin en «Géronsart».
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Si on se base sur la tradition pour connaître l'origine toponymique de Géronsart, on apprend que Gérard, seigneur lorrain et comte de Namur, vainqueur des Normands et de Zwentibold (74){styleboxjp width=200px,float=right,color=grey,textcolor=black}(74) Zwentibold : fils de Renier au long col, roi de Lotharingie, s'en vint un jour au pays de Jambes et, attiré par le vallon situé entre la montage Sainte-Barbe et l'actuel bois de Masuage, il le défricha et le consacra à la Vierge. Pour en garder le souvenir, il fit dresser une petite chapelle en cet endroit. Dès lors, ce vallon fut connu sous la dénomination de «vallon de Gérard» qui se transforma dans la suite en «sart de Gérard», puis en «Géroldsart» et enfin en «Géronsart».{/member}
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En 1128, alors que ce territoire faisait partie de la mense (75){styleboxjp width=200px,float=right,color=grey,textcolor=black}(75) Mense : revenu d'un prélat, d'un abbé ou d'une communauté religieuse. de l'évêque de Liège, Alberon 1er (76){styleboxjp width=200px,float=right,color=grey,textcolor=black}76) Alberon 1er : 57e évêque de Liège depuis Saint Materne, 12e depuis Notger; il supprima le droit de morte main., celui-ci, favorablement impressionné par le calme et la tranquillité des lieux, y fit venir un groupe de chanoines augustins qu'il détacha de l'abbaye de Flône (77){styleboxjp width=200px,float=right,color=grey,textcolor=black}(77) Flône : Commune de la Province de Liège, arr. Huy. Sur la rive gauche de la Meuse, s'élevait l'abbaye de Flône, fondée en 1080 sous l'épiscopat d'Henri de Verdun, évêque de Liège, par une colonie de chanoines augustins. Elle fut supprimée à la Révolution française.. A leur tête, il plaça l'un d'eux, nommé Jean, qui, avec ses frères, éleva des bâtiments et une église qui remplacèrent la petite chapelle primitive. Toujours sous l'autorité de la maison mère, la petite communauté vit ses biens s'agrandir considérablement grâce aux
dons et bienfaits de ses puissants protecteurs, l'évêque de Liège et le comte de Namur.
Le successeur d'Alberon sur le trône épiscopal de Liège, Alexandre de Juliers (78){styleboxjp width=200px,float=right,color=grey,textcolor=black}(78) Alexandre de Juliers : 58e évêque de Liège depuis Saint Materne, 13e depuis Notger., lors du passage dans nos régions du pape Innocent II, chassé de Rome par l'antipape Anaclet intervint personnellement auprès du pontife. Sur ses instances, Innocent II vint lui-même au nouveau prieuré bénir le maître-autel et le chœur de l'église achevés. (79){styleboxjp width=200px,float=right,color=grey,textcolor=black}(79) Suivant la tradition, cet autel consacré se voyait encore au XVTIIe siècle dans l'ancienne sacristie.. La consécration se fit en 1134, par l'évêque, qui dédia l'église à la Sainte Vierge et saint Augustin. Il confirma encore aux chanoines en présence de Godefroid, comte de Namur (80) {styleboxjp width=200px,float=right,color=grey,textcolor=black}(80) Godefroid : Comte de Namur, fils d'Albert III, il régna sur le comté de 1106 à 1139. C'est sous son règne que furent fondées les abbayes de Ploreffe, de Salzinnes et celle de Géronsart. et d'Henri, son fils (81) {styleboxjp width=200px,float=right,color=grey,textcolor=black}(81) Henri : dit l'aveugle, fils du précédent, comte de Namur de 1139 à 1196. Il favorisa la fondation de l'abbaye de Leffe en 1154. Père d'Ermesinde, dame de Luxembourg, vénérée à Clairefontaine dans le Grand-Duché de Luxembourg. et de Gerland, abbé de Floreffe (82) {styleboxjp width=200px,float=right,color=grey,textcolor=black}(82) Abbaye de Floreffe : de l'ordre des prémontrés, fondée en 1121, par Godefroid, comte de Namur. Reconstruite en 1770, elle a été restaurée récemment. Ses bâtiments abritent le « Petit Séminaire de Floreffe» qui a ouvert ses portes en 1830. , le droit d'aisance et de mort-bois dans les bois voisins.
