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E LA PAROISSE.

On ne peut pas parier de la vie des habitants de Mozet à une époque où pratique¬ment tout le monde était réputé catholique pratiquant sans souligner le rôle de la pa¬roisse et du curé. L'église était véritablement le centre de la communauté et le curé jouait un rôle public considérable.
Il n'est pas dans notre intention d'analyser en détail l'origine et l'évolution de la pa¬roisse de Mozet (1). Elle existe au début du Xlle siècle. Au début sa circonscription s'i¬dentifie à l'alleu (2). Par la suite, elle restera bien plus étendue que le village de Mozet "ième si elle perd Mont-St-Marie et Maizeroule, au Xllle siècle. Au début du XVIIIe siè-: s ,a paroisse comprend Mozet, Basseilles, Goyet excepté Struviaux et cinq autres liaisons, Limoy, six maisons à Jausse, quatorze maisons aux Tombes et la plus grande partie de Faulx y compris le château (3). La paroisse de Faulx est une création du XIXe siècle.
Le seigneur de Mozet avait son mot à dire dans l'organisation de la paroisse. Avant l'érection du diocèse de Namur en 1559 (4), il possédait en partie le droit de patronage. Ce droit consistait à l'origine dans la faculté laissée au fondateur d'une église de pré¬senter le prêtre chargé de la desservir. Les successeurs du fondateur héritaient de cette prérogative. Le seigneur de Mozet possédait ce droit conjointement avec Guil¬laume de Ciney au Xlle siècle puis avec les possesseurs du fief du Royer depuis 1343 (5).
Les revenus du curé étaient variés et relativement importants. Nous avons déjà constaté qu'en 1793 il possédait cinq bonniers dans la communauté ce qui en faisait le plus gros propriétaire après les possesseurs des trois fermes (6). Mais ses biens s'é¬tendaient aussi aux autres sections de la paroisse : en 1787 le curé Duchesne déclare cultiver dix bonniers et demi de terres. Il explique qu'il les exploite lui-même: à son arrivée trois bonniers seulement étaient labourés et il a dû travailler énormément pour mettre l'ensemble en valeur (7). Il jouissait en outre d'une partie des revenus de la di¬me. La dîme se manifestait par le prélèvement en nature d'une partie de divers pro¬duits, au départ la dixième partie. Elle était divisée en trois catégories. La grosse dîme affectait les céréales, le vin et l'huile. La menue dîme concernait le petit bétail, la laine, le lin, les fruits et légumes. La «dîme novale» se prélevait sur lesbiensnouvellement dé¬frichés et sur les terres non encore cultivées. Au XVIIIe siècle la moitié de la dîme allait au curé de Mozet, l'autre moitié était partagée entre l'Evêque de Namur et les Jésuites de Liège (8). En 1787 la vente des dîmes rapportait environ 400 florins au curé (9). Nor¬malement les décimateurs étaient charges de l'entretien de l'édifice religieux et du mobilier en proportion des revenus. Mais l'abbé Duchesne explique que cet argent est nécessaire pour son entretien et pour les oeuvres de charité (10). Le chef de la parois¬se avait d'autres rentrées d'argent ; les rentes, le casuel, les offrandes, les fondations d'anniversaire. Il percevait encore le «droit de Pâques lors de l'accomplissement du devoir pascal, deux sols pour les mariés, un pour les non mariés (11).
La cloche de l'église appelait les fidèles à la prière mais indiquait aussi l'heure et rythmait leur vie. C'est le tocsin qui les appelait pour les assemblées publiques: tous les manants devaient sortir au premier coup de tocsin (12). Le curé avait soin de faire respecter la loi : il était tout à fait interdit de travailler le dimanche et jours de fête reli¬gieuse et de fréquenter les cabarets pendant les offices.
Le curé s'occupait de nombreuses activités. Depuis le concile de Trente (1545-1563) il assurait la tenue des registres de baptêmes, mariages et décès. A Mozet, pa¬roisse rurale, la tenue régulière des registres ne commence qu'à la fin du XVIIe siècle (13). Jusqu'au deuxième tiers du XVIIIe siècle les actes sont rédigés en latin et som¬mairement. C'était encore le curé, aidé du marguillier qui apprenait à nos ancêtres les rudiments d'instruction. En 1666, l'école était tenue parlemarguillier..En1707elleétait fermée faute d'élèves :par conséquent cela n'a rien d'étonnant si la plupart des paroissiens ne pouvaient même pas signer (14). Beaucoup de paroisses, possédaient une «Table des pauvres» dirigée par la curé, par laquelle la communauté subvenait aux besoins des indigents et malades. A Mozet cette institution n'existait pas, «il n'y a pas un denier de table des pauvres» et le curé puisait dans les revenus de la dime pour soulager les pauvres. payer l'école à leurs enfants et visiter les malades (15).

 

 

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General update: 19-01-2012 07:54
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