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V. GODEFROY MOUREAU OU MOREAU de THON, écuyer.
Il releva Thon, fief de noble ténement, le 13 décembre 1516. Comme son père, il fut souverain mayeur d'Andenne, après avoir été auparavant échevin qualifié d'« héritement mayeur ».
Il épousa en première noce une personne dont nous ignorons le nom et dont il eut un fils nommé LAMBERT. Ce dernier épousa Anne de Saint Fontaine, fille du seigneur du lieu. Le contrat de mariage fut passé à Huy, le 6 juin 1535, en l'hôtel de la fleur de lys (35). Ce fils mourut peu de temps après son mariage, et sa veuve épousa en seconde noce Daneau de Forvie (36).
Godefroy Moureau de Thon épousa en seconde noce Jeanne, fille de Gédéon de Bervoets et de Jeanne de Marbais, dame de Namèche (37).
Godefroy apparaît comme un seigneur pieux et généreux. En 1534, il avait fait don de certains de ses biens au chapitre de Sclayn, pour prier Dieu et faire recommander son âme et celle de sa première épouse défunte.
Il fit construire une chapelle dédiée à sainte Anne dans l'Eglise paroissiale.
De son mariage avec Jeanne de Bervoets, il retint 3 enfants :
1° GODEFROY II, qui suit.
2° ANNE, qui épousa Jean de MOZET de GRUNE, dit Bozeau, bailli de Fanson. Elle fut dame de Grune par reliefs des 27 mars 1592 et 20 octobre 1605. Les actuels comtes de Hemricourt de Grune des¬cendent directement de ces deux époux (38).
En secondes noces, Anne Moreau de Thon épousa Jean d'ARGEN-TEAU, seigneur de Briquemont.
3° JEANNE.
Le testament de Godefroy Moreau de Thon date du 14 septembre 1563. Il désirait que son corps repose en l'église paroissiale, que ses ob¬sèques soient faites sans pompes, à la discrétion de son épouse et des exécuteurs testamentaires.
Il laissait des sommes d'argent à différentes églises et abbayes pour « prier Dieu por luy testateur, pour ses pères et mères, sa feue espeuse et ses bons amis trespassés ». Il affectait une rente annuelle de 15 florins d'or à une fondation de messes anniversaires qui devraient être célébrées dans la chapelle Sainte-Anne qu'il avait fait édifier de ses deniers.
Il laissait ses biens à son fils Godefroy, deuxième du nom ; quant à ses deux filles, il leur laissait à chacune des rentes, mais à sa fille aînée, Anne, épouse du seigneur de Grune, il destinait sa ferme de Coulisse.
Il stipulait que 600 florins devraient être réservés pour les frais de noces de ses enfants.
Un legs particulier était fait en faveur de Pierre, son neveu, et fils de Gilles Moreau de Thon, 200 florins devaient lui être comptés en plus des 200 qu'il avait reçus lors de son mariage.
Godefroy crut bon d'ajouter à ces dispositions une clause propre à maintenir les biens dans la famille. Elle était libellée comme suit : « Pour oster à mes petites et joeunes enffans le chemin de la prodigalité, je veult et ordonne que mes dits enffants ne pouldront vendre ni aliéner leurs biens immeubles cy dessus [égalez, s'ils n'ont enffants procréés de leur corps en mariage légitime en eage de 15 ans, sauf toutefois à chacun à eulx le droit de coste légitime ».
Enfin, il désignait comme exécuteur testamentaire son neveu Pierre Moreau et Louis Lodevoet, lieutenant mayeur de Namur.
Il mourut peu de temps après. Sa veuve épousa en secondes noces Gilles de Ladeuze.
On pouvait lire autrefois sur la pierre tombale dressée en l'église
paroissiale :
CI GYST NOBLE HOMME GODEFROY MORIA Sr de THON, QUI TRESPASSAT L'AN
34 San : avoueric et plein fief, situé sur les hauteurs de Poulseur, dans la paroisse de
Comblain-au-Pont, relevait de la principauté de Stavelot-Malmédy. Gilles Moreau
de Thon fonda une messe anniversaire qui est toujours dite en l'église de Poulseur.
35 Les témoins étaient Olivier de St-Fontaine, gentilhomme de l'état noble du pays de
Liège et Gilles Moreau de Thon.
36 Daneau, fils de Jean de Forvie, sgr d'Odeur et échevin d'Andenne, et de Jeanne de
Seraing.
37 Jeanne de Marbais était la fille de Thierry de Marbais, écuyer, sgr de Namèche et
échevin de Namur, lequel avait épousé Jeanne, fille de Jacques du Marchyé, receveur
général du comté. Le père de Thierry, Anthoine de Marbais, châtelain de Samson,
avait acquit le fief de Namèche en 1481.
38 R. BOUARD : Mozet, p. 128-129 et note 3 sous la page 98.