Le prieur Jean, par la grande prudence qu'il manifesta dans l'administration des biens temporels du prieuré qu'on venait de lui confier, obtint bien vite l'entière confiance de ses frères et, ne voulant plus dépendre que de l'autorité directe de l'évêque de Liège, se soustraya à la tutelle de la maison de Flône.
Peu de temps après, Halwide d'Erpent leur fit don de l'église d'Erpent (83) {styleboxjp width=200px,float=right,color=grey,textcolor=black}(83) Erpent : commune de la province de Namur, arr. de Namur. , ainsi que du patronage de la cure (84){styleboxjp width=200px,float=right,color=grey,textcolor=black}(84) Patronage : Le droit de patronage conférait au patron d'une église la nomination du curé de la paroisse. Ce droit était attaché à la possession d'un fief déterminé. Cf. C. Maillen, Histoire de Bierwart-Otreppe, vocabulaire, p. 190, note 93, Jambes 1930. . Après 22 années de bonne administration, Jean s'éteignit dans le Seigneur, regretté de tous ses frères et de tous ceux qui l'avaient approché.
Un de ses religieux, Fulbert, lui succéda, mais le manque de documents et d'actes nous laisse sans éléments précis sur son règne et l'histoire de la communauté. Nous ne connaissons que la date approximative de sa mort qui se situe vers 1152. Il fut remplacé par le frère Hubert, premier du nom. En 1174 l'incertitude des temps, causés par les incursions des troupes de Bauduin de Hainaut (85) {styleboxjp width=200px,float=right,color=grey,textcolor=black}(85) Bauduin de Hainaut : dit « le courageux » fils de Baudouin IV de Hainaut, neveu de Henri 1er l'Aveugle. Il assiégea et prit Namur après qu'Henri 1er eut renié les promesses qu'il lui avait faites. Au cours d'un deuxième combat, ayant toujours la même cause, il vainquit à nouveau Henri à Neuville-sur-Mehaigne, en 1194. Il ne régna pas sur le comté, étant mort avant Henri 1er, mais fut reconnu comme seigneur par les Namurois, de 1189 à 1195. , saccageant et pillant tout surleur passage, forcèrent les religieux de Lobbes (86) {styleboxjp width=200px,float=right,color=grey,textcolor=black}(86) Lobbes : commune du Hainaut, arr. de Thuin. L'abbaye fut fondée en 654 par Saint Landelin. Elle fut une des plus opulentes de Belgique. Les bâtiments furent incendiés en 1794 par le général Charbonnier. à venir chercher refuge au monastère de Jambes.
Par la suite, Jean II qui avait succédé à Hubert 1er, reçut au nom de la communauté, de dame Gèle, l'église de Maize-ret (87) {styleboxjp width=200px,float=right,color=grey,textcolor=black}(87) Maizeret : commune de la province de Namur, arr. de Namur . L'année 1183 fut une date importante dans l'histoire du monastère. C'est, en effet, dans le courant de cette année là que le nouvel évêque de Liège, ayant hautement apprécié les vertus -et la piété des moines, leur donna l'autorisation de choisir eux-mêmes et de nommer leur prieur. Cette autorisation resta valable durant de nombreux siècles et ce ne fut que sous le règne de Charles-Quint qu'elle prit fin.
De la mort de Jean II, dont la date ne nous est pas connue, jusqu'en 1215, les documents qui demeurent, restent muets sur les événements et sur la succession des prieurs durant cette période.
