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Les familles Mozet et Wierde au XI et XII siècles.

Par Benoit Tonglet dans "La seigneurie indépendante au XI et XII siècles. L'exemple de douze famille du pays mosan"

CHAPITRE   VIII

LA FAMILLE DE MOZET.

Faut-il voir en Tietwin et ses fils Adelelme et Theubold, les ancêtres de la famille de Mozet? Deux arguments militent en faveur de cette hypothèse:

1)       En août 953, ces trois personnages échangent des biens situés à
Ychippe  (Leignon)   contre  d'autres,   appartenant  à  l'abbaye  de
Stavelot, situés entre Faulx et Ohey, aux confins de la forêt d'Arche,
de Mozet et Maizeroulle, dans le Comté de Huy G).

2)       Le prénom d'Adelelme: or, le prénom d'un des deux premiers
Mozet connus est justement Adelon; ces prénoms sont extrêmement
rares dans nos régions, comme le souligne d'ailleurs le Chanoine
Roland (²).

Avec R. Blouard, nous pensons que Tietwin et Adelelme sont les ancêtres de la famille de Mozet (³).

En 1079, apparaît un certain Adelon; puis en 1087, Guillaume et Adelon son frère, fils probables du premier Adelon (⁴): ce sont les avoués du domaine liégeois de Namur choisis par le Prince-Evêque de Liège dans la famille de Mozet, comme l'a bien démontré le Chanoine Roland (^s).

Quelle était l'assise foncière de la famille Mozet vers l'an mil ?

1)     Mozet (⁶) et ses dépendances Arville (⁷), Maizeroulle (⁸), Mont-
Sainte-Marie (') et Ster (¹⁰)

2)     Goyet («).

3)     Limoy et peut-être Loyers (¹²).

4)     Faulx, avant de devenir l'apanage de Stéphane de Faulx cité en
1066 (13).

5)     Maizeret, avant de devenir l'apanage de Lambert de Maizeret, cité
de 1091 à 1126 (^u).

6)     Erpent, qui devient l'apanage de la famille du même nom, après
1100 OS).

7)     Wierde et Sait-Bernard, qui deviennent l'apanage de la famille de
Wierde vers 1060 (voir chapitre consacré à cette famille).

8)     Dave, Naninne et Jassogne, qui deviennent l'apanage de la famille
de Dave, au début du onzième siècle (voir chapitre consacré à cette
famille).

9)  La seigneurie d'Arche ou d'Aix (¹⁶).

Vers 1100, les Mozet possèdent encore le village, l'église de Mozet et ses dîmes (¹⁷), Goyet, Limoy et Loyers, la seigneurie d'Arche ou d'Aix, les quartes-chapelles de Maizeroulle (^1S) et de Mont-Sainte-Marie (¹⁹), l'église et les dîmes de Hex (2°), et la dîme de Maffe (²¹).

Ils disposent probablement de trois points fortifiés: la tour de Mozet, érigée avant 1050 (²²), la tour du Mont-Sainte-Marie, érigée avant la fin du onzième siècle (²³) et celle de Maizeroulle, datée du douzième siècle, sans doute peu avant 1106 (²⁴).

Ils exercent, bien entendu, le droit de ban (^2S).

Ils sont avoués de plusieurs institutions religieuses: du domaine liégeois de l'église de Liège (²⁶), du chapitre de Sclayn (²⁷) et des domaines de Celles et de Yernawe de l'abbaye Saint-Jacques de Liège (²⁸).

Enracinés à Mozet dans le courant de la deuxième moitié du dixième siècle, les Mozet possédaient probablement une douzaine de villages. Ils vont ériger une tour à Mozet avant 1050, ce qui leur permettra d'exercer le droit de ban et des avoueries Dz⁹). La famille est donc puissante, mais va décliner petit à petit, par la création des apanages qui seront nombreux: Dave, Faulx, Wierde, Maizeret, Mont-Sainte-Marie, Loyers, Erpent, Maizeroulle. C'est beaucoup pour une seule famille. Puis, viendra la perte de l'avouerie du domaine liégeois de Namur. Les Mozet de la première race disparaîtront à la fin du treizième siècle, époque à laquelle le Comte de Namur

3)  En 1478, Arnoud V de Mozet possède toujours des terres à Erpent (voir note 15 du
présent chapitre).

