Bordé à l'ouest par la mairie de Namur, le bailliage d'Entre-Meuse-et-Arche s étire le long de la rive droite du fleuve, sur les vingt kilomètres qui séparent Moisnil, à Maizeret, et Ahin, aux portes de Huy. Sur la rive gauche, il ne comprend que Sclaigneaux, à Vezin. Ses limites méridionales avec la prévôté de Poilvache sont constituées par une autre barrière naturelle, l'antique forêt d'Arche, ou plutôt ce qu'il en reste au début du XVIIe siècle, déjà; de nos jours, le toponyme subsiste encore à Sart-Bernard et Maillen (bois et fonds d'Arche), à Haltinne (Haute et Basse Arche) et à Coutisse (bois des Arches). C'est en référence à ce massif forestier que s'était décidé au traité de Dinant en 1199, le partage de la rive droite de la Meuse namuroise entre Ermesinde, fille d'Henri l'Aveugle, et son mari, Thibaut de Bar, d'une part, et Baudouin, comte de Flandre et de Hainaut, et son frère Philippe le Noble, marquis de Namur, de l'autre. L'accord, confirmé en 1223 par le second époux d'Ermesinde, Waleran de Limbourg, laissait à ceux-ci le territoire situé entre l'Ardenne et la forêt d'Arche, qui constituera plus tard la prévôté de Poilvache. À Philippe le Noble échéait la forêt d'Arche qui s'étend «a Mosa ad Mosam in longum et latum», en long et en large, sur la rive droite de la Meuse, en amont et en aval de Namur24. C'est l'origine du bailliage «d'Entre-Meuse-et-Arche», appelé aussi de Samson, du nom du château comtal qui s'y trouvait et dont le châtelain exerçait en même temps la fonction de bailli.
Comme le bailliage de Wasseiges et la mairie du Feix, cette circonscription administrative et judiciaire du comté couvre un territoire relativement compact, dans la vallée mosane et en bordure des premiers contreforts du Condroz.