C'est vers cette époque qu'eut lieu à Rome le fameux concile œucuménique (88) {styleboxjp width=200px,float=right,color=grey,textcolor=black}(88) Concile œucuménique : Un des plus grands conciles qui furent assemblés. Il se réunit dans la basilique Saint-Jean-de-Latran, en 1215. Les patriarches de Constantinople et de Jérusalem, 400 archevêques et évêques venus d'Orient et d'Occident, huit cents abbés, des représentants de tous les gouvernements, empereur, rois, républiques, princes féodaux, répondirent à l'appel du pape . L'évêque de Liège, en s'y rendant, rencontra l'abbé de Lobbes qui lui proposa d'unir les deux communautés. A son retour, il consulta les religieux de Géronsart et, avec leur accord sur ce projet, il réunit les deux monastères. Cependant, ce changement provoqua des effets déplorables à Géronsart. Réunis à une abbaye qui n'était pas du même ordre qu'eux, en perpétuel conflit avec l'abbé de Lobbes, la discipline des chanoines se relâcha considérablement et le désordre entra dans la maison. Le prieur Evrard ne parvint plus à faire preuve d'autorité suffisante et, devant cet état de chose, l'évêque de Liège n'eut plus qu'une ressource : dissoudre la communauté et la remplacer par de nouveaux titulaires de l'abbaye du Val-des-Ecoliers (89) {styleboxjp width=200px,float=right,color=grey,textcolor=black}(89) Prieuré des chanoines de l'ordre des Augustins, primitivement le «Val-Benoit». Il fut incendié en 1568. Il se trouvait situé dans l'île Notre-Dame à Liège. . Sous la conduite d'Heimon, deux-ci s'installèrent dans les bâtiments précédemment occupés par les augustins de Flône et, dès 1221, Heimon sut imposer à la nouvelle colonie, sa vigilante administration, ce qui contribua largement à ramener la prospérité première. On vit alors se présenter aux portes du prieuré, de nombreux postulants à la vie monacale. Malheureusement, le règne d'Heimon se termina brusquement par sa mort en 1227. A cette date, les initiales de son successeur G... se retrouvent dans les parchemins. Ce dernier semble n'avoir exercé l'autorité dans la maison que durant une ou deux années car, en 1229, on cite déjà Jean III comme prieur.
Il est à supposer que ces deux derniers firent preuve de toutes les qualités requises, car les biens temporels s'accroissent régulièrement, les dons affluent et les abandons de puissants seigneurs se font plus nombreux, ce qui amène le prieuré à posséder bientôt des terres nombreuses et des revenus importants, permettant aux moines d'agrandir et de moderniser les bâtisses et dépendances. Le pape Grégoire IX, en plus de la confirmation de leurs biens, accorde à ces religieux l'autorisation de posséder un cimetière particulier et de pouvoir en temps d'interdit, célébrer la saint Office dans l'église, à voix basse, toutes portes fermées et sans le son de la cloche. Il les exempta encore du paiement de la dîme novale et autorisa le prieur d'absoudre ceux d'entre eux qui, en se frappant (90) {styleboxjp width=200px,float=right,color=grey,textcolor=black}(90) Dîme novale : dîme levée sur une terre nouvellement mise en valeur. mutuellement auraient encouru l'excommunication majeure.
Appelé à succéder à Jean III en 1232, Gui vit son règne bouleversé par les incursions des troupes de Bauduin de Courtenay (91) {styleboxjp width=200px,float=right,color=grey,textcolor=black}(91) Bauduin de Courtenay : quatrième fils de Pierre de Courtenay, comte de Namur, régna sur le comté de 1237 à 1258. Empereur de Constantinople, il fut renversé par Michel Paléologue. qui était venu assiéger Namur pour en reprendre possession. Géronsart, en lui-même, eut beaucoup à souffrir de ces excès, de ces pillages, qui, l'année suivante, furent encore aggravés par l'incendie du monastère. Les archives restent muettes quant aux dégâts. Gui fut nommé mambour du béguinage Hors Postil (92) {styleboxjp width=200px,float=right,color=grey,textcolor=black}(92) Béguinage Hors Postil : Ancien béguinage fondé en 1235 par une veuve nommée Eve, en la rue des Frères, à Namur. L'acte de donation fut scellé par l'église Saint-Aubain et par la ville. Il fut aussi appelé « Grand Béguinage, Béguinage Saint-Aubain, Béguinage de Géronsart » du nom des collateurs. Cet établissement fut englobé dans le séminaire en 1657 et 1688. J. Borgnet et S. Bormans, Histoire de la Commune de Namur, p. 25, Namur 1876. et cette charge fut transmise à ses successeurs juqu'en 1650.