4)  Limoy est une dépendance de Loyers au moyen âge ( Génicot L., Namurois, p.84).
Pour Limoy, voir note 12 du présent chapitre.

5)  Le territoire de la forêt d'Arche relevait entièrement du Comté de Huy et de la
Principauté de Liège avant 1110 et passera dans son entier au Comté de Namur dans le
courant du douzième siècle (Voir à ce sujet C.G. Roland, Pagi, p.117-119), ce qui montre
bien qu'il appartenait à une seule famille à l'origine: les six familles seigneuriales
localisées dans ce territoire, à savoir les Mozet, les Dave, les Faulx, les Wierde, les
Maizeret et les Erpent peuvent être réunies sous le même ancêtre commun: le Tietwin
cité en 953.

La paroisse primitive de Wierde correspondant au domaine originel des Mozet s'étendait donc bien sur le territoire de l'ancienne forêt d'Arche. Nous reviendrons prochainement et en détails sur cette question.

Signalons enfin que le domaine et l'église de Jassogne appartenaient aux Dave. Il n'est pas possible, à ce stade de la recherche, de déterminer l'origine de propriété. En tout cas, Jassogne n'appartenait pas à la forêt d'Arche, ce qui n'exclut pas que les Mozet en soient déjà propriétaires au dixième siècle.

(2)

Roland C.G., Domaine liégeois, p.253.

(3)

Blouard R., op.cit., p.68.

4)                               Poncelet E., Sainte-Croix, p.6; Despy G., Waulsort, p.349, qui pense que ce document est
un faux. Nous nous rallions aux conclusions de D. Misonne (ASAN, T LIV, p.67-79) qui estime
que l'acte de 1087 est vrai. La présence d'Adelon I en 1079 conforte l'opinion de D. Misonne. H est
fort probable qu'il soit le père des deux frères cités en 1087, car Adelon n est cité jusqu'en 1131.
On imagine mal un seul Adelon adulte depuis 1079 jusqu'en 1131. Il faut donc distinguer Adelon
I cité en 1079 et Adelon II, cité de 1087 à 1131.

5)                               Roland C.G., op.cit. Cités par leurs prénoms ou qualifiés de «Namun>, les Mozet
resteront avoués du  domaine  liégeois  de Namur jusqu'en 1131  au moins  (Roland  C.G.,
Gernbloux, p.59: Guillaume n est encore cité comme avoué à cette date). On peut penser qu'en
1155 le Prince-Evêque a repris cette avouerie, puisque dans une charte de confirmation,
l'Empereur Frédéric signale parmi les possessions de l'Eglise de Liège: «ecclesia sancte Marie in
Narnuco et quidquid in eadem villa ...possedit,...cum advocatia» (Bormans S. et Schoolmeesters
E.,CSL,I,p.77).

(6)

Poncelet E., Hugues de Pierpont, p.82.

<7) Voir le testament, daté du 11 avril 1478, d'Arnoul V de Mozet publié par l'abbé Blouard,

op. cit., p.176-181, plus particulièrement p.178, et la carte de 1' alleu de Mozet, p.28.

8)                               Poncelet E., op.cit., p.8Z

9)                               Blouard R., op.cit., p.177 et la carte de F alleu de Mozet, p.28.

10)            Poncelet E., op.cit, p.82.

11)                           Ibidem, p.179 et la carte de la page 28.

