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En principe, le châtelain de Samson assumait à lui seul les fonctions militaires, administratives, et judiciaires.
Du point de vue militaire, il était capitaine et commandait la garnison. Il devait assurer la sûreté dans toute la région. C'est la raison pour laquelle on choisissait les plus brillants capitaines du Comté, ceux qui avaient remporté le plus de victoires sur les champs de bataille. Les effectifs se composaient de soldats de carrière. En 1674 les soldes payées dans la garnison se répartissaient comme suit :

le capitaine et son page    80 florins
l'alfer et l'enseigne       30 florins
le sergent                  6 florins
le soldat                   6 florins
l'avantage du  caporal      2 florins
le fourier                  6 florins
le munitionnaire            12 florins
total : 318 florins

Les soldats étaient au nombre d'une trentaine, une liste fut dressée en 1679. Presque tous habitaient avec leur famille à Thon ou à Namèche : Jean le Couvreur, Nicolas Boigelot, Jean Helman, Antoine Helman, Benoît Thonnet, François Burlen, Josse Salmon, François Burnot, Gilles du Chesne, Barthélémy Thompson, Noël de Gives, Jean Dieu, Jacques du Monceau, Jean Eustace, Gilles Constant, Pierre Philippart, Gilles Polet, Christian Ramquin, Philippe Feuillat, Philippe le Couvreur.
Henri Hanot, Jean Ferdinand de Sart, Nicolas Eustace, Henri de Sorée. Jean du Cerf, Arnould Piersoul, Nicolas Lochet, Jean Jacquet.

En temps de guerre ces effectifs étaient renforcés par des levées d'hommes dans les villages voisins.
En 1667, 234 paysans servirent sous les armes à Namur ou à Samson. Ils se répartissaient comme suit : Ban d'Andenne 104 hommes, Ban de Sclayn et Bonneville 65 hommes, Mozet et environs 23 hommes, Jausse-lez-Feron et Goyet 20 hommes, Sart-Bernard 22 hommes.

Vestige d'une salle Du point de vue administratif, le châtelain était gouverneur d'Entre Meuse et Arche ; ce qui lui donnait entrée aux Etats provinciaux où il siégeait parmi les députés de la noblesse.Du point de vue judiciaire il était bailli c'est-à-dire officier du comte pour l'exercice de la justice hautaine ou criminelle. Il présidait la haute Cour d'Entre Meuse et Arche composée des hommes de loi et de lignage du baillage. Il avait le monopole des poursuites judiciaires pour délits et crimes. Les fonctions judiciaires du bailli était le plus souvent exercée par un lieutenant bailli. Le ban d'Andenne se trouvait dans les limites de sa juridiction. Les Chanoinesses nobles d'Andenne combattirent pendant longtemps pour faire admettre qu'elles avaient le droit de haute justice à Andenne. La querelle s'instaura entre le chapitre et le bailli de Samson. Celui-ci prétendait qu'il devait connaître toutes affaires criminelles du baillage sans exception. Le bailli était soutenu par le comte de Namur qui était fort jaloux de ses prérogatives judiciaires. Les chanoinesses eurent recours aux juridictions ecclésiastiques, notamment à celle de l'official de Liège.
Dès 1307 le bailli de Samson et le chapitre se disputent. Le bailli est alors condamné à un pèlerinage expiatoire à Saint-Jacques-de-Compostelle (voir supra note 31).En 1312 l'official de Liège jeta l'interdit sur le bailli Jean de Moinil parce qu'il avait prétendu exercer la haute justice à l'encontre d'un habitant d'Andenne, en usant d'ailleurs de quelques violences. Les rapports s'envenimèrent encore en 1335. Le bailli Arnould de Somme fit pendre un voleur qui avait opéré à Andenne. Le chapitre réagit vivement ; il obtint satisfaction et le bailli dût reconnaître qu'il avait outrepassé ses droits. Comme le malfaiteur avait été pendu, le bailli remit au chapitre un sac de paille symbolique qui était censé représenter l'auteur du forfait. La cérémonie de restitution se déroula au Staple près de la chapelle de Saint Michel à Andenne en présence d'une grande foule.

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Vue de l'épron vers la Meuse

Le conflit s'aggrave encore en 1340. Le bailli Libert délie Natoye accompagné d'un groupe de vassaux du comte de Namur, s'introduisit dans la prison d'Andenne et s'empara d'un brigand, le bailli entendait encore une fois exercer la justice au lieu du chapitre. L'official de Liège fit excommunier tout ce monde turbulent y compris le curé de Thon et les membres de la famille d'Otreppe. Les sentences furent affichées sur les portes des églises.

Ce n'est qu'en 1344 que le bailli fit amende honorable. Les condamnations ecclésiastiques furent relevées. Par la suite le chapitre d'Andenne ne fut plus inquiété. Les chanoinesses nommèrent un bailli qui poursuivait les malfaiteurs et exerçait la justice hautaine au nom du chapitre dans le territoire d'Andenne. (Blouard R. op. cil.)

Au XVIIIme siècle, les prérogatives du châtelain de Samson s'étaient amenuisées. Il ne commandait plus de garnison. Ses fonctions judiciaires ne s'exerçaient plus sur les villages dont les seigneurs avaient obtenu les droits de haute justice à titre d'engagère. Les réunions d'hommes de loi et de lignage disparurent presque complètement. Comme Samson n'était plus que ruines, le châtelain ne résidait plus au siège du baillage. Les fonctions étaient devenues honorifiques.

 

 

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General update: 19-01-2012 07:54
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