A la mort de Gui, Michel gouverna les moines et fut désigné, en 1243, comme arbitre dans un différend entre l'abbaye de Grand Pré (93) {styleboxjp width=200px,float=right,color=grey,textcolor=black}(93) Grand Pré : dépendance de Mozet, commune de la province de Namur, arr. de Namur; il existait anciennement en cet endroit une abbaye fondée par Pierre de Courtenay, comte de Namur, en 1231. et Guillaume de Mozet, relatif au bois de Maizeroul (94) {styleboxjp width=200px,float=right,color=grey,textcolor=black}(94) Maizeroul : dépendance de Mozet. .
Nous ne savons pas en quelle année Jean IV prit la direction de Géronsart, mais on le trouve cité en 1246.
Nicolas 1er, son successeur, ne fait qu'apparaître et se démet de ses fonctions l'année de son accession au prieurat. C'est sous le règne de Gilles I que Géronsart va atteindre le sommet de sa splendeur tant au point de vue richesses temporelles qu'au point de vue spirituel. Les moines, stricts observateurs des règles de l'ordre, répandirent autour d'eux les bienfaits de leur piété et de leur ferveur. Le pape Alexandre IV, touché par leurs vertus, les combla de bienfaits, les affranchit de nombreux droits de péage (95) {styleboxjp width=200px,float=right,color=grey,textcolor=black}(95) Péage : droit de passage ou d'entrée, tribut que l'on payait pour le passage de certains chemins. et de winage, et les exempta de la dîme novale. Il les autorisa aussi à succéder à tous les biens Qu'ils avaient recueillis dans le monde, ce qui contribua à augmenter les richesses de la communauté. Mais les guerres successives, les incursions et dégâts qui s'en suivirent, vinrent mettre dans un triste état les biens de Géronsart. Ses revenus, fortement atteints, ses biens temporels pillés en partie, les fermiers et seigneurs ne payant plus leurs droits, obligèrent le prieuré à recourir à l'évêque de Liège. Pour couvrir les pertes et le manque de rentrées autant que pour permettre au prieuré de tenir son rang et de nourrir les moines, l'évëque lui Incorpora les églises paroissiales de Wierde (96) {styleboxjp width=200px,float=right,color=grey,textcolor=black}(96) Wierde : commune de la province de Namur. Arr. de Namur. , d'Erpent et de Maizeret, avec les revenus qui s'y rattachaient.
Le frère Thomas, appelé, dès avant 1270, à continuer l'œuvre de son prédécesseur, ne nous laisse aucun détail sur sa vie. Baudouin, plus connu que les autres, prit certaines décisions importantes. Il renonça, tout d'abord, en accord avec l'éche-vinage de Jambes, au droit de mort-bois (97) {styleboxjp width=200px,float=right,color=grey,textcolor=black}(97)Mort-bois : bois que l'on considérait comme ne donnant aucun revenu au profit du propriétaire et qui pouvait être coupé sans dommage par les manants. La charte normande, accordée en 1315, par Louis X désigne neuf espèces de mort-bois : l'aulne, le saulne, le genêt, la ronce, le genièvre, le sureau, l'épine, le puine et le marseau. dans leurs forêts. Plus tard, le pape Honorius IV apporta certaines réformes particulièrement douces pour la communauté et plaça l'ordre du Val-dès-Ecoliers sous la protection directe du Saint-Siège. Il autorisa notamment les prieurs à accorder l'usage d'aliments gras aux chanoines ne pouvant observer l'abstinence de l'ordre. Au temporel, on voit renaître le monastère des ruines où l'avaient plongé les guerres précédentes. Les bâtiments sont remis à neuf et on peut croire que les travaux furent importants, puisqu'on fut amené à consacrer à nouveau les édifices, le 13 décembre 1294. Après avoir vu le renouveau de son prieuré, Baudouin mourut trois ans après la consécration de son œuvre. L'héritier de sa charge ne se montra administrativement pas aussi heureux; après avoir reçu en don du maieur de Jambes, le chemin qiii unissait le cloître au village, et après un début de gouvernement qui s'augurait sous d'heureux auspices, les affaires, mal gérées, périclitèrent bien vite, les rentrées, tant en grains qu'en argent, ne se firent plus régulièrement et il fallut recourir aux ventes et aux aliénations pour pouvoir nourrir la communauté. Gilles de Ramillies, qui, par sa faute, avait mis le couvent dans une pareille situation, laissa, à sa mort, en 1330, à Cla-,rin d'Erpent, un bien triste héritage. Ce dernier resta peu de temps et Jean V d'Alleur lui succéda avant 1347.