12)                           Limoy dépendait de la paroisse de Mozet (Blouard R., Mozet, p.126) et du village de
Loyers (Génicot L, Namurois, p.84). Henri de Loyers est cité en 1226 (Brouwers, Chartes, I, p.31)
et avec son père Simon de Mozet en 1210 et 1214 (Poncelet E., Hugues de Pierpont, p.82 et 127).
L'abbé Blouard signale que Simon fonda la maison de Loyers (Mozet, p.30). Nous savons aussi
que Thierry de Limoy, avec l'accord de son frère Jean de Maibelle, donne au monastère de
Géronsart son fief de Limoy en 1235 (Barbier V., Géronsart, p.36-37, 242, 244 et 276), à condition
que le monastère verse un loyer pour chaque bonnier reçu. Ce Thierry de Limoy et son frère font
certainement partie de la famille de Mozet et sont peut-être les fils de Henri de Loyers. On peut
donc raisonnablement penser que Loyers et sa dépendance Limoy faisaient partie des possessions
des Mozet.

13)            Alide, fille de Guillaume III de Mozet, céda sa part d'alleux qu'elle avait à Mozet, Ster et
Faulx à l'abbaye de Villers (Blouard R., Grand-Pré, p.ll). Dès 953, Faulx fait partie des biens de la
famille de Mozet. La famille de Faulx assiste comme témoin aux donations de la famille de
Mozet: en 1121, à la donation de Guillaume de Ciney et de sa femme, Mathilde de Mozet, relative
à leurs parts dans les églises de Mozet et d'Erpent, en 1210, à la donation de Simon de Mozet,
relative à sa part des alleux de Mozet, Maizeroulle et Ster, en 1231, à la donation de Guillaume IV
de Mozet (Blouard R., Grand-Pré, p.35).

(14)

Commençons par citer les membres de la famille de Maizeret :

1091: Lambert de Maizeret (Schoolmeesters E. et Bormans S., Huy, p.103).

1113: Lambert donne la moitié de l'église de Thiméon au prieuré de Sart-les-Moines et l'autre moitié à l'abbaye de Floreffe (Floreffe, 850 ans d'histoire, 1973, p.182).

1126: Lambert donne sa part dans l'alleu de Thiméon à l'abbaye de Floreffe (Barbier J. et V., Floreffe, U, p.5).

1126: Thierry d'Acosse, gendre de Lambert, confirme cette même donation en présence d'Adelon de Namur (Mozet) et de son fils Simon et de Simon de Thiméon (Barbier J. et V., ibidem, p.5).

1183: Gela et ses fils Thierry et Adélard donnent la moitié de l'église de Maizeret à l'abbaye de Géronsart (Miraeus, T IV, p.385 et AHEB, T IV, p.467). Il s'agit d'une charte de confirmation de Raoul de Zahringen, Evêque de Liège, relative à cette donation (en 1197, dans une autre charte de confirmation, Géronsart possède toute l'église de Maizeret: Barbier V., Géronsart, p.264). Cette donation a été effectuée par la main de Philippe (d'Atrive), avoué de Géronsart, cité de 1154 à 1166 (Voir le chapitre consacré à la famille d'Atrive).

Que peut-on conclure de tout ceci ? Dans le cadre de la «laudario parentum», Adelon de Mozet, son fils Simon et Simon de Thiméon assistent à la confirmation de la donation de Lambert, qui a sans doute épousé une Florennes, la soeur de Simon de Thiméon. Lambert est donc un Mozet qui a reçu Maizeret en apanage. Cela pourrait donc être la femme de son fils unique Thomas. L'église de Maizeret est une quarte-chapelle, sans doute fondée dans la deuxième moitié du onzième siècle par Lambert.

(15)        Les premières mentions d'Erpent sont relatives à son église, une quarte-chapelle :

1111: Guillaume de Ciney et son épouse Mathilde donnent au prieuré Saint-Severin en Condroz leur part dans les églises de Mozet et d'Erpent, ainsi que leur part dans les dîmes de ces deux églises (Halkin J., Saint-Severin, p.179). Parmi les témoins de cette donation, nous retrouvons Adelon de Namur (Mozet), son épouse, Everel de Faulx, et Fastré de Monz (Mont-Sainte-Marie ?). Sur ce document, qui est un faux se basant sur un document vrai et la datation de ce dernier, voir J.L. Kupper, Avouerie, p.98-99.

