Accueil  //  >> Au fil de l'eau  //  >> A travers l'histoire  //  >> Seigneurie et château de Mozet  //  >> 3. la vie dans la seigneurie

 

A.LA COMMUNAUTE ET SA POPULATION.

Dans la première partie, nous nous sommes efforcés de faire connaître les seigneurs de Mozet en insistant sur l'évolution du château. Il est tout aussi important de décrire les conditions de vie de ceux qui habitaient les petites demeures autour de la résidence seigneuriale et qui composaient la communauté de Mozet. Cette approche combien passionnante est plus difficile car les documents sont rares avant le XVIIe siècle.
La communauté sous l'ancien régime est un petit groupe de personnes unies par des obligations et des intérêts communs. Ces gens peu nombreux se connaissent tous par leur nom, prénom, surnom. Ils vivent en relative autarcie. La plupart d'entre travaillent la terre: nous aurons l'occasion d'insister sur cette activité. Quelques petits  artisans produisent sur commande pour les besoins essentiels du village: les registres paroissiaux nous parlent de Derieux le maréchal, Dieudonné le cordonnier, Dangoisse le charron, Berger le tisserand (1). L'économie n'est pas cependant tout à fait fermée : des céréales gagnent les moulins de Jausse et de Goyet (2). D'autre part la communauté n'a pas assez de toile ni de boissons fermentées, elle doit se les procurer au marché  des villes voisines ou auprès d'un marchand ambulant (3).
Le village n'est pas du tout industriel, il ne renferme ni moulin, ni forge, ni usine. Le sous-sol ne comprend pas de charbon, on peut cependant en retirer du sable (4), qui un rôle dans la fabrication du torchis et pour l'entretien des chaumières dont le plancher est souvent remplacé par le sol battu (S). Par contre Jausse-Les-Ferrons dont une partie appartient à la seigneurie de Mozet a une importance assez considérable  pour cette époque; au XVIIIe siècle, on y dénombre «trois usines de batterie de cuivre et une tirerie de fils de cuivre» (6).
Les relevés de population que nous possédons nous donnent le nombre de feux ou de ménages. Le ménage comprenait les membres d'une famille vivant sous le même toit participant pour une part aux droits et charges de la communauté. On estime généralement qu'un feu représentait cinq personnes. Beaucoup de relevés sont faits dans un but fiscal. Or comme les pauvres ne sont pas taillables, il sont absents de ces relevés. De plus, les énumérations ne portent pas toutes sur le même ensemble géographique. il est donc difficile de donner des chiffres précis de population.
Malgré ces réserves on peut suivre une évolution globale. Les premiers paysans que nous connaissons vivaient au Xllle siècle. A cette époque le comte de Namur décida de mettre de l'ordre dans l'administration de ses finances. La population de Mozet à cette époque était encore répandue sur un territoire très vaste constitué de restes de l’alleu et de biens monastiques : on y dénombre 28 feux.
Ce territoire ne peut pas être comparé avec celui de la seigneurie que nous connaisson de façon précise au XVIIIe siècle; le village de Mozet et une partie de Jausse-les-Ferrons (7}. En 1626 la communauté comprend trois censés et huit manants (8). En 1682 il y a quinze maisons y compris les trois de Jausse (9). En 1 745, le nombre de maisons n'a pas varié mais quelques-unes sont habitées par deux ménages (10). La population va augmenter subitement vers la moitié du XVIIe siècle.  En 1776. vingt-sept ménages se partagent les biens communaux (11) On pourrait attribuer cet accroissement au fait que même les pauvres non propriétaires ont droit a leur part dans les émoluments communaux ( 12). Il n'en est rien car ce chiffre est confirmé par la
suite : en 1787 la seigneurie comprend vingt-neuf maissons plus les deux censes et le château (13) et en 1791 le chiffre est passé à trente (14) >II faut attendre la findu XVIIIe siècle pour que le nombre d'habitants dépasse la centaine.

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General update: 19-01-2012 07:54
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