En 1352, l'évêque de Liège se rendit à Géronsart, où il constata que le nombre des moines excédait largement les revenus de la communauté. Il fixa leur nombre à douze.
Vinrent ensuite, comme prieur : Henry de Limoy, Gilles III, Etienne de Dhuy, Ernoul Colle en 1382 (98) {styleboxjp width=200px,float=right,color=grey,textcolor=black}(98) Ernoul Colle : fils de Thierry de Villers-lez-Heest et de Marguerite Colle. , Pierre I de Hemptinne en 1383, qui fut le plus marquant d'entre ces derniers. Sous son gouvernement, les domaines s'agrandirent de près de 80 bonniers (99) {styleboxjp width=200px,float=right,color=grey,textcolor=black}(99) Bonnier : le bonnier varie entre 94 et 117 ares. de terre.
Son successeur, Nicolas II de Chatelineau, remplit ses fonctions avec distinction pendant près de quatorze années, sans jamais se départir de la dignité de sa mission. En 1401, il sollicita de Guillaume II de Flandre (101) {styleboxjp width=200px,float=right,color=grey,textcolor=black}(101) Guillaume II de Flandre : comte de Namur, fils de Guillaume le Riche, (1337-1391). l'exemption onéreuse des rentes auxquelles lui et ses frères, étaient astreints pour les fermes de Tillieul (102) {styleboxjp width=200px,float=right,color=grey,textcolor=black}(102) Dépendance de Saint-Germain, commune de la province de Namur, arr. de Namur. , d'Andoy et de Recourt (103) {styleboxjp width=200px,float=right,color=grey,textcolor=black}(103) Actuellement sous Cortil-Wodon, commune de la Province de Namur, arr. de Namur. . La ferme du Tillieul ayant été détruite et incendiée par les .des ennemies, il l'engagea, en 1403, au comte de Namur pour 1500 florins. Jugeant dans la suite que les subsides alloués pour l'habillement étaient insuffisants, il modifia, en 1415, le règlement du vestiaire des religieux, au cours d'une réunion capitulaire (104) {styleboxjp width=200px,float=right,color=grey,textcolor=black}(104) Lorsqu'un novice entrait, il devait livrer : un cierge de 8 livres de Cologne, une tasse en argent d'une demi-livre et une cuillère d'une once, un lit et ses accessoires, 50 aunes de toile de table et 60 aunes de toile commune, 60 aunes de toile de corps. . Cette même année, on cite pour la première fois, le nom de Jean de Seressiat en tant que prieur. Celui-ci mourut en 1430, laissant sa charge à Henri d'Andoy. A cette époque, les hostilités entre le comte de Namur et l'évêque de Liège entrèrent dans une phase aiguë et les armées de l'évêque, faisant des incursions sur le territoire du comté et même sur celui de Liège, incendièrent et pillèrent nombre de fermes et de biens d'église. Après avoir cependant respecté le monastère, ils lui portèrent préjudice dans ses possessions extérieures, Philippe le Bon sortit vainqueur de as conflit et il fut décidé alors de répartir entre tous les couvents qui avaient souffert de cette guerre, certaines indemnités. Celles que Géronsart reçut, ne couvrirent pas, loin de là, les pertes que les moines avaient subies. Fatigué dès lors par tous ces événements, ne se sentant plus de force à diriger avec fermeté le couvent, Henri d'Andoy se démit de ses fonctions et se retira comme curé à Wierde en 1432 où il mourut en 1459. Le chapitre se réunit pour choisir un nouveau chef et, après vote secret, Jean VII d'Erpent fut élu. Celui-ci, particulièrement apprécié pour l'activité incessante qu'il avait manifestée dans ses précédentes fonctions au sein de la communauté, continua à se dépenser pour le bien de celle-ci. D'un esprit particulièrement délié, d'une clairvoyance et d'une fermeté parfaites, excellent conducteur tant au point de vue temporel que spirituel, il parvint, durant son prieurat, à incorporer les églises d'Andoy et de Wez à celles d'Erpent et de Wierde. Il convoqua, comme le fit un de ses prédécesseurs, l'assemblée capitulaire, le 28 août 1440, pour parer au régime alimentaire ancien et pour élaborer un nouveau règlement des pitances.