1140: Confirmation de la donation de leur part de l'église d'Erpent par Haduide et son fils Philippe (Miraeus, II, p.372). Nous ne disposons malheureusement pas de l'acte de donation, ni donc des témoins de ce don effectué «per manum» de Bérenger de Leez, cité par ailleurs en 1137 et en 1140 (AHEB, T XXIII, p.296, et CSL, I, p.65: voir au sujet de cette famille C.G. Roland, La famille de Grand-Leez, ASAN, T XXXVIII, p.21-41). Cette donation a donc été réalisée entre 1130 et 1140.

1478: Testament d'Arnould V de Mozet qui lègue notamment à son fils Emolet «Item un bonnier en Herpen, joindant d'amont aux v. journal de moij Ernoul testateur» (Blouard R., Mozet, p.177).

On peut conclure, principalement du premier document, que Mathilde est une Mozet et qu'elle possède par conséquent une part dans cette église. Si, par ailleurs, elle possède une part dans celle d'Erpent, c'est que les Mozet étaient propriétaires du village, qu'ils y possédaient encore des terres en 1478. Un apanage a été crée pour le mari d'Haduide, probablement après 1111, la paroisse d'Erpent étant démembrée de celle de Mozet.

(16) Nous savons que Guillaume V est sire d'Arche (Blouard R., Mozet, p.32 et Revue Héraldique et Onomastique, T III, p.3-7). Tentons de déceler l'origine de propriété de ces biens. Les Mozet étaient les avoués du domaine de l'Eglise de Liège à Namur. Que comprenait ce domaine?: les biens de la rive droite de la Meuse, c'est à dire en gros le territoire de Jambes, Bouge, l'Herbatte épiscopal (la partie en bordure de Meuse), la rive gauche de la Meuse depuis le confluent avec la Sambre jusqu'à La Plante, Fooz-Wépion (voir au sujet de cette première partie des biens: Rousseau F., Namur, p.76-78), Profondeville (villa à l'extrémité du domaine: voir à ce sujet F. Jacques, Profondeville, p.378-380), Lustin en ce compris Maillen (Ibidem, p.38Û).

Cela correspondait au ressort de la paroisse primitive de Notre-Dame à Namur (Dierkens A., contribution à: Namur, le site, les hommes, Bruxelles, 1988, p.39) et à celui de la paroisse de Lustin. F. Rousseau attribue l'avouerie de la majeure partie du domaine de la rive gauche (les biens futurs du chapitre Notre-Dame) au Comte de Namur, le solde, soit l'Herbatte épiscopal, à la famille de Mozet, et le domaine de la rive droite, soit Jambes, à la famille de Montaigu (mentionnée comme avoué de Jambes en 1127: Miraeus, Op.Dip., II, p.818). F. Rousseau n'apporte aucune preuve à sa répartition. C'est donc bien la famille Mozet qui exerce l'avouerie de la totalité du domaine liégeois de Namur et du domaine de Lustin, avant sa donation, en 1066, au chapitre Notre-Dame de Huy (Schoolmeesters E. et Bormans S.: Huy, p.92). C'est par le biais de l'avouerie que les Moze* ont usurpé la seigneurie d'Arche, constituée de terres sises à Maillen et à Arche, sous Rendarche, c'est à dire sous la forêt d'Arche (voir à ce sujet la distinction forêt d'Arche et Rendarche in C.G. Roland, Pagi, p.120-122).

L Evêque de Liège ne pouvait confier l'avouerie de son important domaine de Namur, qui s'étendait à Wépion, Profondeville, Lustin, Maillen et Jambes, qu'à un puissant seigneur (dont le domaine primitif correspondait au territoire de la forêt d'Arche), propriétaire d'un point fortifié, situé à proximité et dans le ressort de sa Principauté. La fonction fut donc exercée ou attribuée de toute évidence aux Mozet entre 985 (date de l'attribution du Comté de Huy, dont fait partie la forêt d'Arche, comme le signale la charte de 953, au Prince-Evêque de Liège: CSL, I, p.21) et la première mention de la famille de Namur en 1087, et de manière un peu plus précise entre 1000 et 1050.

