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Image "Le château de Faulx est bâti sur un roc escarpé, que la nature semble n'avoir fait naître à l'extrémité d'une colline que pour l'emplacement de cet édifice. Il parait qu'il n'était placé dans ce terrain que comme un fort capable de protéger le voisinage ou pour le plaisir de la chasse dont le terrain qui l'environne, offre tous les agréments. Il est, pour ainsi dire, au milieu des bois, qui n'en sont séparés que par un charmant vallon, occupé par de belles prairies qu'un très gros ruisseau arrose. Il jouit d'une des plus belles vues que les bois, les collines, les vallons, des lointains et une (sic) horizon sans bornes lui présentent". (Histoire... de Namur, t. IV, p. 10).

 



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Situé dans la vallée du Samson,le château de Faulx se dresse fièrement sur son roc,sur des assises d'un ancien château- ferme du dixième siècle.

Une peinture de 1605 d'Adrien de Montigny, réalisée pour le duc de Croy, décrit l'ancien château féodal, édifié à même le roc.

Histoire du chateau

Le territoire de Faulx-les-Tombes renferme plusieurs châteaux intéressants mais le plus curieux et le plus ancien est celui de Faulx.Cet endroit est déjà cité dans une charte du Xème siècle. Le 9 août 954, un nommé Adeleme reçut de l'abbé de Stavelot, par voie d'échange, une propriété rurale située entre Faulx et Ohey, aboutissant à la forêt d'Arches et aux territoires de Mozet et de Maizeroule, dans le comté de Huy. Il est probable qu'il passa, en 985, avec le comté, sous la juridiction temporelle de 1'évêque de Liège.

ImageQuoiqu'il en soit, nous constatons qu'au XIIIème siècle Faulx ressortissait déjà au comté de Namur.
Le plus ancien seigneur de Faulx qui nous soit révélé par les textes est Etienne de Faulx, vivant en 1066 et 1607. Evrel de Faulx nous est signalé par des actes de 1102 et 1111. De l'an 1218 à 1262, on rencontre la mention fréquente de Thierry de Faulx, cité en 1221, avec Marie de Faulx et Adam, son fils.
Dans l'église du monastère de Grandpré, on voyaii autrefois la sépulture de Jean, écuyer de Florennes, sire de Faulx, de Jamblinne et de Moinil. Il faut admettre l'existence successive de plusieurs Jean de Faulx, mais il n'est pas facile de les distinguer. Le dernier de ce nom apparaît dans différents actes de 1315 à 1329. De son mariage avec la fille de Jean de. Chantraine, il eut une fille nommée Marie, qui apporta les seigneuries de Faulx et de Thynes à son mari Arnould de Looz, dit d'Agimont (1337-1370). Il eut deux fils et une fille. La fille, du nom de Marguerite fut unie à Guillaume
Proest de Melin qui, par cette alliance, devint seingeur de Thynes et de Faulx, en 1379 et en 1380, mourut avant son épouse Marguerite, laissant un fils et trois filles.. Le fils, nommé Guillaume Proest comme son père, fut reconnu féodalement propriétaire de la seingeurie de Faulx en 1405.
Ce dernier eut, en 1427, des démêlés avec le comte Jean III de Namur, à cause de la détention d'une bourgeoise de Namur, dans la forteresse de Faulx, malgré les protestations du maire et des échevins de la ville. Le souverain bailliage, saisi de l'affaire, prononça la confiscation de la forteresse et de la seigneurie au profit du comte.
Guillaume Proest en appela au tribunal de paix à Liège. Philippe le Bon s'interposa comme arbitre et, par sentence du 4 décembre 1428, il consentit la restitution de la terre de Faulx au chevalier Guillaume, moyennant certaines conditions que ce dernier refusa d'accepter. Nous ignorons l'issue de ce conflit.
On trouve ensuite, comme seigneurs de Faulx ; en 1472, Jean de Warisoul ; puis en 1493, Jean de Berloz ; en 1511, Guillaume de Berloz, Denis de Berloz, fils aîné de Guillaume, en 1569 ; et Jean de Berloz, fils de Denis, en 1580.
En 1631, la seigneurie de Faulx, était échue à Denis de Poitiers, neveu par sa mère, de Jean de Berloz, d'où elle passa successivement à ses fils, Ferdinand (1660) et Charles-Maximilien (1662), comtes de Poitiers. Ce dernier la vendit, le 13 octobre 1663 à Hubert de Corswarem, baron de Longchamps, pour la somme de 38.500 florins.
Hubert de Corswarem, fils du précédent, céda sa terre à François de Corswarem, son oncle, qui la transmit à son fils Joseph, en 1696.
Le comte de Corswarem, après avoir engagé sa seigneurie, s'en vit dépouiller par saisie au profit de son créancier Jean-Hubert de Tigée, qui fut bourgmestre de la cité de Liège en 1706 et 1707.
La seigneurie fut cédée, le 8 mai 1735, à son beau-frère, Jérôme-Paul de Jaminet, époux d'Elisabeth-Lambert de Tignée, auquel succéda son fils Henri-Guillaume de Jaminet, le 29 avril 1775.
Les sièges que Faulx eut à soutenir, les injures du temps et quelques réparations maladroites avaient rendu, au début du 19ème siècle, cette construction méconnaissable. La façade principale était complètement défigurée, il subsistait encore quelques vestiges de la façade est ; seule la façade ouest, en style renaissance, datant de 1563, demeurait presque intacte,lorsque en 1864 , le château fut acheté à la famille de Reul, qui le possédait depuis 1807, par un descendant de Jean-Hubert de lignée, le chevalier Théodore de Sauvage-Vercour.
A la demande de la famille de Sauvage-Vercour, l'architecte Henri Beyaert fut chargé de reconstruire Faulx sur son plan primitif. Les travaux de gros oeuvre ont duré de 1867 à 1871. L'ornementation intérieure, conçue en style renaissance était due au même architecte.
D'anciennes photographies permettent de se rendre compte de la conscience artistique avec laquelle l'architecte s'était acquitté de sa mission.
Après la mort du Chevalier de Sauvage-Vercour, le château fut remis en héritage au baron de Sélys-Longcharaps .
Incendié le premier octobre 1961, le château fut partiellement démoli puis reconstruit par la S.A. Etrimo qui céda le tout en 1971 à la commune d'Etterbeek.