II put encore s'adjoindre la seigneurie d'Andoy, au revenu important, puis après une vie de dévouement et de zèle infatigable au moyen desquels il soutint l'honneur de la maison, il s'éteignit dans le Seigneur en 1465.
C'est Philippe de Mozet, dit aussi de Wierde, homme de grande piété qui lui fut désigné comme successeur. Durant un règne assez court, celui-ci montra une inépuisable charité envers ses frères et mourut en l'an 1471.
Après lui, Antoine de Faulx connut durant son administration, la guerre que Louis XI entreprit contre la maison de Bourgogne. Il fut heureux que les hostilités se portassent vers la Flandre et épargnassent, contrairement à celles de Waulsort (105) {styleboxjp width=200px,float=right,color=grey,textcolor=black}(105) Abbaye de Waulsort : abbaye bénédictine, fondée au Xe siècle sous le règne de Robert de Namur. Waulsort : commune de la province de Namur, arr. de Dînant. et de Moulins (106) {styleboxjp width=200px,float=right,color=grey,textcolor=black}(106) Abbaye de Moulins : ancienne abbaye de l'ordre de Saint-Bernard, installée en 1413 à Moulins dans les bâtiments précédemment occupés par des religieuses de l'ordre des Citeaux qui les avaient construits en 1231. Moulins : dépendance de Warnant,commune de la province de Namur, arr. de Dinant. , l'abbaye de Géronsart.
Mort en 1483, Antoine de Faulx eut pour successeur Jacques I de Thian qui géra le monastère durant 22 ans. Très peu de documents relatifs à son administration nous sont connus. Accablé de vieillesse, il se démit de sa charge en 1505.
Guillaume le Panetier fut installé le 11 juin 1505. Nous ne savons rien de lui si ce n'est la date de sa mort en 1510. Celui qui reprit la charge, Gilles IV le Couvreur marqua d'une pierre noire l'histoire de Géronsart. Alors qu'en 1505, il y entrait comme clerc, cinq ans après il accédait aux plus hautes fonctions de l'administration du couvent. Sans expérience, plein d'ambition, dépourvu de scrupule, il dilapida les revenus et les biens du monastère. Il brutalisa ses frères et alla même jusqu'à vendre les précieuses reliques d'or et d'argent de la maison, notamment les calices et un magnifique camée où était enchâssée une relique de la vraie croix. E voulut même, un jour, livrer aux flammes, le magnifique car-tulaire dit « Registre aux planchettes » où se trouvaient consignées toutes les donations faites à l'abbaye depuis sa fondation. Grâce au courage d'un jeune clerc, on parvint à sauver ce document des mains de l'impie et actuellement, il est pour les chercheurs une source de précieux renseignements. Les choses allèrent tellement mal que, même les cours de théologie n'eurent pas lieu. Terrifiés par les conséquences désastreuses dues à la mauvaise gérance de ce prieur, les moines s'en rapportèrent au général de l'ordre et se plaignirent des exactions commises par lui. Déjà, en 1521, ils avaient déposé plainte, mais ce ne fut que cinq ans plus tard qu'une enquête fut menée et que la déposition de Gilles fut prononcée, alors que ce dernier, jugeant sa cause perdue, s'était réfugié à Mons. On ne connait pas la date de sa mort, ni ce qu'il advint de lui après son expulsion.