Au début du douzième siècle, la famille de Mozet se rapproche du Comte de Namur. Elle exerce en effet l'avouerie du chapitre de Sclayn, dès sa création. Cette localité a toujours dépendu du comté de Namur comme sa voisine Andenne. Le Comte de Namur exerce d'ailleurs la defensio ou avouerie supérieure du chapitre de Sclayn et du monastère d'Andenne. Dans le deuxième quart du douzième siècle, les autres familles nobles localisées dans la forêt d'Arche, les Maizeret, les Dave, les Wierde se rapprochent également du Comte de Namur. L'Evêque de Liège, sentant le vent tourner, confie peu avant 1127 l'avouerie de Jambes, devenue mense épiscopale, aux Montaigu, déjà avoués de Dinant. En 1131, Guillaume II de Mozet est cité pour la dernière fois comme avoué du domaine liégeois (Roland C.G., Gembloux, p.59) et en 1155 au plus tard, lïvêque de Liège leur a repris l'avouerie (CSL, I, p.77) (dans un article ou un ouvrage en préparation, nous reprendrons cette question).

(17)         1121: donation d'une part de l'église et des dîmes de Mozet: cf. note 15.

1163: (vers cette époque dit l'abbé Blouard, Mozet, p.30) donation par Guillaume IÏÏ de la moitié du patronage de l'église de Mozet (Lahaye L., Brogne, p.36 du tiré à part, document daté de 1298-1301).

La fondation de cette église est due, bien entendu, à une initiative seigneuriale. Elle se situe avant 1050, et fait suite à un partage successoral qui a donné naissance aux seigneuries de Mozet et de Wierde.

(18)         Selon R. Blouard (Grand-Pré, p.122), les paroisses de Maizeroulle et de Mont-Sainte-
Marie ont été démembrées de celle de Mozet au onzième siècle, et pour notre part, vers la fin de
ce même siècle, à la suite de la création d'un apanage. Très rapidement, la quarte-chapelle de
Maizeroulle a été donnée au chapitre de Sclayn, vers 1106 (Blouard R., Grand-Pré, p.123). L'abbé
Blouard signale que le village de Strud fut très tôt détaché de l'église Saint-Maurice et rattaché à
la paroisse de Maizeroulle (Grand-Pré, p. 123). Strud pouvait donc faire partie des biens de la
famille de Mozet, d'autant plus que le village était certainement localisé dans l'ancienne forêt
d'Arche. Mais ce rattachement date peut-être plus vraisemblablement de 1106, date de la
donation de la quarte-chapelle de Maizeroulle au chapitre de Sclayn par la famille Mozet.

19)             On peut raisonnablement croire qu'il s'agissait d'une quarte-cnapeue lonaee a ia ouiœ u<=
la création d'un apanage, puisque, selon l'abbé Blouard (Grand-Pré, p.84) les documents de
l'abbaye de Grand-Pré, qui possédait cette chapelle, parlent à son sujet de «jus patronatus laïci»:
son patronat appartenait donc à l'origine à une famille seigneuriale, c'est à dire à un membre de
la famille de Mozet.

20)                            Poncelet E., Hugues de Pierpont, p.127. On ne connaît pas l'origine des droits de la
famille sur la moitié de cette église et de ses dîmes.

21)                            Brouette E., Salzinnes, p.165.