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Description dans les "Albums de Croÿ" -  PLANCHE 240 FAULX A FAULX-LES-TOMBES

En cartouche: «Terre de Faulx». -   Vue prise du sud-ouest.
ImageCe château, isolé sur une hauteur dominant la rive droite du ruisseau d'Arville, appartenait, au début du XVIIe siècle, au seigneur hautain du lieu, Jean de Berlo de Brus, en même temps que la censé située en contrebas et un bois si étendu que les manants n'en savaient «le nombre de bonniers» (Terrier). En plus du tavernier et du censier de la «maisor de Sté», domaine de l'abbaye de Grandpré, une vingtaine de familles vivaient sous le ressort de la seigneurie.
L'église est aux Tombes, de l'autre côté du Samson.
Adrien de Montigny décrit un ancien château féodal, édifié à même le roc, modernisé et adapté aux nouveaux modes de vie. Le donjon carré, puissant, nanti d'une bretèche porte une haute toiture en pavillon ornée de deux girouettes. À sa droite, vers la forêt, deu> tours rondes dont les poivrières accentuent le caractère altier, cantonnent des bâtiments inac cessibles et aveugles, sauf au dernier étage. Un pont-levis enjambe un fossé sec. En 1480 le château étant délabré, des experts émirent l'avis qu'il était nécessaire de remaçonner notam ment la «grosse tour quarrée», le mur du pont-levis ainsi que le pont fixe au-devant de celui-ci Ce document extrait des archives du Souverain bailliage de Namur (A.S.A.N., t. XXII p. 453, n. 1) est vraisemblablement le seul qui révèle tant soit peu l'aspect primitif.
À la Renaissance, si l'on en croit la gouache, un logis de briques fut ajouté à la gauch< du donjon, avec grand porche cintré, fenêtres à croisées sur trois niveaux, cordons de piern et fronton à volutes. En 1870, l'architecte Beyaert transforma l'ensemble à la demande de propriétaires, les Sauvage-Vercours, et en fit un château de «style troubadour», noyant d< pierre les façades, gommant les volumes anciens, multipliant les ornements, en un mot rendant quasi illisible le bâtiment primitif. L'incendie de 1961, qui ravagea une notabl partie du château, consomma la perte de l'édifice médiéval. Pourtant, il reste un logis gothiqu enjolivé d'éléments Renaissance et daté de 1563. Si c'est lui qu'a voulu représenter Adriei de Montigny, il devrait se trouver, sur la vue, à la droite et non à la gauche du donjon.
Galliot fit, à la fin du XVIIIe siècle, une description enthousiaste des charmes d la vallée du Samson, en cet endroit : «Le château de Faulx [...] est bâti sur un roc escarp* que la nature semble n'avoir fait naître à l'extrémité d'une colline que pour l'emplacemer de cet édifice. Il paroit qu'il n'étoit placé dans ce terrein que comme un fort capable d protéger le voisinage ou pour le plaisir de la chasse dont le terrein qui l'environne, offre toi: les agrémens. Il est, pour ainsi dire, au milieu des bois, qui n'en sont séparés que par u charmant vallon, occupé par de belles prairies qu'un très gros ruisseau arrose. Il jouit d'un des plus belles vues que les bois, les collines, les vallons, des lointains et une [sic] horizo sans bornes lui présentent» (Histoire... de Namur, t. IV, p. 10).

 

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General update: 19-01-2012 07:54
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