Jean de Maretz eut à faire preuve de persévérance et de parcimonie pour remettre l'ordre dans les affaires du monastère et pour récupérer une partie des trésors vendus par son prédécesseur. Il put rentrer en possession du précieux camée, dont la relique avait malheureusement disparu. Grâce à sa bonne administration, il put retrouver les deniers nécessaires à la restauration de l'église qui avait été laissée à l'abandon. Il mourut en 1538, laissant derrière lui une réputation de modestie exemplaire. C'est sous son règne que prit fin la nomination des prieurs par le collège des chanoines et que, dorénavant, seul l'empereur, qui était alors Charles-Quint, se chargea de procéder à leur désignation. Cette décision fut approuvée par le Pape Léon X (107) {styleboxjp width=200px,float=right,color=grey,textcolor=black}(107) Léon X : Jean de Médicis, pape de 1513 à 1521. Donna son nom à l'un des siècles les plus brillants de l'histoire. .
Charles Carette, neveu de Jean de Maretz, fut donc le premier à être revêtu de sa charge par Charles-Quint, en 1539. Il continua l'œuvre de restauration commencée par son oncle et mourut en mai 1557, après 18 ans de gérance.
Pierre II de Lattre, religieux du couvent de Val-Marie, prit la direction du monastère en 1557. Bien que bachelier en théologie, il fut jugé inapte à administrer la maison et fut déposé par l'évêque de Namur, Antoine Havet, en 1569. Le duc d'Albe (108) {styleboxjp width=200px,float=right,color=grey,textcolor=black}(108) Duc d'Albe : Ferdinand Alavarez de Tolède, général des armées de Charles-Quint et de Philippe II, célèbre par ses cruautés dans les Pays-Bas révoltés (décollation des comtes d'Egmont et de Hornes), où il institua le sanglant « Tribunal des Troubles » (1508-1582). désigna pour lui succéder Jacques II Carcotte. Ce dernier sut faire preuve des meilleure^ vertus chrétiennes et eut beaucoup de peine à mettre en ordre les revenus de Géronsart, dilapidés par son prédécesseur.
Hubert II de Montjoli ouvrit l'époque des guerres sanglantes qui opposèrent Namur aux Français (109) {styleboxjp width=200px,float=right,color=grey,textcolor=black}(109) Guerre de Don Juan d'Autriche contre les Etats Généraux et la France. . D'autres maux s'abattirent aussi sur la contrée, la famine et la peste dont les conséquences seront plus désastreuses que les guerres. Les terres demeurèrent en friche et sans rapport.
Jean IX Hoex, installé par Philippe II (110) {styleboxjp width=200px,float=right,color=grey,textcolor=black}(110) Philippe II : fils de Charles-Quint et d'Isabelle de Portugal, roi d'Espagne, des Pays-Bas, comte de Namur sous le nom de Philippe VI, de 1560 à 1598. en 1579, résilia ses fonctions deux ans plus tard, trop accablé par la vieillesse et les infirmités, au profit de Jean X Mambpur qui eut à reprendre une situation des plus désastreuses par suite de l'abandon des terres et du non paiement des dîmes et autres rentes. Accusé d'incapacité, il se justifia et conserva sa charge jusqu'en 1601, date à laquelle, par sa mort, Léonard Binon fut consacré prieur. Dès son arrivée, les jésuites, prétextant du peu de revenus que le prieuré possédait en ce temps, pour l'entretien des chanoines, firent pression pour s'approprier le monastère, mais Léonard Binon parvint à les évincer et à conserver, dans son entier, les biens de la communauté. Il succomba peu de temps après de la peste, le 24 juillet 1605.
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