22) En 1985 (Tonglet B., Habitat, p.54), nous avions tenu compte uniquement de la première mention de la tour en 1478 (Blouard R, Mozet, p.176). Depuis lors, compte tenu des avoueries exercées par la famille Mozet, de la possession du ban, de l'examen attentif d'une gouache, tirée des albums de Croij, reproduite dans l'ouvrage de l'abbé Blouard (Mozet, p.12) et frappé par la similitude entre la tour de Mozet et celle de Wierde, des vestiges de cette tour englobés dans l'actuel château de Mozet (voir la photo de ces vestiges dans la brochure de C. Bouvin, Histoire de la seigneurie et du château de Mozet, Mozet, s.d., p.13), nous pensons que cette tour existait déjà avant 1050. Les vestiges n'ont pas encore fait l'objet d'une datation (Le Patrimoine monumental de la Belgique, arrondissement de Namur, Liège, 1975, p.452, parle simplement des vestiges d'un donjon).

(23) Datation J.L. Javaux (Ciney, p.78 et 89). L'accès primitif s'effectue par une porte à l'ouest du premier étage, comme à Wierde (Génicot L.F., Wierde, p.120 et 128). Nous pensons que cette tour a été construite à l'extrême fin du onzième siècle, peut-être par Fastré de Monz, cité en 1121 à la donation par Guillaume de Ciney de ses parts dans les églises de Mozet et d'Erpent, ce qui serait vraisemblable, dans le cadre de la «laudatio parentum».

Mais nous ne trouvons pas trace d'une autre citation de ce personnage. Un Anselme de Monz et ses fils sont cités en 1163 (Rousseau F., Actes, p.45, qui propose de localiser ce Monz sous Braibant, p.138), parents d'une petite fille d'Ascele de Dave, au même titre que Gérard de Dorinne et de ses neveux (ce qui explique la proposition de F. Rousseau, la ferme de Mont-sous-Braibant étant proche de Dorinne. D'autre part, la chapelle de Mont-Sainte-Marie est citée en 1497 (Jacques F., Toponymie, p,60) sous la forme de «Mons juxta Weerd».

Quoiqu'il en soit, et nous penchons pour attribuer ce Fastré à la famille de Mozet, la tour est bien d'origine seigneuriale: un apanage a été créé à la fin du onzième siècle, pour une durée assez courte, puisqu'on ne trouve pas d'autre trace d'un seigneur à cet endroit.

24)                            Datation de J.L. Javaux (Gney, p.88). Cette tour a été détruite dans la première partie du
vingtième siècle. D'une photo de cet édifice, publiée par l'abbé Blouard (Grand-Pré, p.129), J.L.
Javaux a tiré un croquis. Au premier étage, on peut voir la trace d'une porte en plein cintre
comme à Wierde et au Mont-Sainte-Marie: cette tour devait être d'origine seigneuriale également,
car elle est bien massive pour une églisette. Elle a donc bien servi de refuge à un cadet de la
famille Mozet, apanage à Maizeroulle vers 1100.

25)                            Lahaye L., Brogne, p.37.

26)                            Roland C.G., Domaine liégeois et note 5.

27)                            Barbier V., Sclayn, p.233 et 235.

28)                            Stiennon ]., Saint-Jacques, p.294-295.

29)                            Brouwers D., Cens et rentes, p.232.

LES POSSESSIONS DES MOZET.

I

FAMILLE DE MOZET.

AHEB,TVm,p.371. Blouard, Mozet,p.31. Barbier, Géron.,p.242. Blouard, Mozet,p.32. Barbier, Sclayn,p.241. Roland, Faulx,p.l22. Brouwers, Chart.,I,p.90 Brouwers, Cens,I,p.87. Blouard,Grand-Pré,p.37 Blouard, Mozet,p.34. R.H.O.,m,p5. Brouwers, CensJI,p.232

ESQUISSE   D'UN   CRAYON   GENEALOGIQUE   DE   LA   FAMILLE MOZET.

FAMILLE DE FAULX.

FAMILLE D-ERPENT.

Date       Prénom  Motif  Vocabulaire            Références

1141        Haduide,Philippe,flls Géronsart             Nobilis                Miraeus,TTI,p.372.

FAMILLE DE MONT-SAINTE-MARIE.

1121       Fastré  St-Severin         Monz?  BCRH,1894,p.l78.

CHAPITRE   XIII

LA FAMILLE DE WIERDE.

Les premiers Wierde, Mainier et Richard, apparaissent pour la première fois en 1079 G). La liste de témoins dont ils font partie, ne laisse aucun doute: les Wierde sont nobles. Ce sont des cadets de la famille Mozet, comme nous l'avons démontré dans le chapitre consacré à cette famille.

Leurs possessions sont modestes: les villages, les églises et les dîmes de Wierde (²) et de Sait-Bernard (³).

Mentionnés très tardivement en 1375 (⁴), ils disposent d'un imposant point fortifié: la tour de l'église de Wierde dont L.F. Génicot a magistralement démontré l'origine seigneuriale (^s).

Ils exercent la haute justice à Sart-Bernard (⁶) et donc le droit de ban.

Malgré les partages successoraux, la famille subsistera sur ses modestes terres, sans éclat, avare de donations aux institutions ecclésiastiques O, pour disparaître de nos sources après 1250. Le détroit du château se limitera aux possessions foncières.

NOTES DU CHAPITRE XIII.

1)                                Bormans S. et Schoolmeesters E., CSL, I, p.42; voir l'article de L.F. Genicot, Wierde,
p.110-113.

2)                                Brouwers D., Chartes et Règlement I, p.21-22 (Allodium de W.); voir LF. Genicot, op.
cit., p.!48.(ecclesia).

3)                                AHEB,TXVII,p.ll.

4)                                Genicot L., Economie, II, p.30.

5)                                Genicot L.F., Wierde.

6)               AHEB, T XVII, p.ll.

7)                                Les plus importantes sont, en 1130, la donation de l'église, des dîmes et de trente
bonniers de Sari-Bernard et celle d'une partie de l'église de Wierde en 1194.

LES POSSESSIONS DES WIERDE.

Type         Lieu          Date       Textes         Références

DALLEU            Sart-Bemard 1127       «In villa que B.S...»

Wierde         1220        «In alkxtio de W.»

AHEB,TXVn,p.ll. Brouwers,Chartes,p.22.

2)CHATEAU        Wierde        1375        «Refuice de le tour»

Génicot,Econ.,II,p.30.

3)EGUSE            Sart-Bemard 1127       «Suam ecclesiam»             AHEB,TXVII,p.ll.

Wierde         1194        «Ecclesie de W.»            ASAN,TLIV,p.l48.

4)DIME              Sart-Bernard 1127       «Cum décima»

Wierde         1194       «Et décima»

5)BAN

Sart-Bernard 1127       «Omni justifia»

AHEB,TXVII,p.ll. ASAN,TLIV,p.l48.

AHEB,TXVII,p.ll.

FAMILLE DE WIERDE.

159

Barbier,Flor.,II,p.l6

Rousseau,Actes,p.37.

Rousseau,Actes,p.99.

Rousseau,Actes,p.39.

Reiffenberg,M,Lp-128

Halkin,Stavelot,p.489

Kupper,Liège,p.332.

Rousseau,Actes,p.38.

BCRH,5XTIV,p.lZ

Rousseau,Actes,p.49.

Rousseau,Actes,p.52.

Rousseau,Actes,p.lOO.

Bormans,CSL,I,p.l01.

Despy,Waulsort,p.398.

GaUiot,V,p.351.

ASAN,TLIV,p.l48.

Barbier,Géron.,p.217.

Galliot,V,p.352.

Barbier,Flor.,II,p.55

Walraet,Actes,p.l31.

Walraet,Actes,p.l41.

Poncelet,H.P.,p.81.

Poncelet,H.P.,p.l34.

Brouwers,Chartes,p.21

Barbier,Géron.,p.222.

Brouwers,Chartes,p.27

Brouwers,Chartes,p.31

Brouwers,Chartes,p.34

Brouwers,Chartes,p54

Barbier,Géron.,p.247.

Barbier,Géron.,p.253.

ESQUISSE   D'UN   CRAYON   GENEALOGIQUE   DE   LA   FAMILLE DE WIERDE.

1120

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